http://www.journaldemontreal.com/2015/0 ... -de-regleeRegistre des armes : une bonne chose de réglée
Russel-Aurore Bouchard
Historienne
Chicoutimi
Dimanche, 19 avril 2015 13:09 MISE à JOUR Dimanche, 19 avril 2015 13:12
La portion québécoise du registre des armes est finalement détruite, ainsi en a décidé la Cour suprême du Canada. Voilà une bonne chose de réglée!
Dans le contexte, on ne me reprochera certainement pas de rappeler qu’à l’époque, les politiciens réactionnaires du pays (PQ, PLQ et PLC confondus dans la même couchette) et le mouvement féministe québécois avaient récupéré insidieusement les événements de la Polytechnique pour passer une loi scélérate qui plaisait bien à Montréal, Toronto et Vancouver, une loi inique qui piétinait ainsi nos droits historiques fondamentaux et criminalisait les régionaux au nom d’une fausse vertu. Diviser pour régner, l’adage est bien connu; le rat de la ville contre le rat des champs, Montréal contre les régions, les femmes contre les hommes, les esprits vertueux contre l’esprit même de la Liberté dans laquelle ceux et celles de ma génération ont été élevés, éduqués, et nourris.
Contrairement au reste du Canada, qui a raison de nous faire la leçon en terme de démocratie sur cette question historique fondamentale, depuis la triste affaire de la Polytechnique le Québec s’est dangereusement avancé dans le portique d’un État policier. Un État à la pensée unique et sans contre-discours, un État radical où les chefs des différents corps de police bafouent désormais le principe de base de la séparation des pouvoirs en s’ingérant publiquement et contre nature dans le débat politique pour influencer à la fois les lois et la jurisprudence. Quand le judiciaire fait chambre commune avec le législatif et l’exécutif, il y a péril en la demeure et les citoyens ont intérêt de s’en inquiéter.
Les États-Unis ont corrigé l’erreur de la prohibition qui a favorisé la naissance du crime organisé, et les Canadiens viennent de corriger, à leur façon, l’erreur du registre des armes d’épaule qui favorisait le marché des armes vendues illégalement. Qu’à cela ne tienne! Apprenons de nos erreurs et n’y remettons plus les pieds puisque cela est contreproductif à tous égards. Jusqu’à maintenant, je n’ai rien dit contre la politique d’austérité que nous sert au quotidien le Gouvernement de Philippe Couillard depuis son élection. Mais ne vous méprenez pas sur mon silence, ce Gouvernement aura ma voix citoyenne et mon vote contre lui s’il persiste contre toute logique et s’y aventure à nouveau. Assez c’est assez! Pas question de repayer pour remettre la roue dans la même ornière boueuse. D’autant plus qu’un tel registre, s’il venait à renaître de ses cendres, ne pourrait avoir ni les dents de la défunte loi fédérale (qui criminalisait la possession d’une arme d’épaule non enregistrée), ni l’efficacité, ni l’option morale en sa faveur.
Le peuple en a déjà plein les bottes avec les factures nouvelles à payer au nom de l’austérité à la Philippe Couillard. S’il fallait qu’il se mette à gaspiller, ne serait-ce qu’un seul million de dollars pour plaire aux convulsionnaires du mouvement anti-armes à feu, je ne le prendrais pas. Mais alors là pas du tout! Avec toutes les coupures que nous devons nous farcir aujourd’hui dans les services publics. Avec toutes les hausses de taxes et les hausses d’impôts déguisées qui appauvrissent la classe moyenne, je comprendrais alors que le prétexte d’austérité n’était qu’un prétexte mensonger — un de plus — pour enrichir les quelques privilégiés qui tirent les ficelles derrière les portes closes et qui profitent de notre appauvrissement collectif et individuel...
Russel-Aurore Bouchard
Historienne
Chicoutimi
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