Je ne veux pas remettre de l'huile sur le feu, mais le rude hiver 2007-2008 qu'on a connu m'amène à me requestionner sur l'application du QDM au Québec. De plus, le forum manque un peu de vie en cette période estivale alors peut-être allons-nous repartir un débat
! Cependant, pour une fois, j'aimerais que cette conversation soit constructive, c'est pourquoi je demande à tous les membres qui amèneront leurs opinions d'être respectueux envers les autres. Les Qdmistes ont souvent tendance à grimper dans les rideaux lorsqu'on met en doute les fondements de leur philosophie. J'invite tout le monde à partager leurs façons de voir les choses.
Premièrement, je ne peux remettre en doute le QDM sans penser à l'hiver qu'on a eu. Il a été prouvé et vous en conviendrez que ce sont les veaux et les
mâles matures qui sont les plus vulnérables aux hivers longs qui n'en finissent plus et ayant beaucoup de précipitations. Le Québec correspond à la limite nord de l'aire de répartition du cerf de virginie. Ne voyez-vous pas ou je veux en venir? Le buck de 6 pointes que vous avez laissé passer court un gros risque non? Peut-être pas partout dans la province, j'en conviens. Dans la région même de Québec, c'est plus de 500 cm de neige qui sont tombés sur la vieille capitale. Hors, le seuil critique est de 50 cm. À cette épaisseur de neige, le chevreuil commence sérieusement à puiser dans ses réserves et perd beaucoup d'énergie. On peut donc facilement présumer qu'un grand nombres de bucks matures ont péri dans ce rude hiver. Bien entendu, les zones 5, 7 sud et 8 font probablement exception à ces dire, mais ailleurs, je reste septique... Vos sacrifices en valaient-ils vraiment le coup cet automne? Une chose est sûre, l'hiver enlève la vie à beaucoup moins de mâles au sud et dans le centre des états-unis!
Deuxièmement, la grosseur des lots... On l'a souvent répété sur ce forum et c'est peut-être pas un argument à négliger puisqu'il revient très souvent. Les lots de 50 acres sont chose courante en Estrie et dans la Beauce. Les jeunes bucks peuvent bien être protégés par vous et vous 3 voisins advenant le cas ou vous les avez convaincus de faire comme vous, mais demain votre buck sera possiblement à 5 lots de chez vous et vous en aurez pu le contrôle quant à sa survie. Par contre, si vous chassez sur un lot de 200 acres en Outaouais, l'idée peut paraître plus réaliste et applicable!
Troisièmement... Le temps. Nous vivions dans un monde ou notre rythme de vie nous rend toujours occupés. Les gens qui ont la possibilité de chasser seulement la fin de semaine correspondent franchement à la majorité des chasseurs. Voir apparaître un spike ou un 4 pointes le dimanche de la deuxième fin de semaine de chasse peut alors vraiment chatouiller un doigt.
Quatrièmement... les méthodes de chasse. Depuis l'instauration de l'appâtage au Québec suite aux pressions effectuées par nos archers auprès du ministère de l'époque, cette méthode de chasse a vraiment gagné à se faire connaître. Aujourd'hui, on peut présumer que plus de 80% des gens l'utilisent comme méthode de chasse. Si vous chassez sur un lot de 50 acres, c'est bien dommage, mais ça vous prend un tas de pomme car les chevreuils vont vraiment se drainer chez votre voisin. Hors, on sait que l'appâtage n'est pas une méthode gagnante pour récolter un buck mature. Voir 15 femelles et petits par jour peut littéralement enjouer l'effet de l'arrivée d'un spike aux yeux du chasseur!
Cinquièment, une pression de chasse énorme. Il est 6h30 et les soleil se lève. Je suis confortablement assis dans ma cache et j'entend les premiers coup de feu autour de moi... Je sursaute pour certains car ils sont très proches de moi. C'est le Vietnam! C'est le cas de le dire, si vous vous appelez cerf de virginie et que vous avez des bois sur la têtes, vous êtes cernés! Juste par ces grandes pressions de chasse dans plusieurs régions du Québec, les chances pour un buck de devenir mature sont quasi nulles! On est loin de l'Ouest canadien ou les mâles subissent beaucoup moins de la pression de la part des chasseurs!
Voilà, c'était mon opinion et par le fait même, les raisons qui me poussent à ne pas appliquer cette philosophie de chasse sur mon territoire dans la zone 4. Si vous disposez d'un plus grand lot, je suis tout à fait croyant en votre façon de voir les choses. Par contre, dans les petits lots estriens et beaucerons, vous me perdez complètement.
Au plaisir de vous lire,
Simon Paradis