suite au thread de touki dans la section hosr sujet
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Le projet d’agrandissement du parc national de la Gaspésie, présenté par Nature Québec, est loin de faire l’unanimité dans le milieu. L’organisme dénonce le fait que le caribou forestier de la Gaspésie n’est pas assez protégé.
Dans les faits, il y a près d’un an que Nature Québec travaille ce dossier. On estime que jusqu’à présent, les mesures mises en place pour protéger ce troupeau unique ne sont pas suffisantes. C’est pour cette raison que le groupement demande l’agrandissement du parc, ce qui permettrait, selon eux, de mieux protéger l’espèce parce que les aires de mise bas, là où le caribou est le plus vulnérable, sont à l’extérieur des limites du parc actuel. L’agrandissement proposé serait de 214 kilomètres carrés.
Là où le bât blesse, c’est que l’agrandissement se ferait sur les territoires libres qui sont utilisés par de nombreux chasseurs gaspésiens de même que dans les réserves fauniques de Matane et des Chic-Chocs. Ces dernières sont considérées comme les meilleurs territoires de chasse à l’orignal du Québec. Cette situation a fait sursauter les amateurs de chasse de la Gaspésie, qui se sont même rendus manifester devant le Gîte du Mont-Albert, en croyant que la Sépaq était derrière le projet. Dans les faits, l’organisme gestionnaire n’a rien à voir avec le projet en question. Au contraire, la Sépaq propose une autre solution qui permettrait aux chasseurs de garder leurs droits, tout en protégeant le caribou forestier.
Plus de chasse
Le problème avec l’agrandissement demandé par Nature Québec, c’est qu’en incluant le territoire en question dans le parc national, cela signifierait la fin de la chasse à tout jamais. La loi est très claire sur le sujet : il n’y a pas de chasse dans un parc de conservation. Si le projet en question devenait réalité, cela signifierait que dans les réserves de Matane et des Chic-Chocs, il y aurait une diminution de l’offre de chasse à l’orignal pour 70 groupes de quatre chasseurs, en plan européen. Cela représente des pertes de revenus directes de 260 000 $ pour les forfaits de chasse en question.
Si on ajoute à cela les dépenses indirectes qui sont faites dans le milieu par les chasseurs qui visitent ces territoires et les emplois qui seraient menacés, on peut considérer que le projet en question pourrait coûter très cher à la Gaspésie. Annuellement, plus de 35 000 personnes s’inscrivent au tirage au sort pour avoir la chance de chasser dans l’une de ces deux réserves fauniques.
Solution plus intéressante
Il faut savoir que les deux principaux problèmes que vit le caribou forestier de la Gaspésie sont les coupes forestières qui diminuent son habitat et les prédateurs, comme l’ours noir et le coyote, qui s’attaquent très souvent aux jeunes faons.
Si l’agrandissement du parc devenait réalité, il n’y aurait plus de coupes forestières, c’est certain, mais aussi plus de chasse aux prédateurs, ce qui laisserait le champ libre à ces derniers pour faire des ravages dans la population de caribous.
Il existe une autre solution : la création d’une aire protégée de catégorie III, qui permettrait d’arrêter l’exploitation forestière, donc d’assurer la pérennité des habitats. Cela permettrait aussi de conserver les activités de chasse sur le territoire. Cette solution est proposée par la Sépaq et par la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs, qui ne veut pas qu’on prive des chasseurs de leurs droits. « Pour nous, c’est absolument inacceptable d’enlever du territoire aux chasseurs gaspésiens et aux chasseurs de partout au Québec qui fréquentent ces territoires », assure le directeur général Alain Cossette.
Lors de la création du parc national de la Gaspésie, les gens n’avaient pas apprécié ce qui s’était passé. Ils ne veulent pas revivre une deuxième fois ce genre de situation. Avant d’aller plus loin, le gouvernement devra absolument s’assurer que son projet est bien accepté et compris par la population de tout le Québec.