MONTRÉAL – Le Parti conservateur du Canada a lancé dimanche une campagne publicitaire radiophonique afin de souligner qu'il remplira sa promesse électorale d'abolir le registre des armes d'épaule avec l'adoption du projet de loi C-19.
La publicité financée par le Parti conservateur met en scène un couple qui se réjouit de l'abolition du registre.
«Super! Maintenant, les chasseurs et les agriculteurs ne seront plus traités comme des criminels», dit l'homme dans la publicité.
Sa conjointe poursuit en disant : «sans oublier les milliards de dollars qui ont été gaspillés, de l'argent qui pourra être utilisé, comme pour l'économie ou pour la lutte contre le crime». «Je suis vraiment content que le gouvernement Harper abolisse le registre des armes d'épaules», poursuit l'homme. «Oui, il tient ses promesses», conclut la femme.
Promesse tenue
Si le gouvernement de Steven Harper a tenu sa promesse d'abolir le registre, la députée bloquiste d'Ahuntsic, Maria Mourani, croit toutefois qu'il ne devrait pas en détruire les données. «Oui, ils ont tenu leur promesse, le registre va être aboli, a-t-elle indiqué. Par contre, ce qu'ils ne disent pas dans leur publicité, c'est qu'ils
n'ont pas le mandat d'en détruire les données.»
Le projet de loi C-19 prévoit effectivement l'abolition du registre des armes d'épaule et la destruction de ses données.
Étant majoritaires à la Chambre des communes, les conservateurs n'ont pas besoin de l'appui des partis d'opposition afin d'adopter le projet de loi.
«Les Canadiens nous ont donné un
mandat fort pour éliminer l'inutile et l'ineffectif registre des armes à feu», a indiqué le porte-parole du Parti, Fred DeLorey, par voie de communiqué dimanche. Une fois le registre aboli, le gouvernement du Québec a indiqué qu'il s'adressera aux tribunaux afin d'obtenir le transfert des données québécoises qui y sont inscrites.
«Comme en font
foi les huit motions votées à l'unanimité par l'Assemblée nationale, le Québec a toujours été convaincu qu'il est primordial de préserver un système universel d'enregistrement des armes à feu», a écrit l'attaché de presse du ministre de la Sécurité publique Robert Dutil, Mathieu St-Pierre, dimanche, dans un courriel.
Celui-ci a aussi mentionné que le gouvernement de Jean Charest trouvait «injuste et inéquitable pour les Québécois, qui ont contribué par leurs impôts à la création de ce registre, que les données les concernant soient détruites sans que préalablement ne soit offerte au gouvernement du Québec la possibilité de les récupérer».
Cela
fait déjà 16 ans que les conservateurs tentent d'abolir le registre. Pour entendre la publicité – enregistrée en anglais et en français – consultez le site internet
http://www.registreaboli.ca .