Le dossier de la chasse du caribou dans le Nord-du-Québec n’est pas encore réglé, malgré les promesses de plusieurs. Il semble bien que les Autochtones retardent leur décision, dans le but de prendre le contrôle du dossier.
Depuis que les résultats du dernier inventaire du troupeau de caribou de la rivière George sont connus, tous les intervenants du milieu impliqués dans ce dossier se sont entendus pour que des mesures soient prises. Pendant que les autorités du ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF) essaient de trouver des solutions avec les responsables de la Fédération des pourvoiries du Québec (FPQ), les Autochtones sont catégoriques : ils veulent l’arrêt immédiat de toute chasse sportive.
Les activités de chasse en territoire conventionné du Nord-du-Québec relèvent du Comité conjoint de chasse, pêche et piégeage, où sont représentés les deux paliers de gouvernement, de même que les nations crie, naskapie et inuite. Présentement, en vertu des règles de fonctionnement de l’organisme, le vote prépondérant qui peut décider de ce que sera l’avenir de la chasse appartient au représentant du MRNF, Denis Vandal. Il ne détient toutefois ce droit que jusqu’en avril prochain, alors que ce vote passera aux mains des représentants naskapis.
Pour plusieurs intervenants du milieu que nous avons rejoints, mais qui nous ont demandé de conserver l’anonymat, il est clair que les Autochtones retardent volontairement leur décision afin d’obtenir le contrôle du vote. Cela signifie donc qu’aucune décision ne devrait être rendue avant avril.La FPQ, inquiète
Si tout avait été respecté dans les délais prévus, les retards du mois de décembre auraient dû trouver un dénouement dans la semaine du 17 janvier. À l’heure actuelle, rien ne bouge, ce qui inquiète au plus au point la Fédération des pourvoiries du Québec.
La réalité de la chasse du caribou dans les pourvoiries du Québec, ce sont 700 emplois chaque année et des retombées économiques de l’ordre de 20 millions de dollars. « Cette activité est au cœur du maintien des services d’aviation de brousse dans le nord du Québec », peut-on lire dans un communiqué émis par la Fédération.
Les dirigeants de l’organisme sont parfaitement conscients du déclin du troupeau de la George, qui ne compte plus que 74 000 bêtes par rapport aux 375 000 qu’il comptait au début des années 2000. « Il s’agit d’une situation qui inquiète fortement la Fédération et ses membres. Ce qui inquiète encore plus, c’est l’intention des représentants des Cris, Naskapis et Inuits de fermer totalement, et dès maintenant, les activités de chasse sportive du caribou », explique le communiqué.Ce qui est reproché dans la position prise par les Autochtones, c’est le fait qu’il n’y a pas d’information disponible sur le troupeau de la rivière aux Feuilles, l’autre troupeau qui vit dans le nord-ouest du Québec. Au dire des experts du MRNF, il compterait un minimum de 200 000 bêtes. Ce troupeau n’est donc pas en danger, et ces informations devraient être confirmées lors de l’inventaire qui doit avoir lieu l’été prochain.
Chose certaine, le silence des Autochtones dans le dossier commence à peser lourd pour bien des gens pour qui la chasse sportive dans le Nord-du-Québec est une question de survie.
|