Citer :
Citer :
(Québec) Dans un ultime effort pour éviter la destruction des données du registre des armes à feu, Québec menace de s'adresser aux tribunaux.
Dès que le projet de loi C-19 recevra la sanction royale à Ottawa, Québec intentera un «recours juridique». Le ministre de la Sécurité publique n'a pas annoncé quels arguments il plaiderait. «On ne dévoilera pas notre stratégie», a-t-il affirmé. Il n'a pas indiqué s'il pourrait demander autre chose qu'une injonction.
M. Dutil était accompagné d'une quinzaine de représentants des groupes de victimes et de policiers. La destruction des données, une mesure dont les conservateurs n'avaient pas soufflé un mot lors de la précédente campagne électorale, est «injuste et inéquitable», a dénoncé M. Dutil.
De l'avis de plusieurs juristes, Québec aurait peu de chance de gagner. «Il y a toujours des avocats qui disent qu'on va gagner, et d'autres qui disent qu'on va perdre», a commenté le ministre, sans vouloir spéculer davantage sur ses chances de gagner.
L'opposition et les groupes de victimes demandent depuis plusieurs semaines que Québec brandisse la menace d'injonction. M. Dutil ne croit que son annonce arrive trop tard. «C'est seulement après l'adoption de la loi qu'il y aurait un recours», a-t-il expliqué. La loi C-19 n'a pas encore été adoptée.
Mais de l'aveu du ministre, Québec préférerait espère mettre de la pression politique sur le gouvernement Harper afin d'obtenir un règlement hors cours.
Il n'est pas impressionné par les arguments des conservateurs, qui disent que le registre serait inefficace. «Qu'on nous laisse en juger, qu'on nous envoie (les données)», a lancé M. Dutil, avant de rappeler que plusieurs études démontrent l'efficacité du registre.
L'année dernière, 2561 armes à feu ont été retirées «sous ordonnance» pour s'assurer de la sécurité du propriétaire de l'arme et du public, a ajouté le ministre.
35 millions pour un nouveau registre, au moins
Si Québec n'obtient pas gain de cause, le ministre Dutil serait réticent à recommencer le travail à zéro et amasser lui-même les données pour créer un nouveau registre québécois des armes à feu. Selon une évaluation du ministère de la Sécurité publique, cela coûterait 35 millions. « Cette évaluation m'a semblé sous-évalué, surtout quand on compare cela au coût du fédéral (...) Je pense qu'on est en-dessous, et de beaucoup», a avancé M. Dutil. Le registre fédéral avait coûté un milliard $. L'administration du registre coûterait cinq millions $ par année.