Le futur plan de gestion du cerf et la restriction de la taille légale des bois (RTLB) des jeunes mâles fait beaucoup parler ces temps-ci. Comme vous le savez, la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs supporte d’ailleurs l’idée d’instaurer des projets pilotes de RTLB, si toutefois ces projets se déroulent dans des zones à densités élevées, dans le respect des densités cibles et dans des régions qui se porteront volontaires. En outre, tout projet pourra être abandonné si des résultats négatifs sont observés.
Mais la question essentielle en regard de ce sujet est de savoir pourquoi la Fédération a décidé d’appuyer la RTLB dans le cadre de l’élaboration du futur plan de gestion. La réponse est simple. Parce que d’après une consultation menée auprès des chasseurs de cerfs, une majorité de ceux-ci se sont prononcés en faveur de la RTLB. Mais ça vous le savez déjà !
Par contre, ce que plusieurs ne savent pas, ou conteste, c’est que la consultation de la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs est tout à fait valide. La consultation a été élaborée de bonne foi par des gens passionnés de toutes les régions du Québec, qui ont pris conseil auprès de professionnels reconnus en la matière. D’ailleurs, pour répondre à ceux qui mettaient en doute les résultats de cette consultation, un atelier sur le sujet a été tenu lors du dernier congrès de la FédéCP afin de faire le point sur la situation et de rassurer ses membres. Voici ce qui est ressorti des discussions menées par un spécialiste de la firme Espace Public, conférencier lors de cet atelier.
Les consultations et les sondages sont utilisés par les entreprises, les gouvernements, les partis politiques ou tout autre groupe ou individu pour vérifier l’opinion publique sur un sujet en particulier. Les deux méthodes sont semblables mais comportent tout de même quelques différences. Le choix de l’une ou l’autre dépend de la taille de la population qu’on veut sonder, du niveau de précision requis quant aux résultats, de temps dont on dispose pour réaliser l’étude, du budget alloué à l’exercice, des objectifs du projet etc.
Les sondages et les consultations peuvent être réalisés à l’aide de différents outils comme la poste, le téléphone, Internet, la distribution de formulaires dans des lieux publics etc. Il est important de savoir que l’utilisation d’Internet, tel que l’a fait la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs, est une méthode reconnue en matière de sondage et de consultation.
Le sondage est construit de façon à maximiser la représentativité des résultats, notamment lorsqu’on souhaite sonder une grande population à partir d’un échantillonnage restreint. À cette fin, les deux critères principaux recherchés sont les suivants : 1) Tous les individus de la population qu’on souhaite sonder doivent avoir une chance égale de répondre. 2) Il faut atteindre un taux de réponse de 50 à 60 % des gens rejoints par les sondeurs. Ce taux garanti que ce ne sont pas seulement les gens qui ont une opinion très polarisée qui accepteront de répondre. Ce qui, le cas échéant, éliminerait la validité de l’exercice.
Les consultations, pour leur part, visent tout comme les sondages à consulter une population. Toutefois, elles sont utilisées lorsque d’autres buts sont visés par l’exercice. On pense ici à impliquer les gens dans un mouvement, ou à les orienter vers un sujet. C’était d’ailleurs un des buts des instigateurs du projet au sein de la FédéCP. Mais, bien réalisée, il est clair qu’une consultation permet, à l’instar du sondage, d’obtenir une bonne représentativité de l’échantillonnage.
En regard de la consultation menée par la FédéCP, les spécialistes confirment que sa représentativité était bonne du fait qu’elle a été bien publicisée, sur une longue période, de plusieurs façons et dans différents médias traditionnels et électronique. Cette publicisation a permis de faire connaître la consultation aux chasseurs des deux sexes de toutes les régions du Québec et de tous les âges. On aurait pu penser que les chasseurs plus âgés, moins familiers avec l’informatique, auraient moins bien participé à la consultation. Mais, un coup d’œil aux résultats indique une bonne participation de la plus vieille classe d’âge. Les promoteurs de la consultation ont d’ailleurs pris soin de s’assurer que tous les chasseurs de cerfs avaient des chances de connaître la tenue du sondage.
Les auteurs de la consultation ont aussi porté attention à présenter les questions comme il est préconisé de le faire dans ce genre d’exercice. De façon générale, le questionnaire a débuté par des généralités, s’est poursuivi avec des questions d’attitudes et s’est terminé avec des questions d’opinion. Ceci a permis au lecteur de s’imprégner de l’esprit du sondage et de bien comprendre le cheminement de ses concepteurs. Le nombre de question était par ailleurs approprié et la transparence de l’exercice l’était aussi. Selon le conférencier, la Fédération a fait preuve d’éthique au cours de cet exercice.
En conclusion, aux yeux d’un expert, cette consultation tenait bien la route et permettait à la FédéCP de s’y fier pour établir ses positions.
Finalement, pour votre réflexion, voici les résultats obtenus lors d’un sondage réalisé en mars 2009 pour le compte du secteur Faune Québec du MRNF à la question : Est-ce que vous êtes favorable à l'introduction de mesures réglementaires qui interdiraient la récolte des mâles de 1 an et demi, c’est-à-dire les spikes et les petits 3 et 4 pointes lorsque l’on compte les pointes des 2 côtés du panache?
Les chasseurs sont favorables à 66 % pour les zones de chasse 4, 5 est, 5 ouest, 6 sud, 6 nord, 7 sud, 8 est, 8 sud et 8 nord;
Les chasseurs sont favorables à 56 % pour les zones 3 ouest, 7 nord, 9 est, 9 ouest, 10 est, 10 ouest, 11 est et 11 ouest;
Les chasseurs sont favorables à 57 % pour les zones 1, 2 est, 2 ouest, 3 est, 26 est et 27 ouest.
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