J'ai trouver un site tres interessent sur la chasse a l'ours.
http://ourworld.compuserve.com/homepage ... y/Ours.htm
PS: le lien ne fonctionne plus!!!!
Techniques de chasse à l’ours: L'AFFUT.
© 1998 Denys Mailly
L’intérêt de bien préparer une chasse à l’affût de l’ours c’est que si vous avez la volonté de faire des efforts, vous arriverez à prévoir l’issue de votre chasse. Il est assez rare en matière de chasse à l’arc, d’être a peu près sur du résultat, c’est à dire d’avoir cent pour cent de chances de voir un ours. Le tir c’est une autre histoire.
Le fait fondamental
Le défaut de la cuirasse de l’ours noir c’est son estomac. C’est à dire qu’il va négliger l’homme et son odeur pour peu qu’il puisse remplir son estomac. C’est un des seuls animaux qui tolère le contact et l’odeur de l’homme, quelle différence avec un chevreuil par exemple. Dans un territoire fréquenté par l’homme les chevreuils privilégient la vie nocturne ou quittent le territoire et ne seront donc plus visibles.
Par contre l’ours peu être " habitué " à la présence humaine, si une nourriture suffisante lui est fournie. L’attrait de cette nourriture lui permettra de surmonter sa peur de l’odeur humaine. De nombreux ours viennent à l’appât même quand ils savent que l’homme est présent.
Là est la clé du succès lors de la chasse à l’affût.
Sélection du lieu de l’affût
Il est évident que quand nous allons choisir un lieu pour y disposer notre appât et notre affût, il faut trouver un endroit où il y a une forte densité d’ours. Il faut recueillir des informations auprès des guides, des habitants etc... Il est important d’examiner les trajets obligatoires pour l’ours: ligne de crête, resserrement entre deux massifs.
Un sol mou près d’un petit ruisseau, une ligne de coupe à la lisière d’un bois sont de bons endroits de départ pour rechercher la présence de l’ours. Trouver des excréments d’ours est intéressant car cela permet de connaître ce qu’il mange et de chercher l’endroit où il se procure sa nourriture. Chercher des lieux sauvages, avec des arbres morts infectés d’insectes, des souches pourrissantes, des sous bois épais et sombres. Ne pas oublier que l’ours est solitaire et sauvage et tous ces lieux lui donnent un sentiment de sécurité et de retraite tranquille.
L’affût placé près de l’eau est en général très productif. Eau sous toutes ses formes: rivières, marais, marécages, mares, étangs surtout s’il existe des indices comme des traces de pas, excréments, arbres griffés ou restes de nourriture.
Pour faire venir un ours à votre appât dans l’après-midi, il est indispensable de supprimer chez l’ours la peur qu’il a de vous et de votre odeur.
Il faut installer votre appât suffisamment loin des routes, qui ne sont pas généralement fréquentées par les ours...
Se rappeler qu’une place d’affût doit être assez dense sur le plan de la végétation pour offrir une impression de sécurité à l’ours. L’ours est suffisamment intelligent pour éviter les routes, les habitations et tout ce qui est construit de la main de l’homme, et il évitera sûrement un site trop artificiel. Vous êtes alors pris entre deux impératifs contradictoires: Aménager le site en coupant de la végétation pour avoir une bonne vue sur l’appât et de bonnes trouées de tirs et couper la végétation le moins possible pour mettre en confiance l’ours sous un couvert de bonne densité. En résumé conserver autant que faire se peut un couvert dense, ce qui n’est pas un handicap si le chasseur garde son calme et attend que l’ours soit idéalement placé pour tirer.
Il faut prendre garde à la disposition du tree stand de manière à ce que la silhouette du chasseur soit assez estompée, même si votre tenue camo vous donne l’impression d’être invisible. Les ours n’ont pas une acuité visuelle extrêmement développée mais les vieux ours savent reconnaître une silhouette humaine qui se détache sur le ciel. L’ours grimpe aux arbres et les ours dominants peuvent prendre une silhouette indécise perchée dans un arbre, pour un jeune ours qui a fui leur arrivée, pour éviter une attaque. Les rencontres entre ours sont fréquentes près des appâts et ils sont habitués à ce genre de comportement.
La composition de l’appât
De l’avis des meilleurs guide, la préparation de l’appât nécessite les ingrédients suivants: nourriture sèche, graisse, matières odorantes, et sucreries.
La nourriture sèche: avoine, croquettes pour chien, etc., est mélangée avec de la mélasse. Ce mélange doit être préparé en sacs plastiques pour la commodité du transport. Ce sac peut être suspendu à un arbre, pour être hors de portée des animaux autres que l’ours. Le sac plastique protège le mélange en cas de pluie.
La graisse peut avoir des origines diverses. Prendre contact avec un restaurant, une pizzeria, etc... Les guides avertis essayent chaque année une nouvelle fourniture selon ce qui est disponible et parait sapide pour le palais de l’ours. Si vous avez trouvé une combinaison qui marche, gardez là pour toute la saison, en un mot ne faites pas des essais hasardeux juste à l’ouverture de la saison de chasse...
Pour les matières odorantes, certains utilisent des solutions à base d’anis, d’autres de la vanille. La solution est disposée dans un pulvérisateur à main. Vous vaporiserez la préparation sur l’appât, sur les troncs d’arbres avoisinants, sur les branches proches. Il est aussi possible d’imprégner des vieux chiffons ou du coton disposés dans un sac perforé qui sera attaché assez haut dans un arbre. Le but de la manoeuvre est de créer une odeur qui sera portée le plus loin possible par les vents. A chaque re-approvisionnement de l’appât, une généreuse pulvérisation sera pratiquée. Il faut considérer cette façon de faire comme si vous agitiez une cloche disant que la table est mise! L’ours associera cette odeur avec le fait que la nourriture est arrivée. Quand cette association mentale est obtenue vos chances de succès sont énormes. A ce moment là, peu importe que votre odeur imprègne peu ou prou les sacs et la nourriture que vous amenez. N’oubliez pas que vous allez transpirer en portant à dos d’homme les kilos de nourriture sur votre appât situé à 500 mètres de votre voiture. L’idéal c’est que l’ours associe votre odeur à la présence de nourriture. Donc ne soyez pas inquiet de laisser votre odeur partout.
Le dernier ingrédient c’est les sucreries. La mélasse qui va imprégner vos matières sèches, comme vu plus haut. Et le miel? Si vous pouvez vous procurer du miel en rayons c’est le must. Il suffit d’en tartiner l’arbre qui domine votre appât pour constater ce que l’ours va faire à son écorce et pour en juger le pouvoir attractif. Une astuce consiste à utiliser un sac en plastique à l’intérieur duquel vous glisserez votre main pour peindre l’arbre au miel. Le sac sera laissé sur place et votre main sera propre. Aucun ours ne résiste à l’odeur du miel. Celui ci ne doit être utilisé qu’en période de chasse et non pour préparer une place d’affût.
L’aménagement de l’appât
En premier, ratisser le sol sur un cercle de 1m de diamètre de façon à faire apparaître la terre. Celle ci servira de mouchard pour enregistrer les traces de pas de l’ours.
Cet examen permettra de savoir combien d’ours aux traces différentes fréquentent l’appât, et quelles sont leurs mensurations. Les jours passant, les traces s’enchevêtrent et il est bon de ratisser le sol chaque soir en quittant l’endroit.
Après avoir déposé la nourriture qui va servir d’appât il est bon de la couvrir avec des rondins de 1M80 de long et assez lourds. Ces rondins devront être disposés cote à cote, le plus jointif possible. Ces rondins ont plusieurs fonctions:
Ils protègent l’appât des oiseaux et de la rôdeuse sauvagine.
Ils servent de mesure de référence pour juger la grandeur de l’ours qui se présente. Perché dans votre tree stand, votre attention focalisée sur l’ours qui se présente vous perdez facilement les repères qui peuvent vous permettre de juger la grandeur de l’ours. Connaissant la longueur de vos rondins, vous disposez alors d’un étalon pour évaluer la longueur de l’ours qui devient alors tirable ou pas.
Leurs déplacements permet d ’apprécier la grosseur de l’ours qui les a déplacé. Les ours moyens ou petits en déplacent trois ou quatre pour pratiquer une fenêtre par laquelle ils atteindront la nourriture. Les gros ours les virent le plus loin possible, en les faisant tous voler aux alentours.
L’angle de placement des rondins est important. Les placer selon l’angle parfait pour l’axe de tir permet de se créer l’angle idéal. L’ours se tient en général parallèle à l’axe des rondins, ce qui peut vous donner une disposition de l’ours plein travers, ou légèrement de trois quart, si vous en tenez compte.
Utiliser la méthode du "Vé". Disposez vos rondins de façon a créer un triangle, un Vé dont l’angle ouvert par où l’ours atteindra l’appât, sera disposé pour créer le meilleur angle de tir sur l’animal. Les cotés de cet entonnoir qui s’étrangle sur l’appât seront renforcés de branches et de broussailles pour obliger l’animal à utiliser exclusivement le coté ouvert pour aller et venir.
Créer des pistes odorantes
Comment créer des pistes odorantes qui mènent toutes à l’appât? Prenez un sac de jute rempli de déchets odorants et imprégnés de graisse à l’odeur forte et traînez le en étoile depuis votre appât dans différentes directions, en privilégiant les zones de passage de l’ours. Plus vous ferez de pistes, plus vous aurez de chances que l’ours remonte la piste pour aboutir à votre appât. Plus vite un ours trouve votre appât plus grandes sont les chances de succès.
Heure de l'affût
Faire attention à l’heure à laquelle vous allez à votre affût.
Les ours comme nombre de bêtes sauvages commencent à chercher leur nourriture dès que le soleil se lève. Mais il est impossible d’accéder à son tree-stand avant le lever du jour sans faire un potin de tous les diables (vu du coté de l’ours). Vous connaissez mal la disposition des lieux, et l’ours est levé avant vous et est à l’écoute. Même en usant du maximum de précautions dans vos déplacements, vous serez suffisamment bruyant pour attirer l’attention de l’ours qui rode dans les parages. Sauf s’il y a de la tempête. Alors faites la grasse matinée.
Il apparaît que la meilleure heure est 14 heures. Statistiquement c’est le meilleur horaire pour monter à son tree-stand, pour avoir l’opportunité de voir un ours dans l’après-midi. Les chasseurs qui arrivent trop tard dans l’après-midi ont des ours qui viennent à la nuit tombée. Il faut laisser le temps à la nature de se remettre en place; de digérer les perturbations que vous venez d'y causer. Il faut que votre odeur encore forte devienne plus ténue, qu’elle traduise votre passage pas votre présence. Les gros ours reniflent la piste qui mène à votre affût. Si l’odeur est trop forte ils font demi tour et cela explique que la moyenne des chasseurs ne voient pas de gros ours car ils ne viennent que la nuit.
Les ours jeunes sont les premiers à se déplacer et habituellement un gros ours ne vient à l’appât que 30 à 45 minutes avant le crépuscule, ou la nuit... Tout ce que vous pouvez espérer devant ces ours nocturnes c’est qu’un jour il fasse une erreur et vienne plus tôt.
Un appât peut être fréquenté la nuit, et l’usage du " trail timer " pour déterminer l’horaire de fréquentation peut être utile. Pour éviter que n’importe quel animal puisse activer le trail timer il est important de le disposer de façon que seul l’ours puisse le déclencher: Il faut fixer la ligne au sac d’appât qui est accroché à l’arbre.
Les plus gros ours ne fréquentent pas l’appât quotidiennement, mais ne viennent que tous les 3 ou 4 jours, et souvent la nuit. C’est pour cela qu’ils sont gros et vieux. Les jeunes établissent leurs quartiers près de cette source de nourriture inespérée, tandis que les gros ours continuent à roder dans leur territoire, ce qui explique qu’ils ne reviendront que dans quelques jours, le restant du territoire ayant été alors exploré.
Berner l'ours sur la présence du chasseur
Si cela est possible il faut arriver sur l’appât avec une deuxième personne. Celle-ci quittera les lieux en faisant du bruit, pour que l’ours qui n’est pas loin pense que vous quittez les lieux en ayant regarni l’appât de nourriture fraîche.
Si cela n’est pas possible, essayer d’arriver normalement et de faire un faux départ bruyant, puis monter sur son affût le plus silencieusement possible.
Connaître la fréquentation
Vous pouvez constater que votre appât est fréquenté par plusieurs ours. Cela n’est pas rare dans les endroits où la densité de l’ours est importante. Vous pouvez essayer de créer une compétition entre les différends ours de taille dissemblable qui fréquentent l’appât, en réduisant la quantité de nourriture, mais seulement en phase finale c’est à dire quant vous allez vous mettre à l’affût. L’ours dominant (Le plus gros) se servira le premier en terrorisant les autres. Ces ours privés d’une nourriture qu’ils savent exister vont devenir " fous " car affamés et en manque, ils vont commettre des erreurs et prendre des risques en venant à des heures inhabituelles, ce dont vous pourrez profiter, si votre objectif n’est pas le trophée.
On dit qu’un bon appât est visité une heure avant le coucher du soleil. En utilisant la méthode décrite plus haut, c’est à dire en créant des ours affamés, vous pourrez voir des animaux se présenter sur l’appât 3 à 4 heures avant le coucher du soleil. Bien entendu il faut pouvoir s’adapter. Si votre territoire de chasse est fréquenté par plusieurs chasseurs avec de nombreux appâts, il n’est pas bon de réduire la nourriture car les ours affamés vont élargir leur périmètre de recherche et finiront par aller ailleurs.
Pour essayer de connaître le nombre d’ours qui fréquentent votre affût il existe plusieurs techniques. Vous pouvez jouer à l’indien et examiner les différentes empreintes de pas laissés par les différents ours, ou examiner les tailles variées de leurs défécations: Plus le trou qui sert à l’exonération est gros, plus l’ours est grand. Donc le diamètre du boudin laisse préjuger de la taille de l’ours. Une astuce facile à mettre en oeuvre est la suivante: accrochez solidement un demi baril en plastique badigeonné de mélasse à un arbre près de votre appât. Après plusieurs visites il est possible d’identifier les différends ours qui fréquentent votre appât en observant les morsures sur le plastique. Il faut savoir qu’une distance de 2 pouces un huitième entre les traces laissées par les deux canines de l’ours correspondent à un crâne de 18 pouces, ce qui est le minimum pour un ours inscriptible au Pope and Young Club.
Mais amateurs de trophées réfléchissez: Ne vaut il pas mieux prendre ce que la nature vous offre? Un vrai chasseur d’ours, chasse l’ours, pas le trophée. La recherche d’un trophée peut pervertir (!) votre âme et vous amener à faire des actes condamnables sur le plan de l’éthique. Et puis pour récolter un beau trophée il suffit d’avoir de l’argent et du temps (Donc de l’argent).
La vrai clé du succès c’est la fréquentation répétée de l’appât par l’ours. Plus il vient à votre appât plus il devient dépendant de la nourriture et plus il vous ignorera ou s’habituera à votre présence et à votre odeur.
Le tir lui-même
Le plus grand ennemi du chasseur d’ours qui se trouve en position de tir face à un ours c’est lui-même. Le chasseur est soumis à une excitation, à un suspense et à une notion du danger (Réel ou imaginaire). Son cœur tape à folle allure dans sa poitrine et ses genoux s’entrechoquent. Au sein de l’expérience qu’il est en train de vivre c’est normal. Mais cela contribue à aboutir à un tir lamentable. Habituellement un chasseur " ordinaire " face à face avec un ours ne possède plus qu'un quart de sa précision habituelle devant une cible en papier. Cela veut dire que si ses flèches groupent régulièrement sur une cible papier, dans un rectangle de 10 cm sur 16 cm (c’est la surface de la zone vitale d’un ours), devant un ours vivant il ne groupera que dans un rectangle de 40 cm sur 64 cm. Voilà des loupés incompréhensibles enfin expliqués. Une seule voie pour améliorer votre précision: avoir confiance en soi. Si vous êtes persuadés que vous pouvez atteindre votre cible, vous le ferez. Surtout si à l’entraînement vous pouvez grouper vos flèches dans un cercle de 5 cm de diamètre...Et puis, la surface des poumons est plus grande. Tirez au coffre. Quand vous tirez sur un ours, vous tirez pour tuer l’ours, pas pour le blesser. Un ours blessé est extrêmement dangereux.
Les échecs
Bien sur, il y a de nombreuses sources d’échecs: le temps peu devenir très mauvais, l’ours peut trouver une meilleure source de nourriture, un trop gros ours peut effrayer les autres et les rejeter dans un autre territoire, Mais il faut aussi compter sur la chance: vous pouvez voir un ours le premier jour de l’affût et le tirer avec succès.
Si vous avez vu un ours et que vous l’avez manqué, il vous restera tout de même le souvenir de sa silhouette. Ne vous en prenez pas au guide: il vous a permis d’avoir une occasion de tir, mais il ne tirera pas votre animal. C’est à vous de le faire.
Et souvenez vous : celui qui n’est pas resté des heures perché sur un arbre à attendre la venue d’un hypothétique ours tandis que des idées étranges sur cet animal mythique défilent dans sa tête, a manqué quelque chose dans sa vie.
C’est la différence entre les pantoufles et l’aventure. Essayez vous même!
Denys Mailly