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Des dizaines de propriétaires d'armes à feu étaient réunis, samedi, à l'Hôtel & Suites Le Dauphin, à l'occasion d'une rencontre visant à les informer sur l'instauration d'un registre québécois, une bien mauvaise idée selon plusieurs.
Sujets : École Polytechnique de Montréal , Cour supérieure , Centre canadien , Canada , Québec , Drummondville
Le mouvement Tous contre un registre québécois, lequel a organisé cette rencontre, a été formé pour dénoncer la tentative du gouvernement québécois de rattraper les données du registre des armes d'épaules abolit il y a un an dans toutes les autres provinces du Canada.
«Les informations qu'a entre les mains le gouvernement sont privées et appartiennent aux propriétaires. Elles ont été recueillies à l'époque dans le but d'appliquer une loi fédérale. C'est donc illégal et nous avons la ferme intention d'aller en cour avec ça», a souligné Shawn Bevins, l'un des instigateurs du mouvement.
Mentionnons ici que le ministre de la Sécurité publique, Stéphane Bergeron, a profité de la commémoration de la tuerie à l'École Polytechnique de Montréal, survenue le 6 décembre 1989, pour annoncer son intention de déposer un projet de loi visant à créer un registre québécois des armes à feu.
Les données du registre en provenance du Québec n'ont pas été détruites, puisque le gouvernement québécois s'est empressé de contester la décision des conservateurs devant les tribunaux. Il a obtenu gain de cause devant la Cour supérieure en septembre, mais le gouvernement fédéral a porté le jugement en appel. La cause sera d'ailleurs entendue dans quelques semaines.
Les intérêts des détenteurs légaux d'armes d'épaule sont défendus puisqu'une intervention a été déposée dans le recours judiciaire opposant les deux gouvernements. L'intervenant dans ce dossier est Marc-André Lussier, chasseur, tireur sportif, armurier et vérificateur d’armes à feu. Il est représenté par Me Guy Lavergne, avocat.
Pour en revenir à la rencontre, M. Bevins a insisté sur le fait que le Québec n'a pas besoin d'un registre, une panoplie de lois étant déjà en place pour contrôler correctement les armes d'épaules.
«Même s'il n'existe plus de registre dans les autres provinces, chaque propriétaire doit obtenir un permis d'acquisition renouvelable tous les cinq ans», a-t-il précisé.
«Il faut que la population comprenne que les propriétaires des armes d'épaules ne sont pas des criminels. Selon le Centre canadien de la statistique juridique, il y a près de sept millions d'armes d'épaule enregistrées au Canada. Des 2441 homicides signalés au pays depuis l'introduction, en 2003, de l'inscription obligatoire des armes d'épaules, 47 de ceux-ci ont été commis avec des armes d'épaules enregistrées», a-t-il spécifié.
Selon ses dires, l'instauration d'un registre ne viendra pas automatiquement diminuer les homicides ou autres crimes violents commis au moyen des armes d’épaules.
De surcroît, en empêchant la mise en place de ce registre, les Québécois, surtout les propriétaires d'armes, feront des économies.
«Le gouvernement n'a même pas assez d'argent pour créer ce registre. Cela veut donc dire que la facture va tomber sur nos épaules, nous les propriétaires. Nous qui ne voulons rien savoir de ça», a expliqué Frédérick Ward, propriétaire du magasin drummondvillois Sporthèque.
À Drummondville, plus de 17 000 personnes possèdent une ou plusieurs armes à feu.