J'étais plus que motivé cette saison-ci puisque je n'avais pas vu l'ombre d'un chevreuil lors de la saison 2013 et puis par manque de temps je n'ai pu chasser la saison 2014. Malgré la montée de motivation, je n'ai pas chassé lors de période à la flèche car le temps me manquait. Mais je ne voulais pas manquer la période de chasse à la carabine.
Préparation :
Donc à la mi-octobre je décide d'aller installer ma caméra au site où les années précédentes j'avais l'habitude de nourrir les chevreuils. Cependant cette année je voulais tenter une nouvelle approche. Ayant observé, par les années passées, le changement de comportement des chevreuils sur un site nourricier particulièrement durant la période de chasse à la carabine où les chevreuils devenaient pratiquement totalement nocturnes. Cette année, j'avais choisi de ne pas nourrir les chevreuils sachant que les voisins et mon père situé à environ 500 m les appâtaient amplement. Résultat : beaucoup moins de photos qu’auparavant, mais des photos à 95 % du temps de jour autant pour les femelles que les mâles.
Ouverture :
Samedi matin, j'ai eu la chance d'apercevoir deux femelles sans veau (un peu désolant d'observer cela) qui sont passées sans arrêter à environ 60 pieds de ma cache. 5 minutes plus tard, j'entends grunté dans le bûcher. Cela fait déjà quelques minutes que ça dure, mais impossible d'identifier le chevreuil. Finalement, le chevreuil sort et passe par le même sentier que les deux femelles. Il s'agissait d'un petit mâle d'un an et demi. Samedi soir pas de chasse dû à un empêchement, mais on remet cela au dimanche. La séance du dimanche matin fut écourtée puisque mon père récolta un jeune mâle. Puis dimanche soir rien ne bougea.
2 ième fin de semaine :
Samedi matin, 5h30, déjà bien installé dans ma cache, j'entends clairement des chevreuils se déplacer dans le bûcher. Pour la suite ce fut très tranquille. Vers les 10hrs, je décide d'aller voir les photos captées durant la semaine. Portable en main je scrute les diverses photos et observe un très beau 6 pointes d’environ 16-17 po de large photo très encourageante. Je décide donc d’utiliser l’urine que contenait la vessie du petit mâle récolté par mon père. Tout cela espérant provoquer quelque chose. Samedi soir, une soirée encore une fois très tranquille où rien ne bouge. Dimanche matin réveil excessivement difficile, mais réussi tout de même à sortir du lit. 6h je suis installé dans ma cache. 6h30 ça bouge dans le bûcher j’entends très bien les pas de chevreuil, mais encore une fois impossible de faire une identification. 7h30, j’entreprends une première séance de rattling. Aucune réaction, un autre matin qui semble vouloir être tranquille. 7h55 une deuxième séance au meilleur de mes connaissances. Je dépose les cornes sur le plancher de la cache, je me relève pour regarder le sentier que les chevreuils de fin de semaine d’avant avaient emprunté. Un chevreuil est là à 60 pieds de distance, je ne vois que sont cou et sa tête au travers des framboisiers, mais je peux remarquer son cou enflé et son poil tout hérissé. C’est assurément un mâle qui répond à ma provocation. J’empoigne ma carabine afin de mirer la bête, malheur le soleil m’aveugle et il m’est impossible de mieux identifier le chevreuil. Je décide donc de relocaliser le chevreuil à l’œil nu. Je ne le vois plus, il s’est volatilisé dans le bûcher en pleine repousse. Je ne perds pas une seconde pour refaire une séance de rattling afin de le provoquer à nouveau. Quelle surprise, j’entrevois une queue blanche du côté sud qui se déplace vers l’ouest assez rapidement. Il est situé à 200 pieds bien de côté et j’aperçois son panache d’un côté il y a deux belles pointes assez longues. C’est clairement le beau 6 pointes que j’avais posé la semaine d’avant. Toutefois impossible d’effectuer un tire où il se trouve. Il se déplace à vitesse de marche de manière très constante. J’ai une fenêtre de tire d’environ 10 pieds un peu plus à l’ouest. Je le suis dans mon télescope et dès qu’il arrive dans cette fenêtre j’appuie sur la gâchette. Il s’écroule sur place. J’appelle mon père pour qu’il vienne me rejoindre pour me donner un coup de main. J’en profite donc pour marcher le 1.5 km qui me sépare de la route pour aller rejoindre mon père et ainsi laisser le temps au chevreuil de mourir tranquille. Nous remontons à ma cache en vtt, j’explique à mon père environ où se situait le chevreuil lors du tire. Nous rentrons dans le bûcher, nous peinons à marcher au travers des petits arbres couchés au sol qui n’a pas été ramassés lors de l’abatage. On se rend finalement au fameux chevreuil, couché dans un creux complètement sur le dos et les quatre pattes dans les airs. À ce moment, je n’ai pas encore vu le panache de chevreuil que je trouve assez imposant. Nous le retournons sur le côté pour finalement constater un premier merrain plutôt long et large avec plusieurs pointes. Nous surélevons la tête du chevreuil pour le sortir du trou de boue. C’est beaucoup plus gros que ce que je croyais lors du tire. En effet, il s’agit d’un 10 pointes de 22 ¼’’. C’est le genre de situation semblable aux sentiments que nous éprouvions quand nous étions jeunes le matin de Noël en découvrant les cadeaux sous le sapin. Au final, je suis très content de ma 14 ième saison de chasse et des nouvelles connaissances que j’ai apprises.
Fait à noter, nous avions photographié ce mâle de nuit deux semaines avant la chasse à la cache à mon père. Il était passé une fois puis ensuite était disparu. Comme vous pouvez le constater sur les photos, un des merrains principaux est brisé et la G3 s’est dédoublée.
Michael
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