Notre périple à l’ours ce printemps s’est bien déroulé par rapport à celui de l’an dernier. Il y avait encore présence de neige lors de notre arrivée à la pourvoirie le 20 mai, mais les ours avaient commencé à se présenter aux appâts à plusieurs des sites. Voici quelques photos prises durant notre séjour de différents ours aux appâts.
Pour les quatre premiers soirs de chasse, j’ai accompagné quelques-uns de mes partenaires de chasse afin de filmer leur chasse. Mais les ours ne voulaient pas collaborer. J’ai pu apercevoir une boule noire le premier soir au loin, mais il ne s’est présenté aux appâts qu’après notre départ de la cache. N’avons pas vu d’ours les trois soirées suivantes aux endroits où je voulais filmer.
J’ai décidé de chasser à compter de la cinquième journée. En me rendant à ma cache en VTT en fin d’après-midi, j’ai fais la rencontre d’un gros ours qui était assis dans le chemin, vis-à-vis justement de la cache que mon chum André avait pigé pour la soirée. Celui-ci n’est pas resté assis bien longtemps car il a pris la poudre d’escampette à mon arrivée. Je me doutais bien qu’il était pour ressortir à cette cache en soirée. Pour ma chasse du soir, j’ai aperçu un ours vers 20 :15 derrière moi, mais à environ 200 verges. Celui-ci a fait un grand détour avant d’arriver dans le secteur des appâts, mais ne s’est présenté qu’à la noirceur pour son festin. Je suis donc retourné les mains vides au chalet. André, de son côté, a effectivement eu la visite de l’ours que j’avais vu dans le chemin en route pour ma cache du soir. Et grâce à un coup de feu bien placé de son Thompson Encore, car il chassait à la poudre, il a pu récolter une belle bête de 290 livres. Voici l’ours en question :
Le lendemain soir, j’ai finalement ma chance de chasser au Gros Pin. Cet endroit, que j’affectionne particulièrement car j’y ai récolté mon plus gros ours à l’arc à venir jusqu’à maintenant, est visité par quelques ours dont un qui doit faire près de 300 livres, d’après les photos et séquences vidéos que j’ai pu obtenir grâce à mes détecteurs. Mais comble de malheur, la journée est très venteuse et froide. Aucun ours ne s’est présenté pendant notre période de surveillance et disons que le café chaud fût bien apprécié à notre retour au chalet.
Pour notre avant-dernier jour de chasse, nous étions deux qui chassaient toujours. Nous avons effectué un tirage au sort afin de déterminer qui irait au Gros Pin, car nous voulions y aller tous les deux. Le sort a fait que j’ai perdu le tirage. Après avoir vérifié les détecteurs à deux endroits qui m’intéressait, j’ai choisi de retourner à la même cache où le gros ours avait été récolté. La soirée précédente, deux ours s’y étaient présentés en fin de journée.
André va se joindre à moi pour manipuler la caméra vidéo. Vers 17 :00, nous sommes installés. C’est une belle soirée pour la chasse avec un vent léger. Vers 19 :30, un ours de grosseur respectable se présente. La caméra est actionnée. L’ours se présente au baril, ramasse un tapon de gâteau et s’éloigne de quelques mètres pour le savourer. Après quelques instants, il détale à pleine course pour disparaître de notre vue. On se regarde tous les deux en se demandant ce qui a bien pu le piquer!!! Environ 10 minutes plus tard, il réapparaît derrière nous dans le chemin. Il décide finalement de s’approcher des appâts. La caméra est donc activée de nouveau.
Une fois rendue, il enlève le couvercle et s’asseoit devant le baril pour déguster le festin s’y trouvant. Il me présente son dos. J’en profite donc pour me lever et me préparer à tirer, lorsqu’il me présentera son vital. Lorsqu’il finit par se virer de côté, je prends mon allonge, place ma mire derrière sa patte droite et je laisse partir la flèche. Celle-ci disparaît dans l’ours. Il détale rapidement pour parcourir environ 16 mètres, s’arrête et regarde derrière lui vers le baril, se demandant ce qui vient de se passer. Il repart tranquillement vers le couvert de conifère. Nous le perdons de vue. Estimant l’avoir bien pincé et après avoir regardé la bande vidéo, je décide d’attendre 30 minutes avant d’aller à sa recherche, question de ne pas prendre de chance en le poussant. Il est 19 :45. Nous avons encore plus d’une heure de clarté devant nous. Environ 20 minutes plus tard, quelle n’est pas notre surprise de voir arriver un second ours. Il me semble juste un peu plus petit que celui que je viens de tirer.
Il vient donc faire un tour au baril pour festoyer. Après quelques minutes, il retourne d’où il est arrivé. On se prépare donc à descendre de la cache quand un troisième ours, qui est un peu plus gros que les deux précédents, se présente également au baril. Nous sommes emballés d’avoir autant d’action ce soir-là.
Il n’est pas resté bien longtemps. Après son départ, nous avons finalement descendu de la cache pour aller à la recherche de mon ours. Nous l’avons retrouvé à 22 mètres du baril, juste au début de la lisière de sapin. Après la séance de photos, nous l’avons embarqué sur le VTT pour le ramener au chalet. Celui-ci faisait osciller la balance à 182 livres. Le voici donc :
Ce fut encore une fois un séjour bien agréable. Pour ceux qui n’ont pas encore essayé la chasse à l’ours, je vous le conseille fortement. C’est une chasse très excitante!!
Pierre Giguère