Comme chasseur, nous avons presque tous, quelqu'un qui nous a marqué dans ce domaine. Pour ma part, c'est à mon oncle, mon grand-père et mon cousin que je dois ma passion!
Quand j'avais à peine 3-4 ans et ce, à 2-3 reprises, mon grand-père m'a apporté chez mes parents, un lièvre qu'il avait récolté au collet. C'était mon toutou. Je me promenais avec mon lièvre(mort), je le flattais et je jouais quelques heures avec. J'ai quelques photos à l'appuis... C'est surtout par ses histoires de chasse que mon grand-père à su développer mon intérêt pour la chasse. Il y en avait tellement. C'était un vrai homme des bois, car plus jeune, il y avait passé beaucoup de temps. À l'adolescence, il m'avait donné bon nombre de couteaux de chasse et c'est lui qui m'a donné mon premier cal.20. J'avais 13ans. J'ai quelques souvenirs d'être à la chasse avec mon grand-père, mais pas beaucoup. À 10ans, j'ai déménagé de St-Félicien à Roberval. Mon grand-père étant déjà âgé, c'est surtout avec mon oncle que j'ai chassé. Je me souviens surtout de tenir les pattes d'un lièvre pour que mon grand-père l'arrange. Il me disait: ''Quien lé ben''! Aujourd'hui, il n'est plus de ce monde, mais combien je pense encore à lui.
Aller jusqu'à ce que je commence à travailler et m'intéresser un peu plus aux filles qu'aux perdrix, j'ai chassé avec mon oncle. Une belle ''run'' de collets toutes les fins de semaines. Pas mal toujours le même secteur et les mêmes collets d'année en année! Le samedi matin était la journée de la pose. Vers 9h, je voyais passer le pick-up de mon oncle devant chez moi. Il allait chauffé le poêle à bois de son chalet avant de venir prendre un café chez mes parents. Juste le temps que le chalet se réchauffe pour ma tante. Vers 10h on allait chasser. Dimanche était la journée de la récolte et les collets étaient ''levés'', jusqu'à la fin de semaine suivante. 30-40 collets tout au plus. Nous avons fait de très belles récoltes et ce, pendant de nombreuses années. Que de beaux souvenirs. Mon oncle à vendu son chalet et sa santé a grandement diminué. Il ne chasse plus beaucoup depuis quelques années.
Et il y a mon cousin. J'étais jeune, entre 10 et 13ans je crois... Je n'avais pas encore l'âge pour tenir une arme. Mon cousin avait quant à lui, déjà une vingtaine d'année. À quelques reprises, il est venu me chercher chez mes parents pour chasser la perdrix sur la terre familiale et une fois, nous étions allés voir son site de chasse à l'orignal. Il m'avait donné une carabine à plomb. Je l'ai encore. Ce qui m'a marqué par rapport à lui, c'est la fierté que je ressentais quand mon grand cousin m'apportait avec lui. Il venait me chercher avec son gros pick-up avec des gros pneus. En fait il était plus haut de terre que gros, mais de mes yeux de gamin, mon dieu qu'il était gros. Quel ''flot'' de 20 ans viendrait chercher son ti-cul de cousin pour aller chasser? Il marchait tellement vite comparativement à quand je chassais avec mon oncle. Je peinais à suivre. Il tirait tellement vite, tellement bien, de tellement loin... J'étais habitué à l'œil désajusté de mon oncle où 2 fois sur 3, la perdrix s'en tirait à bon compte. Mais combien son ouïe était bonne! J'étais impressionné de voir à quel point mon cousin ne faisait pas attention quand il marchait. Malgré sa rapidité à marcher, fusil sur l'épaule, mon cousin regardait partout. J'étais habituer à une technique de marche lente, tous sens en alerte pour être certain de ne rien manquer. Là, je n'avais même pas le temps de regarder et encore moins d'écouter. Et nous avons fait de belles récoltes. C'était comme pour moi un héros. Et j'ai longtemps eu cette perception. Aujourd'hui, j'ai une petite pensée pour lui comme à tous les ans. À 28ans, mon cousin s'est suicidé... Il y avait déjà une bonne année que je ne l'avais pas vu lors de son décès. J'ai perdu cette journée là, mon seul cousin du bord de mon père. J'ai perdu également mon héros de chasse de jeunesse en quelque sorte.
Aujourd'hui, ma technique est comme celle de mon cousin. Je marche rapidement, sens en alerte, je regarde partout et bien sûr, je fais de belles récoltes(petit gibiers)! Il m'arrive de placer mon fusil sur l'épaule comme il le faisait... Et lorsque je le fait, inévitablement je pense à lui. Je pose encore mes collets comme mon oncle et mon grand-père me l'ont appris. Chaque saison de chasse à l'orignal, je pense à mon grand-père. J'aurais tellement aimé avoir la chance d'apprendre de lui, mais je n'ai pas eu ce temps. Et lorsque je manque une belle perdrix immobile en plein milieu du chemin, j'ai une petite pensée pour mon oncle!
Merci à vous trois!
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