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Le 9 septembre 2017 - Le Quotidien (CHicoutimi) - Par Roger Blackburn Encadrer la pêche sur le Saguenay
Un comité travaille sur un projet d'aire faunique communautaire pour le Saguenay à l'image de l'aire faunique communautaire du lac Saint-Jean. La pêche sportive sur le Saguenay a un urgent besoin d'encadrement. Le fjord et ses rivières tributaires sont des habitats complexes. Ce n'est pas normal que les gestionnaires des rivières à saumon soient pénalisés alors qu'ils protègent une ressource qui se capture gratuitement et sans permis dans la zone de pêche 21 qu'est la rivière Saguenay. Je sais qu'un comité travaille sur un projet d'aire faunique communautaire pour le Saguenay à l'image de l'aire faunique communautaire du lac Saint-Jean. Je sais aussi que Pêches et Océans Canada songe à délivrer un permis de pêche sportive pour la pêche au poisson de fond. Il faut un modèle de gestion de la pêche sur le Saguenay qui inclut les rivières à saumon pour connaître ce qui se passe avec nos poissons qui voyagent entre les rivières tributaires et le fjord. Le statu quo ne peut plus durer. Ça prend des données plus précises sur l'activité de pêche et ça devra passer par un encadrement de l'activité. Les pêcheurs vont devoir mettre encore une fois la main dans leurs poches, mais on va devoir délivrer un permis de pêche pour le Saguenay, obliger l'enregistrement des prises ou trouver une façon de déclarer les prises qui se font dans le Saguenay. Les revenus des permis de pêche et des droits d'accès pour pêcher dans le Saguenay pourront servir à financer les recherches et les organismes gestionnaires des rivières à saumon. Il va falloir faire des recherches sur les habitats de ces poissons. Il va falloir que le provincial et le fédéral s'entendent pour déléguer la gestion des activités de pêche sur le Saguenay pour que le MFFP du Québec, Pêches et Océans Canada, les gestionnaires de rivières à saumon, les organismes qui gèrent la pêche sur la glace et le parc marin Saguenay-Saint-Laurent combinent leurs efforts pour gérer la pêche dans le fjord. La truite de mer connaît des difficultés, les populations de saumons sont en baisse depuis 30 ans, le bar rayé s'est invité comme une nouvelle espèce depuis 2005, la morue connaît une période d'abondance, les sébastes sont revenus en grand nombre après l'absence de nouveau-nés depuis 30 ans, la pêche sportive du crabe et de la crevette risque d'être au menu d'ici quelques années, alors que les populations d'éperlans se portent bien. Ça va prendre plus de monde pour suivre l'évolution de ces espèces et pour protéger les habitats. Ignorance égale précaution Le directeur de la Chaire de recherche sur les espèces aquatiques exploitées à l'UQAC, Pascal Sirois, constate quant à lui qu'il y a un manque évident de connaissances à l'égard de la truite de mer du Saguenay. « L'ignorance dans la gestion d'une espèce de poisson mène immanquablement à une gestion par précaution. On l'a vu avec la ouananiche au lac Saint-Jean. La connaissance permet en contrepartie de prendre des mesures de protection et de faire de la mise en valeur de l'espèce », met en lumière le scientifique. À l'époque, face au manque de connaissances sur la ouananiche au lac Saint-Jean, le ministère a pénalisé les pêcheurs face à la diminution des stocks de ouananiche. Baisse des quotas, diminution de la saison de pêche, interdiction de pêche en rivière, remise à l'eau obligatoire d'une taille minimum, interdiction de la pêche pendant deux ans, ensemencements massifs ; toutes ces mesures de précaution ont été mises de l'avant par manque de connaissances avant que les scientifiques identifient une relation proie-prédateur. Le problème de la ouananiche au lac n'était pas les pêcheurs, mais l'éperlan. Les connaissances ont permis une meilleure gestion, le retour de la pêche en rivière et une saison de pêche plus hâtive. Les recherches ont permis une mise en valeur de la pêche à la ouananiche et l'aménagement de frayères pour favoriser la reproduction de l'éperlan. « Le modèle de l'aire faunique communautaire du lac Saint-Jean pourrait très bien s'appliquer sur la rivière Saguenay. C'est un modèle de chez nous, c'est un peu plus complexe à cause de l'enjeu fédéral, mais avec des gens de bonne volonté on pourrait y arriver », estime Pascal Sirois. « Il y a eu de belles initiatives dans le passé pour documenter la truite de mer comme son cycle de vie dans le fjord et les zones de rassemblement dans le Saguenay. Ce fût de belles avancées scientifiques, mais il s'est fait peu de choses depuis une dizaine d'années », souligne le chercheur.
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