UASHAT MAK MANI-UTENAM, QC, le 13 déc. 2016 /CNW Telbec/ - Alors qu'a lieu à Québec une réunion de l'Arctic Circle, les Innus de Uashat mak Mani-utenam (ITUM) rappellent que le développement des territoires sur lesquels ils possèdent des droits ne peut pas se faire sans leur consentement. Dans le cadre tout particulièrement du Plan Nord, tous les participants de l'Arctic Circle doivent prendre acte que les Innus réclament la protection permanente de la réserve aquatique projetée de la rivière Moisie.
« Sur nos territoires ancestraux, le développement ne peut se faire sans notre consentement. Il ne peut être qualifié de durable que si l'on assure notre participation. Les Innus sont les premiers propriétaires de la rivière Moisie et nous exigeons sa pleine protection », a expliqué le Chef Mike Mckenzie.
Les Innus de Uashat mak Mani-utenam entretiennent une relation millénaire avec le territoire, notamment la fosse du Labrador, sur laquelle ils possèdent un titre et des droits ancestraux reconnus et protégés par la Constitution canadienne, ainsi que par la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.
Alors que le Québec participe à la réunion du Arctic Circle, le Conseil Innu de Uashat mak Mani-utenam rappelle que le gouvernement doit s'engager à donner le statut permanent de réserve aquatique à la rivière Moisie et ses affluents, afin de protéger ce patrimoine historique et culturel de la Nation Innue, dans la mouvance de son objectif déclaré de protéger 50 % du territoire du Plan Nord.
« La fosse du Labrador constitue un milieu naturel magnifique et unique et nous n'accepterons pas que nos territoires deviennent seulement une zone industrielle et minière. C'est une zone vitale pour des espèces menacées, telles que le caribou. C'est également une zone essentielle pour le peuple Innu, son identité, son économie et son mode de vie qui demeurent tributaires de la présence et de la vitalité des animaux et des plantes qui y vivent. »
« Notre terre a été fortement impactée par les activités de développement depuis des décennies. Il est temps de sauver et de protéger de grandes portions de nos territoires par la création de parcs écologiques et culturels. J'exhorte le premier ministre Couillard à respecter les Innus, a ajouté le Chef Mike Mckenzie. Nous souhaitons protéger non seulement notre mode de vie et celui d'espèces menacées comme le caribou forestier et celui de la rivière George, mais nous voulons aussi défendre par le fait même un territoire et un environnement pour le bénéfice des générations futures. »
Observateurs du Plan Nord
ITUM a accepté l'invitation de Nature Québec et de la Société pour la nature et les parcs du Canada (SNAP) de faire partie de leur campagne « Observateurs du Plan Nord ». Le modèle de développement du Nord proposé avec le Plan Nord, et dont la pierre d'assise est la protection de 50 % du territoire, doit passer de la parole aux actes et doit absolument se faire en partenariat avec les Innus. Avec les autres membres du réseau des « Observateurs du Plan Nord », ITUM invite les acteurs internationaux à devenir la voix du réseau et à questionner les actions du gouvernement du Québec.
« En prenant des actions concrètes de protection du territoire, Québec respecterait ses engagements internationaux en matière de biodiversité et en matière de droits des peuples autochtones », a conclu le Chef Mckenzie.
SOURCE Bureau de la protection des droits et du territoire, ITUM