Anticosti dans la mire Nicolas Marceau montre une certaine ouverture à l’exploitation d’hydrocarbures
Le ministre des Finances, Nicolas Marceau, a donné l’assurance que l’exploitation des hydrocarbures à l’île d’Anticosti ne se réalisera pas sans l’acceptabilité sociale du projet, mais selon lui, il serait raisonnable d’y penser.
Le Québec perd une partie importante de sa richesse à l’étranger puisque près de la moitié du déficit commercial de 22,5 milliards provenait, en 2011, des importations de pétrole brut.
Bien que le potentiel de développement des hydrocarbures à l’île d’Anticosti et dans les basses-terres du Saint-Laurent reste à démontrer, a-t-il dit, le Québec doit trouver le moyen d’assurer son indépendance sur le plan énergétique. Les experts estiment que la demande mondiale pour les combustibles fossiles augmentera de 53 % d’ici 2035.
Prenant la parole, hier, devant les membres de l’Association des économistes québécois réunis en congrès à Québec, M. Marceau a indiqué que le développement de cette ressource verra le jour que s’il y a acceptabilité sociale de l’enjeu.
«Est-ce que les gens qui vivent les répercussions sont d’accord ou pas? Le deuxième critère, c’est l’environnement. Si jamais on fait l’exploitation de ces ressources-là, il faut le faire avec les plus hauts standards environnementaux. Le troisième, évidemment, il faut que ce soit rentable et avantageux sur le plan économique», a précisé M. Marceau.
Éviter une crise
Le gouvernement du Québec veut à tout prix éviter de s’enliser «comme l’ont fait les libéraux avec le gaz de schiste».
Dans ce cas-ci, la situation est différente, souligne M. Marceau, puisque les sites envisagés pour l’exploitation pétrolière ne sont pas dans des zones densément peuplées.
«L’ancien gouvernement a été très maladroit. Dans le cas du pétrole, il faut éviter ce genre de crise. Il faut faire les choses correctement. Le fait que l’île d’Anticosti ne soit pas peuplée, ça change beaucoup la donne», a déclaré M. Marceau.
Mythe ou réalité
La vice-présidente du Développement des affaires de Pétrolia, Isabelle Proulx, soutient que l’exploitation pétrolière au Québec n’est plus un mythe.
Depuis 2005, plusieurs activités d’exploration ont été effectuées au royaume de la chasse aux chevreuils. Selon Mme Proulx, la réserve de pétrole s’élèverait à tout près de 35 milliards de barils et nécessiterait une trentaine de foreuses.
«Il faut arrêter d’avoir peur d’avoir peur», a-t-elle déclaré.
Mme Proulx accueille avec soulagement l’ouverture du gouvernement de permettre l’exploration du pétrole de roche-mer sur l’île d’Anticosti dont le seul moyen d’extraction est la fracturation.
ARTICLE DE DIANE TREMBLAY @ JOURNAL DE QUÉBEC, PUBLIÉ LE: JEUDI 23 MAI 2013,
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