Justin Trudeau, le fils du célèbre père, en passe de devenir aussi célèbre à son tour, a jeté un pavé dans la mare politicienne libérale en critiquant ouvertement le registre des armes à feu supprimé par les conservateurs.
À première vue, on est en droit de penser qu'il manque de stabilité après qu'il eut voté à plusieurs reprises pour sa conservation.
Le renversement de sa position sur ce sujet ne manquera pas d'être exploité par l'opposition et les candidats à la chefferie lui faisant concurrence.
Pourtant, il faut souligner le courage que demande un changement d'opinion ouvertement et clairement exprimé. Cela signifie qu'il a réfléchi à ce sujet très controversé. Et qu'il a finalement opté pour la stricte logique.
En affirmant que le registre a été un échec, il ne fait que dire ce qui est évident aux yeux avertis.
Mon article du 8 septembre dernier " Les armes et la saine logique" en détaillait les raisons.
http://www.lapresse.ca/debats/le-cercle ... ogique.phpLes projets de loi viennent souvent de bonnes idées interprétées et appliquées de façon loufoque ! Ex: Loi du patrimoine familial; loi sur les armes à feu; loi sur les embarcations de moins de quatre mètres; Fusions municipales; Paix des Braves; loi sur le cannabis. Toutes sont justifiées. Mais les règles d'application sont pondues en catastrophe par des ""spécialistes"" dont les méninges en ébullition n'ont pas suffisamment laissé refroidir leur projet pour y penser. Si le peuple est souverain, pourquoi ne pas le consulter ?
Le contrôle des armes part d'une bonne intention. Rappelons-nous l'intervention d'une mère, Mme Daviau, après Polytechnique. Malheureusement, les intervenants, à commencer par le ministre d'alors, ont agi sans les connaissances nécessaires. Il aurait fallu dans un premier temps bannir expressément les armes de guerre et les armes automatiques, ce qui invalidait la nécessité d'un registre.
Les chasseurs n'utilisent pas les carabines automatiques qui sont interdites par les règlements. Les carabines et les fusils de chasse (à canon lisse) enregistrés ne méritant pas une telle urgence, ils ont encombré une administration vite débordée.
Et on sait que l'administration a la particularité de compliquer les choses les plus simples. L'enregistrement des armes à feu et la déclaration provinciale d'impôt en donnent des exemples navrants.
La bonne volonté des responsables remplace souvent, hélas, les connaissances de base !
Le contrôle des armes ne se fait qu'avec le concours des personnes de bonne volonté. Les bandits et les dérangés du cerveau s'en fichent ! Mais on sait surtout que le contrôle de la contrebande est loin d'être acquis. Dans ces conditions il est difficile d'accepter des règles dont on sait qu'elles sont inapplicables ou injustes et font du registre un gouffre pour l'argent des contribuables.
Justin Trudeau en a fait finalement le constat et s'est empressé de clamer sa nouvelle position en tant que candidat à la chefferie du parti libéral.
Cette position ferme et sans ambiguïté ne manque pas de panache. Ce que j'attends d'un chef.
Le voir agir sans trop tenir compte des opinions d'autrui, donne à penser que le fils ne désavoue pas le père.
Et même si, comme le paternel, il a l'ego et ce style particulier qui attire votes et faveurs féminines, espérons que son éventuelle accession à des positions supérieures ne lui fera pas oublier le Québec.