Ma vingtième sortie et mon premier coyote aperçu cette saison-ci… il faut vraiment y croire pour se lever aux aurores et partir dans la nuit à -22°C ! Mais bon, il se trouve que j’aime la chasse! Voici mon récit :
Les conditions, comme l’avait hier écrit 4bras, étaient vraiment idéales. J’ai pu faire mon approche presque silencieusement et sans effort. Le seul endroit où je pouvais me caché, et ce n’était pas parfait, était un bord de ruisseau situé à environ 200 mètres du boisé. C’était proche, mais je n’avais pas d’autre possibilité. Conséquemment, j’ai positionné mon call de façon à le rendre invisible et la moumoute était dans les hautes herbes ; un peu caché, mais pas trop tout de même.
Après un quart d’heure, la clarté était suffisante pour commencer la séance. J’envoyai d’abord «Field mouse distress» pas trop fort. Deux corneilles me survolèrent et je m’amusai à les faire tourner avec un son de corneille. Après 5 minutes, j’envoyai «Angry jack» pendant 2 minutes. Puis ce fut le tour de «Dying jack». Ma séance était commencée depuis 12 minutes et j’avais les yeux sur ma télécommande en réfléchissant à quel son je pourrais bien envoyer. Quand je levai les yeux, je fis le saut, un coyote était là, rendu à 20 mètres de la moumoute !
Je fis taire le call, enlevai le cran de sûreté et fis un peu de «lipsqueak». Le coyote s’immobilisa, la croix du télescope était sur l’épaule, j’appuyai sur la détente… clic! rien...
- MEEEEEERRDE ! me dis-je à moi-même.
Quand j’avais chargé mon arme, il faisait noir et je n’étais pas certain de l’avoir bien fait. J’avais ouvert un peu la chambre pour voir la balle puis l'avais refermer en constatant que la balle s'y traovait bel et bien. Ce fut là mon erreur, le percuteur s'était "décrinqué".
Revenons au coyote. Il se remit à galoper en s’éloignant de moi. Il suivait le ruisseau et moi, j’avais remonté une autre balle. Je criai pour le faire stopper, mais en vain. Les branches, qui nous séparaient, m’empêchèrent de tenter un tir. Le coyote s’éloignait… je l’avais perdu. J’eus un brève pensée, qu’allais-je raconter aux gars du forum!!!
Je suivis le coyote des yeux tant que je pus. À environ 800 mètres, il se produisit quelque chose. À travers mon télescope, je vis le coyote arrêter son galop et marcher tranquillement pour traverser un pont qui enjambait le ruisseau. Les fortes pluies de la semaine avaient fait déborder le ruisseau et le froid sibérien qui s’en était suivi avait créé une véritable patinoire.
Une fois traversé, le coyote reprit son galop, mais en revenant vers moi! Il n’avait pas osé s’aventurer sur la glace et était remonté jusqu’à ce pont pour traverser.
J’estimai à 30 secondes le temps dont je disposais pour me préparer à faire feu. Derrière moi, un léger relief limitait mon champ de vision à une centaine de mètres. Ça avait pourtant l’avantage de me permettre de bouger sans me faire voir.
Je m’installai à mon aise et attendis. Je vis d’abord les oreilles au-dessus de la crête. Puis je fis stopper le coyote avec un peu de «lipsqueak». J’appuyai sur la détente et cette fois, PAF! Le coyote était par terre! J'estime avoir été chanceux qu'il revienne alors qu'il était si loin...
Une femelle de 44 livres.
Voilà, je n'en tue pas souvent, mais j'aime bien faire des récits! J'espère que vous avez apprécié!!!
Thierry Lemelin