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Non merci à ligne Québec - New Hampshire - Le chef René Simon de Pessamit et le chef Ghislain Picard de l'APNQL sollicitent l'aide des Américains

CONCORD, N.H, le 30 sept. 2016 /CNW Telbec/ - C'est un appel à l'aide qu'ont lancé ensemble le chef du Conseil des Innus de Pessamit, M. René Simon, et le chef de l'Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador (APNQL), M. Ghislain Picard, lors d'une rencontre avec les médias de la région de Boston, ainsi qu'à l'occasion de présentations publiques à Concord, capitale de l'État du New Hampshire, et à la Plymouth State University.

S'exprimant au nom des Innus de Pessamit et des Premières Nations de l'APNQL, les chefs Simon et Picard ont dénoncé, devant le public de la Nouvelle-Angleterre, ce « privilège indéfendable » qu'a accordé le gouvernement du Québec à sa filiale Hydro-Québec, de poursuivre la destruction de la rivière Betsiamites au nom d'impératifs commerciaux, notamment ceux du projet d'interconnexion Québec - New Hampshire.

Profitant de l'appui d'organismes tels le New-Hampshire Sierra Club, la Society for the Protection of New Hampshire Forests, et l'Appalachian Mountain Club, les chefs Simon et Picard ont demandé aux Américains de les appuyer dans leur démarche pour stopper la destruction aveugle de la rivière Betsiamites. Selon eux, si rien n'est fait en ce sens, le potentiel salmonicole de cette rivière sera irrémédiablement compromis par la gestion des diverses installations hydroélectriques qui s'y trouvent.

Ils ont expliqué comment le fait de transporter plus d'un million de kilowatts à travers le New-Hampshire en passant notamment par les célèbres Montagnes Blanches, va achever la dégradation d'une rivière pourtant très éloignée de la Nouvelle-Angleterre.

L'installation d'une ligne Québec - New Hampshire impliquerait la contribution de centrales dites de pointe, utilisées pour répondre à des pics de demande de courte durée. Les centrales Bersimis-1 et Bersimis-2, situées sur la rivière Betsiamites, étant utilisées à cette fin, on peut s'attendre à ce que des exportations massives vers les États de la Nouvelle-Angleterre sanctionnent le maintien ou même  l'accroissement de la fréquence des variations de débit qui sont déjà déraisonnables1.   

Selon le chef Simon, la gestion hydraulique actuelle2 de la rivière Betsiamites a un impact dévastateur sur la productivité salmonicole3. Cette situation est incompatible avec la notion de développement durable et le principe sous-jacent de précaution. Il est clair que la performance du Canada, signifiée par la façon de faire d'Hydro-Québec sur la rivière Betsiamites et la complaisance du Québec à cet égard, vont à l'encontre de ses engagements internationaux4.

Le « privilège indéfendable » accordé à Hydro Québec l'a été sans consulter la Première Nation de Pessamit et sans tenir compte des effets cumulatifs du projet Québec - New Hampshire. À titre de principaux intéressés par l'achat de plus d'un million de kilowatts proposé par le Québec, les populations de la Nouvelle-Angleterre, et plus particulièrement celle du New Hampshire, sont invitées à dire NON MERCI! »

Précisions techniques et contextuelles

  1. Sur la rivière Betsiamites, la fréquence des variations de débit est de 130 m3/s à 650 m3/s, jusqu'à sept fois par jour. Il en va de même pour les variations dans la vitesse des courants et des niveaux d'eau qui oscillent à répétition de 1,5 mètre dans une même journée, au gré de la demande énergétique
  2. La gestion hydraulique de la rivière Betsiamites contribue au lessivage des alevins hors des sites d'alevinage, à l'arrachement des oeufs des frayères et au colmatage de ces dernières par l'argile des berges mises à nue, en plus d'affecter directement le taux de survie des saumoneaux. Il en résulte une chute dramatique du nombre de saumons. 
  3. Alors qu'on enregistrait entre 1940 et 1950, des captures de l'ordre de 1000 saumons par année, ce nombre a chuté de plus de la moitié dès la mise en place des barrages au début des années '60. Les dernières statistiques colligées par Pessamit indiquent des captures de 32 et 84 saumons pour les années 2014 et 2015. Selon la courbe des tendances établie de 1948 à 2015, la population de saumon pourrait potentiellement disparaître dans un avenir immédiat.
  4. Au détriment du principe de précaution, l'étude d'impact d'Hydro-Québec ne fait aucun cas des préoccupations précitées. Elle ignore de plus la Convention pour la conservation des saumons dans l'Atlantique Nord  et la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, toutes deux ratifiées par le Canada en 2003. En matière de ressources biologiques, ces conventions sont fondées sur la pérennité d'exploitation, la protection et la restauration, et font appel à l'approche de précaution.

Au sujet de la Première Nation des Innus de Pessamit

Pessamit, anciennement appelée Bersimis, est une réserve autochtone peuplée par des Innus. Elle est située à l'embouchure de la rivière Betsiamites, à 54 km au sud-ouest de Baie-Comeau, dans la région de la Côte-Nord, province de Québec au Canada[]. Berceau de plusieurs groupes populaires, elle est une communauté active au niveau culturel ainsi qu'en matière de développement économique et de pratique traditionnelle (innu aitun). La langue innue (innu aimun) y est parlée par une grande majorité de sa population. Pessamit compte 3933 membres, dont environ 2862 qui habitent dans la communauté. L'actuel chef du Conseil des Innus de Pessamit est René Simon.

 

SOURCE CONSEIL DES INNUS DE PESSAMIT



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