À chaque année, lorsque je déchire mon coupon de transport, je ressens un léger arrière goût d'amertume. Comme si soudainement un vide se créait dans mon être. En fait, avec du recul, je comprends que ce vide coincide avec la terminaison imminente de la saison qui s'en suis après cet acte de vandalisme sur mon permis. Je me rends compte que je suis content de ma bête mais malheureux de ne plus côtoyer les chevreuils avec le je ne sais quoi que nous procure l'espoir de voir un mâle bien coiffé avec notre lunette de visée.
2013 fût avare et chienne:Comme à chaque automne, ou presque, c'est les yeux pétillants que j'appréhendais l'ouverture de la saison à l'arc. Trois jours avant l'ouverture, j'ai reçu un appel téléphonique pour me dire:"on a une place pour vous opérer vendredi". La saison de l'arc venait de prendre fin avant même d'avoir commencée.
Une caméra attendu...Je chasse à plus d'une heure trente de chez moi. J'étais supposé recevoir une caméra "live" qui malheureusement, pour toutes sortes de raisons hors contrôle n'est toujours pas en ma possession. Rien ne vaut une visite sur le terrain pour bien saisir chaque détails et vous savez que je les analyse tous et chacun aussi anodins soient-ils, mais la caméra "live" aurait peut-être pu combler un vide et m'éviter quelques heures de route parfois.
À la chasse à l'orignal... m'enfin c'était ça le résumé de cette automne pour la chasse à l'orignal, ou presque.
Revenons maintenant à l'objectif de ce post, la chasse au chevreuil proprement dit. Un peu avant la chasse, j'avais enfin posé un mâle intéressant mais la semaine avant, il a cessé toute visite dans mon secteur pour "ploguer" au spot à mon voisin et compagnon de chasse que j'adore. Je lui ai souhaité mais il ne l'a pas récolté. Donc, je commençais encore une fois la saison sans mâle mature dans mon spot. Voici le mâle en question qui m'a fait faux bon:
2013 fût généreuse:Elle a été très généreuse car j'ai vu des daguets comme je n'avais jamais vu dans ce territoire que je chasse depuis maintenant 13 ou 14 ans. Parmi toutes mes séances de chasse et d'observation, je pense que c'est arrivé seulement à trois reprises que je n'ai pas vue au moins un "spike". J'en ai vu grunter, j'en ai vu se pogner, j'en ai vu se coucher, etc. En voici quelques-un que j'ai pu observer souvent plus d'une fois:
Bien que j'ai fait plusieurs faux grattages et que je les ai réactivé à plusieurs reprises et même tenté de nouvelles odeurs, ils ne fonctionnaient carrément pas. Déçu à chaque visite que j'y faisais.
Ceci dit, nous voici dans le vif du sujet. Je chassais donc 3 ou 4 jours et laissais le secteur en repos 3-4 jours. j'alternais ainsi chacun de mes "trip" de chasse. J'avais une stratégie assez passive puisque je n'avais pas de mâle intéressant à porté de la main. Jusqu'à ce qu'un jour, j'ai arrivé à un de mes grattages qui avait l'air pisté. La neige les avait fait bouger. Ce faux grattage dans une bande d'érablière limitrophe avec un bucher de 16-17 ans contenait une nouvelle odeur. Des petits frottages autour de celui-ci me donnaient espoir mais je savais que ce n'était rien de majeur. En observant les photos, j'étais encore une fois déçu mais au moins, il y avait enfin de l'action au grattage.
Cet après-midi là, j'avais constaté l'arrivé de nouveaux buck dans le secteur. Avec l'action qui enfin débutait, je me rends à mon affût en gruntant, alternant l'immobilité, le pas low et le pas low-slow. Après 10 minutes, déjà un spike arrive de par la gauche. Il a l'air plutôt calme jusqu'à l'arrivé d'une femelle qui à tout les 15 pieds, urine. Oh yes que je me dis, j'aurai de l'action assurément. le spike se dirige vers un point d'urine et lèche le sol. L'organe de jacobson fait son oeuvre et immédiatement, il se campe la tête légèrement vers l'arrière et enligne son cou avec son dos et se mais à trotter en accélérant vers la femelle jusqu'à lui renifler la fontaine de jouvence. Celle-ci part en trombe dans le bois et le spike la "course". Elle ressort plus bas et traverse mon mini champ nourricié à grande course. Le spike suis au trot en arrière d'elle, toujours la tête bien enligné avec la ligne du dos. Déjà, elle n'est plus dans mon champ de vision. Peut-être que l'urine qu'elle a pris la peine de placer à plusieurs endroits dans mon mini champs fera son oeuvre. Le temps s'écoule et bientôt, un autre spike fait son apparition, encore une fois de par la gauche. Cette fois c'est un mini 4 pointes, il doit peser au moins 100 lbs éviscéré.
Il se dirige aux appâts en marchant dans les spots d'urine sans aucune réaction. Il y en a des moins précoces que d'autres... Soudain, il se tasse rapidement vers la droite et un 6 pointes, presque 7 sort à la course jusqu'à l'un des spots d'urine.
Je prends ma carabine et débarre le verrou de sécurité, je le mire et... je retiens mon tir en me disant que cette urine au sol est de la vraie poudre de Perlimpinpin. Je le garde en joue et me dit que s'il est pour partir, je le "shoot" tout en sachant très bien qu'il peut partir en courant pour rattraper la femelle qui a laisser ce si doux parfum derrière elle. En le mirant, l'oeil gauche fermé, tout devient noir dans mon télescope. Je lève la tête, un mâle à moins de 20 pieds. Je vous rappelle que je chasse au sol. Dans le télescope, je ne vois pas le haut et le bas du coffre en même temps, je suis obligé de baisser et monter
Il fait un petit détour vers la droite tandis que le 6 pointes avance vers la gauche. Il s'avancent maintenant l'un vers l'autre et rendu à 15 pieds de distance, d'un commun accord, ils laissent tomber les gants et se frappent violemment. Ils se poussent dans un sens et dans l'autre, les bois s'entrechoquent. Cette action se déroule à 50 pieds de moi. Rapidement, le 6 abandonne et déguerpit dans le bois. J'estime le 6 à 145 lbs et l'autre a une coche avec lui. Il ne reste maintenant que le dernier arrivé. Qui dans ma tête est celui-ci:
Il avance doucement vers l'urine. Ma carabine étant toujours en mode prêt à tirer, je glisse le petit + dans son cou, maintenant sur l'épaule et fait feu. Il part à toute vitesse la patte avant gauche avec de nouvelle jointure. Environ 70 pieds plus tard, il s'effondrera sans souffrir. Arrivé à côté de lui, je lui sorts immédiatement la tête du branchage et :"Estie, c'est pas le bon !". Il s'agissait là d'un 4 pointes mais avec un bon gabarit qui a fait osciller la balance à 173 lbs et des poussières. Dans le feu de l'action, j'avais omis de prendre le temps de vérifier son panache.
Cette année j'aurai de la bonne viande au menu... l'an prochain des cornes ??? à suivre !
ps. le beau huit n'est pas mort...
2013 est terminé, maintenant laissons place à la dépression