|
Je sais que cela n’a pas réellement de rapport avec la chasse, mais tout de même un peu car elle se rattache à cette activité par le biais de certain liens.
C'est l'histoire d'un home,cet homme appelons-le Gille juste pour la forme car c’est comme ca qu’il c’est toujours présenté a moi, sans jamais m’avoir donné aucun nom de famille.
Gilles est né en 1935 dans la grande métropole de Montréal. Septième d’une famille de neuf enfants il restait le seul survivant de ce petit clan familial. Ayant apprit ses expériences a la dure dans un quartier ouvrier peu favorable, il n’eu pas la chance de connaitre autre chose que le bitume, les ruelles et les ‘’Wall de ciment’’ (building) comme il les appelait et cela jusqu'à l’âge de 51 ans. Suite a un accident de travail qui lui couta pratiquement la main gauche au complet, il reçue une petite somme de l’assurance de l’usine ou il travaillait depuis l’âge de 15 ans et due quitter son emploie ne pouvant plus exécuter son travail adéquatement.
Vieux garçon, sans enfant et n’ayant presque pas de contacte avec les membres de sa famille, il prit une paire de sous-vêtement, deux paires de bas a peu près propre et trois t-shirt qu’il roula et fourra le tout dans son vieux sac a lunch tout usé. Avec ce petit montant d’argent reçue pour sa main perdue notre Gilles décida de réaliser un rêve, son grand rêve. Celui d’échanger cette forêt de béton pour une toute naturelle.
N’ayant pas de voiture, il prit l’autobus jusqu'à Drummondville, de là il sortie son pouce et se fit trimballer jusqu'à la chaine des Appalaches, la ou les mots immensité et a perte de vue prenne tout leurs sens. Notre Gilles s’acheta une toute petite cabane situé le plus loin possible de toute vie humaine et se procura pour quelques dollars plusieurs pièges, du fil a collet, un fusil de calibre 20 a culasse et une vielle 30-30 Winchester. Cet homme de 51 ans avec pratiquement une main en moins n’avait aucune idée de ce qu’était la chasse, la pêche et la trappe, mais il souhaitait plus que tout y parvenir pour s’auto-suffire autant que possible.
Avec cette fixation et son acharnement à réussir cet exploit, il y parvint petit a petit. Comme il me la déjà raconté cela est arrivée très lentement à force d’essais et d’erreurs, d’expériences douloureuses et difficiles mais au bout de trois ou quatre années le miracle était en marche. Il se nourrissait de sa chasse et de sa pêche, de petits fruits durant la belle saison et de quelques légumes de base qu’il faisait pousser derrière sa petite cabane. Il est sur que sans l’aide de quelques bons et rare samaritains il n’aurait pas pu réussir se tour de force. Mais tout de même je vous le dit, lorsque vous entriez dans cette bicoque perdue au beaux milieu de nulle part vous auriez crue reculer d’au moins 100 ans. Éclairer uniquement au fanal a l’huile, chauffer seulement au bois durant la dure saison, le bonhomme ne se l’ai pas donné facile je vous le jure. Avec la vente ou plutôt l’échange des peaux des différents animaux qu’il piégeait, les dont de bonne personne, il se procurait quelques denrées incontournables pour sa subsistance.
Ma rencontre avec Gilles est due uniquement au pur hasard. Fin septembre 2005, j’avais été invité à me joindre à un groupe de chasseur par le cousin de ma conjointe pour une chasse à l’orignal à l’arc. Après que l’un de nous est atteint le gibier convoité, nous avions due le chercher pendant plusieurs heures car l’animal n’ayant pas été atteint mortellement (tir a l’abdomen) il nous fallut faire une battue pour le retrouver. Moi de mon coté, avec mon manque important de connaissance du terrain ou je me trouvais, je m’étais malencontreusement éloigner un peu trop du groupe et me retrouvais fin seul et totalement désorienté. Suite a plusieurs heures à tourner en rond, sans boussole, une journée de pluie, je me suis mis à paniquer quelque peu (c’est peu dire). Vous connaissez l’expression criez comme un perdue? Et bien moi oui, et je suis convaincue que pour la plus part d’entre vous, vous n’avez pas idée de ce que cela veux réellement dire. Lorsqu’on chasse avec une arme a feu, l’on peu toujours tirer des coups de feu pour indiquer notre position mais avec un arc…la décoche d’une flèche ce n’est pas ce qu’il y a de plus bruyant je vous l’assure. Finalement la bonne fortune me souris en rencontrant un cours d’eau que je suivie pendant environ une heure. Suite à quoi je suis tout bonnement arrivé derrière la cabane de Gilles.
Cet endroit me faisait penser à l’un de ces endroits perdus que l’on voit dans certain film d’épouvante. Fait de vielles planches raboutés, fenêtres a carreaux cassés par endroit avec de la laine minérale et du doc tape pour la boucher. J’ai lancé un appel pour voir si quelqu’un si trouvait et une petite voix roque me répondît. Un petit homme, d’a peine 5 pieds et 3 pouces avec uniquement la peau sur les os, portant une longue barbe toute blanche et des cheveux tout aussi longs du même blanc que celle-ci m’apparut devant moi. Il me sembla tout aussi surpris que moi. Cet instant restera à tout jamais gravé dans ma mémoire. Gille l’ermite se tenait droit comme un pique a quelques pas de moi. Si vous aviez à décrire l’apparence d’un ermite et bien cet homme aurait été la description parfaite pour ce mot.
J’ai bien écris aurait été parce que Gilles n’est plus aujourd’hui. L’une des rare personnes qui le connaissait et qui lui rendait visite de temps a autre m’a contacté ce matin pour m’annoncer qu’il avait été retrouver sans vie, seul allonger sur le vieux plancher sale de sa vielle cabane perdue au beau milieu de nulle part, dans l’immensité des bois de la chaine des Appalaches. Depuis le printemps 2006 je rendais visite à ce bonhomme quelque fois par année. Une fois le printemps, une fois l’été et tout juste avant que la neige ne m’empêche d’accéder a son repaire. Suite à quoi je ne le revoyais qu’à la fonte des neiges. Je remercie le ciel car j’étais allé le voir il y a de cela deux fin de semaine. Je l’avais trouvé particulièrement affaiblie. Lui qui depuis près de dix ans me recevait toujours avec son sourire édenté bien a lui, il n’avait même pas fait de son café si imbuvable qu’il m’offrait a chacune de mes rare visite.
Gilles est né dans la cohue d’une grande métropole fourmillant de gens qui allaient et venaient de partout avec le bruit des voitures, des usines qui jamais ne s’arrêtaient de fonctionner. Gille s’est éteint dans le plus calme des endroits, dans le plus silencieux des espaces sans le moindre humain a des kilomètres a la ronde. Il a vécue son rêve jusqu’aux bout de la route de ses 79 ans. Gilles a vecue de la chasse, de la pêche et de la trappe pendant 28 ans comme l’on fait nos ancêtres pendant de très nombreuses années et il en a été des plus heureux. Gilles s’est nourris de la vie qui l’entourait tout simplement.
Oui l’hiver qui vient a peine de se terminer a été long et dur pour bien des animaux. Elle a été sans pitié et a emporter avec elle des chevreuils, des orignaux, des dindons et d’autre bestioles mais la nature ne fait pas dans la dentelle avec rien ni personne et pour elle la vie d’un cerf ou une vie humaine cela reste une vie après tout et rien d’autre.
Il y a de c’est rare personne que l’on rencontre dans la vie et qui nous touche profondément. Cet homme en fit partie pour moi. A toi mon ‘’Grizzly Adam’’ je lève mon verre de notre fameux rhum et je te souhaite bon repos maintenant et coule toi la douce et cela pour l’éternité.
Santé mon Gilles!
Lamar
|
Connexion
Inscription
FAQ
Rechercher
