Au moins une de nos députés qui se range du côté de la logique. La députée d'Arthabaska Sylvie Roy, anciennement de la CAQ à écrit ceci sur son mur Facebook:
Sylvie Roy a écrit :
Je m'offre un cadeau de Noël avant le temps, celui d'utiliser mon droit de parole libre, comme je l'ai récupéré en devenant une députée indépendante. J'ai lu plus d'une centaine d'interventions sur mon Facebook en réponse en vous demandant votre opinion quant au registre québécois des armes à feu.
À la suite de l'abondance de vos opinions structurées et rationnelles, j'en suis venu à la conclusion qu'il y a une fraction majeure entre vos propos, la lecture des journaux et l'écoute de certaines émissions de radio et de télévision. Pour vous, le registre des armes à feu représente une illusoire sécurité et un réel gouffre financier. Pour les autres, il s'agit de la solution universelle pour contrer les homicides et les suicides.
Cependant, j'aimerais bien qu'on me propose les bienfaits d'un tel registre par une étude documentée. Il semblerait qu'entre 1979 et 2010 le taux d'homicide a continuellement diminué, sans qu'on puisse imputer cette diminution à l'implantation du registre fédéral ainsi qu'à son abolition.
Il y a trois sortes de crime commis par les armes à feu : les crimes passionnels, ceux commis par des personnes ayant des problèmes de santé mentale et finalement ceux commis par les criminels. La seule question demeure : est-ce que l'immatriculation de leur arme est vraiment utile pour freiner ce genre de crime?
Dans un autre ordre d'idée, un autre méfait des armes à feu qu'il ne faut pas négliger demeure les actes suicidaires. Encore une fois, l'immatriculation de son arme devient-elle un rempart pour empêcher une personne malheureuse de passer à l'acte?
Deuxième argument, les policiers nous disent que le maintien de ce registre est important dans leurs opérations, cependant on leur enseigne de toujours intervenir comme si la personne interpellée détenait une arme à feu.
Au surplus, pour acheter une arme à feu ou des munitions, il faut posséder un permis d'acquisition d'arme à feu délivré par la GRC et ce, après enquête. À la base, pour obtenir ce permis, il faut réussir un cours de maniement d'arme. Ce permis doit être renouvelé à tous les cinq ans. Ce registre de tous les permis d'acquisition est consulté à chaque jour par les corps policiers du Canada.
Et finalement l'argument budgétaire en cette période d'austérité nous oblige à la rigueur, passage obligé après tous les cafouillis informatiques du gouvernement. Nous anticipons malheureusement la récidive en cette matière. C'est tout dire, la ministre de la Sécurité publique, Lise Thériault, estimait de façon conservatrice en mars 2015 un montant de 30 millions pour la mise en place de cette encyclopédie d'honnêtes chasseurs.
Serait-il plus judicieux d'investir ce montant au niveau de la santé mentale lorsqu'on sait que 80 % des suicides sont causés par des dépressifs et que la plupart des tueries sont l'oeuvre de personnes ayant également des problèmes de santé mentale. Pour ce qui est de la criminalité, je ne crois pas que ce registre ait une incidence positive auprès de ceux-ci.
J'en suis donc là dans ma réflexion que j'ai le luxe de vous partager puisque je suis maintenant députée indépendante sans être astreinte à la ligne de parti. Chers amis, je suis convaincue que d'autres députés ont une opinion similaire à la mienne. Si vous rencontrez mes collègues députés ou si vous voulez leur écrire, demandez-leur d'être votre porte-parole plutôt que de diffuser les décisions de leur parti politique. Suggérez-leur de pouvoir, comme moi, s'exprimer dans le cadre d'un vote libre sur le sujet.