Nous sommes au milieu du 7ème siècle, en l’an de grâce 665. Depuis la mort de Dagobert en 639, la Gaulle mérovingienne est partagée en deux : l’Austrasie à l’Est et la Neustrie-Bourgogne à l’Ouest. Les descendants de Dagobert se succèdent sur le trône de la Gaule franque… c’est l’époque des rois fainéants…
Cette année-là, la Princesse Hugberne, épouse de Bertrand, Duc d'Aquitaine et arrière-petit-fils de Clovis donne naissance au petit Hubert. L’enfant grandit, partageant son temps entre études, chasse et batailles, déjà digne successeur de son père. Hubert est un enfant bon et pieux mais ce qu’il aime avant tout, c’est courir les bois pour y traquer le gibier. Alors qu’à douze ans, il accompagne pour la première fois son père à la chasse, celui-ci est attaqué et désarmé par un ours. Hubert prie Dieu de lui donner la force de se servir de sa lance et tue l’ours. En remerciement, le Duc fait bâtir une église et emmène son fils à chaque fois qu’il part à la chasse.
Hubert n’a maintenant plus qu'une passion, la chasse. Il est si féru qu'il en oublie complètement l'enseignement très chrétien qu’il a reçu. Plus Hubert chasse, plus il s’éloigne de Dieu.
En l'an 683, alors âgé de 18 ans, Hubert est un seigneur connu dans toute la Gaule pour son intelligence, sa bonté et sa sagesse. Ayant délaissé la Neustrie en conflit, il passe ses jours en Ardenne, chez son parent, Pépin d'Heristal, comme lui puissant seigneur et maire du palais des rois d’Austrasie. Pendant la Semaine Sainte, Hubert organise à Andage une grande battue, empêchant ainsi bon nombre de braves gens de faire leur Pâques. Pendant plusieurs jours, les bois de Chamlon résonnent des abois de la meute, et ce Vendredi saint, alors qu’Hubert commence à chasser, un magnifique cerf dix-cors, entièrement blanc et d'une taille extraordinaire bondit d'un fourré et s'élance devant lui, l'entrainant dans les profondeurs de la forêt. Hubert le poursuit du galop de son cheval. La course folle continue de longues heures mais le cerf ne montre aucun signe de fatigue alors que le cavalier est éreinté. Soudain, le cervidé s'arrête net et se tourne vers Hubert, il porte une croix lumineuse au milieu de ses ramures. A cet instant Hubert entend une voix qui tonne dans le ciel, s’adressant à lui en ces termes :
- Hubert ! Hubert ! Jusqu'à quand poursuivras-tu les bêtes dans les forêts ? Jusqu'à quand cette vaine passion te fera-t-elle oublier le salut de ton âme ?
Hubert, saisi d'effroi, se jette à terre et humblement, interroge la vision :
- Seigneur ! Que faut-il que je fasse ?
La voix reprend :
- Va donc, auprès de Lambert, mon évêque, à Maastricht. Convertis-toi. Fais pénitence de tes pêchés, ainsi qu'il te sera enseigné. Voilà ce à quoi tu dois te résoudre pour n'être point damné dans l'éternité. Je te fais confiance, afin que mon Eglise, en ces régions sauvages, soit par toi grandement fortifiée.
Et Hubert de répondre, avec force et enthousiasme :
- Merci, ô Seigneur. Vous avez ma promesse. Je ferai pénitence, puisque vous le voulez. Je saurai en toutes choses me montrer digne de vous !
Hubert passe la nuit suivante en prière puis se rend auprès de Lambert, son évêque. Il implore sa protection. Celui-ci lui ordonne de se convertir et de vouer sa vie à l'évangélisation. L'évêque lui donne sa bénédiction et l’envoie à Rome. Hubert voit alors en songe Lambert payer de sa vie, sa volonté d’évangéliser les contrées attachées aux croyances anciennes. Au même moment, le Pape Serge a aussi un rêve où la volonté du Seigneur est qu’Hubert reprenne le bâton pastoral de Lambert. Le lendemain, le Pape confie à Hubert sa mission. Lambert, évêque de Maastricht, ayant été massacré par des païens, Hubert est appelé à lui succéder sur le diocèse de Tongres-Maastricht.
Le 30 mai 727, Dieu rappelle auprès de lui Hubert. Il deviendra Saint-Hubert le 3 novembre 743. Sa fête est célébrée le 3 novembre de chaque année, Saint-Hubert est depuis le Saint patron des chasseurs. La petite bourgade d’Andage, en Belgique deviendra plus tard la ville de St-Hubert.
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