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Par Normand Rhéaume | TVA Nouvelles
Devant le parlement fédéral, un hommage solennel et émouvant aux 14 jeunes femmes victimes de la tuerie misogyne à l’école Polytechnique, le six décembre 1989, a été marqué par une dénonciation du gouvernement Harper qui s’apprête à abolir le registre des armes à feu du Canada et même à détruire les informations qu’il contient.
Environ 400 personnes, selon les organisateurs, ont participé à l’événement devant la Tour de la Paix auquel les partis d’opposition fédéraux ont participé.
Durant la cérémonie, la foule a scandé vigoureusement un slogan hostile aux conservateurs et à leur projet de loi controversé C-19.
Invitée comme oratrice, la mère d’une des victimes Suzanne Laplante-Edward a lancé un appel aux citoyens canadiens et québécois dans le but de poursuivre la lutte pour conserver un contrôle sur l’accès aux armes au pays.
«Il est encore temps de renverser la vapeur, aidez-nous», a déclaré la mère manifestement toujours éplorée, 22 ans après le drame. Mme Laplante-Edward n’a pu retenir ses larmes lorsqu’elle a souligné devant la foule que sa fille Anne-Marie, «lâchement assassinée», aurait eu 43 ans le jour même où le gouvernement Harper a présenté le projet de loi C-19 destiné à abolir le registre des armes à feu d’épaule (armes longues ou de chasse) et à éliminer les informations qu’il contient.
La chef de l’opposition officielle aux Communes, Nycole Turmel, a déclaré que le registre des armes à feu n’avait tué personne, mais que sa disparition pourrait entraîner des conséquences néfastes. Le chef libéral Bob Rae et la députée du Bloc québécois, Maria Mourani, ont appelé à continuer la lutte pour assurer la sécurité des femmes.
La chef du Nouveau Parti démocratique a dit que la tuerie de Polytechnique avait été commise avec un «fusil d’assaut obtenu légalement et vendu comme une arme de chasse sans restriction».
L'arme utilisée par Marc Lépine, alias Gamil Ghabi (son père était d’origine algérienne), était carabine Ruger mini-14, calibre .223 à action semi-automatique.
Un calibre très prisé pour la chasse au petit gibier. En plus d’assassiner les 14 étudiantes en génie de Polytechnique, le tueur a blessé 14 personnes, dont dix femmes et quatre hommes.
La cérémonie a honoré personnellement chacune des femmes assassinées par la présentation d’une rose rouge et par la prononciation du nom de chaque victime:
Geneviève Bergeron (née en 1968), étudiante en génie civil
Hélène Colgan (née en 1966), étudiante en génie mécanique
Nathalie Croteau (née en 1966), étudiante en génie mécanique
Barbara Daigneault (née en 1967), étudiante en génie mécanique
Anne-Marie Edward (Lemay) (née en 1968), étudiante en génie chimique
Maud Haviernick (née en 1960), étudiante en génie des matériaux
Barbara Klucznik-Widajewicz (née en 1958), étudiante infirmière
Maryse Laganière (née en 1964), employée au département des finances
Maryse Leclair (née en 1966), étudiante en génie des matériaux
Anne-Marie Lemay (née en 1967), étudiante en génie mécanique
Sonia Pelletier (née en 1961), étudiante en génie mécanique
Michèle Richard (née en 1968), étudiante en génie des matériaux
Annie St-Arneault (née en 1966), étudiante en génie mécanique
Annie Turcotte (née en 1969), étudiante en génie des matériaux