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Registre des armes à feu: des survivants de Polytechnique pressent Québec d'agir
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Heidi Rathjen, survivante de la tuerie de l'école Polytechnique, a déclaré que la destruction des données du registre sera immédiate dès l'adoption finale du projet de loi C-19 des conservateurs à Ottawa.
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Alexandre Robillard
La Presse Canadienne
Québec
Des survivants et témoins de la tuerie de l'école Polytechnique affirment que le gouvernement du Québec doit dès à présent s'engager à empêcher juridiquement la destruction prévue des données du registre des armes d'épaule.
Heidi Rathjen a déclaré mardi que la disparition des données du registre sera immédiate dès l'adoption finale du projet de loi C-19 des conservateurs à Ottawa.
Lors d'une conférence de presse, Mme Rathjen a estimé que pour cette raison, le gouvernement québécois doit être prêt à réagir rapidement, ce qui nécessite de préparer son recours juridique, comme une injonction.
«On s'inquiète parce qu'on ne sait pas ce qui se passe, a-t-elle dit. On ne sait pas si le gouvernement se prépare actuellement, parce que c'est maintenant qu'il faut se préparer pour faire une telle démarche. On n'a aucun engagement formel à savoir ce qu'ils vont faire.»
Un groupe de six victimes et témoins de la tuerie de l'école Polytechnique se sont déplacés à Québec, mardi, pour faire pression sur le gouvernement québécois.
Leur passage dans la capitale coïncide avec le 22e anniversaire de la tragédie, qui a motivé la mise en place du registre des armes à feu.
Rapatrier le registre
Le gouvernement du Québec a déjà exprimé l'intention de rapatrier la portion québécoise du registre, en réaction à l'intention des conservateurs de l'abolir et de détruire les données qu'il contient.
La contestation juridique de la destruction des données est l'une des options évoquées jusqu'ici par le ministre de la Sécurité publique, Robert Dutil.
Selon Mme Rathjen, la décision des conservateurs est purement idéologique puisque les économies réalisées seront minimes, entre 1 et 4 millions $ par année, ce qui correspond aux coûts d'exploitation annuels du système d'enregistrement.
«C'est une position purement idéologique qui fait tout pour plaire au lobby des armes», a-t-elle dit.
Le recours aux armes à feu deviendra une option beaucoup plus accessible aux personnes suicidaires ou qui traversent un conflit avec leur conjoint, a affirmé Nathalie Provost, qui a survécu à la tuerie en 1989.
«On s'en va vers une société où on peut acheter une arme comme un frigo», a-t-elle dit, en soulignant que les vendeurs d'armes n'auront plus à enregistrer les armes.
Évitant d'engager son gouvernement envers un éventuel recours juidiciaire, M. Dutil a annoncé qu'il avait écrit une deuxième lettre au ministre de la Justice, Vic Toews.
«Nous n'avons pas renoncé à des discussions ouvertes de collaboration avec le gouvernement fédéral pour enfin obtenir qu'il nous transfère des données dont nous avons défrayé le coût dans le passé», a-t-il dit.
Selon M. Dutil, il serait délicat de forcer Ottawa à transférer des données au Québec, puisque la collaboration des représentants fédéraux est importante dans le processus.
«Ce n'est pas tout de forcer le transfert, encore faut-il avoir les gens qui vont nous aider à le faire, qui vont nous apprendre comment le faire, a-t-il dit. Sinon, on arrive à des coûts prohibitifs.»
Le cabinet de M. Dutil n'a pas été en mesure de préciser quels seraient les coûts liés au rapatriement et à l'utilisation du système d'enregistrement des armes d'épaule, qui n'inclut pas seulement des armes de chasse.