Philippe Lachance a écrit :
Salut à tous.Je prévois faire une sortie de chasse aux petits gibier entre amis.On voudrait y aller une journée ou une fin de semaine,on sait pas encore.Quels endroits me conseilleriez vous?Nous avions pensez à la réserve faunique de Portneuf.Nous voudrions un endroit à environ 1h30 2 heure de Québec.Merci
Hello Philippe Lachance,
Hier encore (il y a 40 ans seulement), point n'était besoin de planifier une expédition dans les parcs et réserves du Québec pour vivre une chasse mémorable aux petits-gibiers entre chums.
On s'appelait au téléfone le mercredi-soir et on s'interrogeait: "On chasse dans quel boute cette fin de semaine?".
Et donc on chassait dans le "boute" de Valleyfield, de Sainte-Hyacinthe, de Drummondville, de Victoriaville ou d'ailleurs.
Il y avait des "bons boutes" à profusion, et même des "
maudits bons boutes", mais rarement des "boutes pourris" comme de nos jours.
Le gaz était donné, même si nos chars de l'époque (des vrais chars...) consommaient le double des boîtes à savon actuelles.
Nous, chasseurs, jouissions d'un prestige énorme et tout le monde nous aimait:
Avant de me laisser quitter le bloc appartamant, ma concierge Madame Leblanc m'astiquait le fusil et m'ajustait la ceinture.
Vous comprenez:
Moi je chassais. Son mari gamblait les samedi-dimanches à Blue-Bonnets.
Aucun prestige ce gars-là...
Nous, chasseurs, faisions vivre toutes les cabanes à frites et hot-doille-amberguère du Québec. Les vrais gastronomes c'était nous autres.
Itou les quincalleries de villages qui nous vendaient permis, munitions, vestes de laines à carreaux rouges et mille autres bébelles.
Parfois nous encouragions le motel du "boute" où nous dormions à 4 dans la suite nuptiale pour être au bois dès la première lueur du lendemain!
Sous le règne béni de Gabriel Loubier,
minisse de la chasse et de la pêche aux grandes heures du MLCP, les commerçants, cuisiniers et motelliers du "boute" se félicitaient joyeusement des "retombées économique de la chasse".
On était les bienvenus partout!
Sur CJMS le gros Rocky Brisebois chiffrait nos retombées en milliards de dollars:
http://freepages.genealogy.rootsweb.anc ... /rocky.htm
Aujourd'hui c'est l'inverse. Il ne subsiste plus guère que des "boutes pourris" pour la chasse aux petits gibiers.
Tu feras des milles au long des rangs: à tous les 100 pieds tu vois des panneaux "Chasse Interdite", "Territoire sous Bail", "Archer à l'Affût", "Terrain Privé" etc...etc...
Voir un paysage pareil, ça vient que ça te sucke le moral. Tu plains les épinettes qui ploient sous les pancartes!
Dollarama se fait des chenolles en or à vendre ces affiches pour la Piastre, et toi tu te ruines en gazoline pour trouver le "Bon boute" où il resterait encore une parniche et un lieuvre.
Au Québec la chasse au chevreu a démoli la chasse au petit gibier: fini les marches vivifiantes au bois, en quête de gélinotte...
Perché dans chaque arbre, tu vois les cabanons chauffés au propane des distributeurs de pommes qui mourront d'artériosclérose à force de chasser assis sur leur bake.
Demandez vous pourquoi les choses sont rendues là.
Demandez vous pourquoi la relève est si rare...
Vous le dis, tout ça c'est la faute du ouarnament. Pour taxer le petit verre de fort ils ont inventés la Régie du Alcoholes, pour taxer le petit bol d'air ils ont inventés l'Assépak.
Toute pour eux, rien pour les chasseurs (et les chasseuses!)

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