Bon on commence du début!
Depuis quelques années, la chasse de l'orignal dans la 10 Est n'est plus ce qu'elle était...Jadis une zone réservé exclusivement aux archers, l'arrivé de la poudre noire et de l'arbalète a fait sont oeuvre...(Pour vous donner une idée, la première année de la poudre...Arc en main, je me croyais sur une ''passe du soir'' à la sauvagine...Résultat, le premier weekend, 13 orignaux ont touchés le sol dans un rayon de 10 km carré!! La tendance c'est maintenue pour quelques temps et puis la pouponière s'est vidé. Devant ces faits, on s'était dit pourquoi pas appliquer dans les parcs de la Sépaq. Papineau-Labelle fût notre destination de choix puisqu'on habite à moins de 2heures de route et c'est d'ailleurs un coin qu'on connaît bien (mon terrain est à 8km de la frontière) donc on était en territoire connu...Fallait simplement se croiser les doigts que Dame Chance soit ''sur notre bord''.
Et bien à la fin janvier je reçois un courriel m'indiquant que j'ai ''sorti'' 25ième...Maintenant fallait se choisir une zone...Cartes et statistiques en main, nos deux premiers choix étaient pris mais le troisième était disponible...On chasserait donc du 21 au 27 sept dans une zone qui avait connue 60% de succès dans les 4 dernières années...
Une visite du territoire à la fin août vient nous confirmer qu’il y a bel et bien de l’orignal dans le coin…Pratiquement tout les secteurs du territoire avait au moins quelques pistes fraîches…Avec l’aide de la carte de Michel Breton (IQHO) on se concentre sur certains coins…On y trouve même une belle palette d’un buck d’une quarantaine de pouces… Ce secteur est particulièrement interessant, de part la quantité de traces au sol, on y dénombre quelques bêtes dont un grand mâle. On y installe une camera de surveillance sur une vielle saline à la junction d’un vieux sentier de bûcherons. On repart gonflé à bloc…
Dimanche le 21, c’est un depart…On se donne rendez-vous à l’accueil…À notre arrive on croise une gang qui ont un beau 45pouces sur le rack à bicyc…Là on est ‘’dedans’’ comme on dit. On se renseigne sur le groupe precedent et il ont abbattut une femelle “accompagné’’ de ses 2 veaux?? Je me retiens de passé jugement… En route vers notre camp, comble de malchance les ‘’springs’’ du trailer à mon frère nous lâchent…Un double axle à changer à 4 gars, pas si pire me dis-je…Aussitôt cette réflexion, le ciel ce mit à déborder à un tel point qu’on se croyait dans une douche…Le seul remède à ça, c’était de s’en ‘’craquer une’’. Disons qu’on aurait pas gagner une course de Nascar avec ce ‘’ravitaillement’’. Mais bon, fallait que ça se fasse!!
Bon, on peu enfin chasser !! On part en après midi faire un ti tour du coin…On se rend vite compte que les nombreuses pistes n’y sont plus…Les orignaux ont fini de se gaver dans les bûchers et sont maintenant dans leur trou de rut! On cible quelques montagnes et vallées et on se divise le territoire…Comme Breton, on marche lentement avec cornet et palette en main en sillonnant le bois… La seule difference cette fois-ci, c’est la carabine sur nos épaules…C’est là qu’on se rend compte qu’un arc ça se transporte pas bien…
La première demi-journée se solde par la recuperation de la carte mémoire…Arrivé au camp, on se rend compte qu’il y a au moins 2 bucks qui rodent dans les parrages.
Les 2 premiers jours (lundi-mardi) on s’était dit un buck mature et rien d’autre…Mon frère croise un veau et j’entrevois un original couché dans le foin mais il déguerpit avant que je puisse l’identifier…l’analyse de sa couche me dit que c’est un jeune buck…D’ailleurs il y avait quelques frottages et petit grattage dans le secteur mais sans plus. Un peu plus loin, mon chum croise une famille, il voit la femelle et le veau et nous dit qu’il y avait un mâle avec eux mais ne pouvait pas le voir en retrait et comme il commençait à faire sombre, il a crût bon de revenir au camp…
Notre prospection avait payé…On avait trouvé 2 secteurs HOT et le lendemain matin on diviserait les équipes et les secteurs. Mon frère aurait le secteur du Haut et mes deux chums et moi exploiteront le secteurs du bas qui se ‘’branche’’ en 3 sous secteurs séparé de 800 mètres les uns des autres…
Arrivé à notre spot, on park les 4 roues et comme on s’apprêtait à prendre nos trails respective, j’ai eu la presence d’esprit de rassembler les ‘’boys’’ à la manière d’un quart arrière au football. C’était le temps de faire un ‘’huddle’’. Je sentais que le groupe avait besoin de ça… Common on in guys come on in…Les mains une part dessus l’autre on a fait un petit ‘’cheer’’…PAPA MOOSE ON THREE’’… UN, DEUX, TROIS, PAPA MOOSE!!
Ça peut sembler niaiseux mais la chasse et la chance c’est bien du ‘’MENTAL’’ quand on a un bon esprit d’équipe les choses vont de notre côtés!
Bon, je commence à marcher vers une petite éclaircie que j’avais localise lundi matin et je constate clairement ce que mon chum a vue la veille…Il y avait 3 ‘’set’’’ de traces dans le chemin…La dernière et la plus grosse était vraisemblablement laisse par un beau sujet…Elle était fortement désaxée et très ‘’ronde’’. Comme on s’en va dans le même coin…Je décide de les suivre. Elles mènent au même éclairci d’oû je voulais caller ce matin. Tant mieux me dis-je il y a de l’orignal dans le coin.
J’arrive dans le ‘’rond point’’ toute mouillé de ma marche dans le foin et les framboisés détrempés par la forte rosé…Vous savez ce feeling…yeurk! Je decide donc de me changer puisque j’avais prévu le coup…Bon quelques instants plus tard et un peu plus sec, je peux commencer ma séquence de calls…
J’empogne mon cornet et calls la femelle quelques coups… Le temps est frais et il y aucun vent ni nuage…Une matinée parfaite…Je fais la femelle réceptive et je suis moi-même séduit par mes calls…tellement ils sortent bien ce matin…Je me ‘’lamente’’ sans bon sens…je fais ça pour environ 2-3 minutes et puis j’écoute…
Après une minute d’écoute, j’entends un tout petit ‘’Hein’’….Je me dis ça doit être mon ventre. D’ailleurs, il gargouille, donc, je décide d’entamer ma ‘’SNICKERS’…Je suis debout dans l’éclaircie et mon tire plomb est accoté sur une souche derrière moi…Je vois plus ou moins 80 mètres en avant et la même chose à gauche et à peu près 300m à droite (le chemin qui mène à l’éclaircie). Il me restait une bouché lorsque j’entendis à nouveau ce fameux ‘’hein/hun’’. Ha ben là, je savais que ce n’était pas mon ventre…clairement un buck qui répond à mes vocalises…Je gobe en vitesse ma dernière bouché et je décide de lâcher une tite call la bouche remplie d’arachides et de nougats…
Ça y est il me répond encore et il semble être très près...Mon expérience me dit que lorsque tu entends un buck tout bas comme ça il est généralement très proche…Bon, faudrait ben que je pogne ma carabine…Je me tourne de bord et fait quelques pas ….J’agrippe ma carabine et décide même d’enlever les ‘’caps du scope’’… C’est rendu sérieux, mon coeur se mets à battre plus vite…Je me dis, calme toi Mat câline, il n’est même pas là… (Souvent c’est l’anticipation qui est pire que le constat)
C’est à ce moment que j’entends les cris plaintifs d’une femelle…Elle le ramène….Elle ‘’braye’’ comme juste une femelle c’est le faire…Non-stop pour environ 5 minutes…Bon, je connais la game…Je peux pas ‘’compétitionner’’ avec elle mais je peux m’interposer entre les deux…Je décide donc de mêler les cartes et faire le BUCK!
Je fais quelques call de buck agressif et je décide de me déplacer dans l’éclaircie…Je frotte les branches et je marche ‘’pesant’’ en espérant le rendre jaloux…
Pas rien, je les entends plus…Ça fait 10 minutes que je fais ce scénario sans aucun résultats…C’est comme ils avaient disparus…Je les croyais pourtant si proche…Je décide donc de m’asseoir sur une souche et prendre un ti-break pour réévaluer la situation…Je regarde ma montre et il est 8h…
Comme on s’était fixé une communication sur CB à 8h30…Je me dis, rien ne presse je vais attendre un peu et voir ce qui arrivera… Vers 8h15 j’entends encore la femelle se plaindre mais un peu plus loin…Les calls se dirige vers mon chum, 800 mètres plus bas…J’estime les orignaux à environ 300 mètres à ma gauche…La forêt est du type mature/ mixte et semble assez dense avec une bonne régénération en sous étages… L’humidité du matin et les quelques rayons de soleil qui commencent à me frapper dans la figure me convaincre d’attendre quelques peu avant de faire mon approche…La forêt se débarrassera de la ‘’rosée’’ et je pourrai chasser en tout confort!! Vous savez le bruit que les gouttes d’eau font en tombant des feuilles…Ces fameuses gouttes qui vous coulent dans le cou!!
Bon, 8h30…J’ouvre le CB et je demande à mes chums s’ils ont vu et entendu quelques chose…Mon chum qui est situé plus bas à environ 900 mètres à droite me dit qu’il vient de voir une femelle seule dans le chemin qui mène au vieux bûché, il était 8h05…Mon autre chum en face de moi…Celui que les orignaux semble se diriger me dit qu’il n’a rien vu ni entendu…Pourtant je lui dit d’être sur ses gardes puisque j’ai clairement entendu un couple d’orignaux qui se dirige vers lui… Au même moment que je dis ces mots, j’entends de gros craquement dans la montagne en arrière de moi (L’éclaircie est bordé par une grosse montagne et une swamp en face)…Je dis à mes chums STAND BY…Ya de quoi qui se passe…
J’ai le CB dans les mains et le gun dans l’autre….C’est comme si j’annonçais un play by play au gars…Ok guys, il y a clairement un gros gibier qui s’en vient...Mais je savais bien que j’étais cuit puisqu’il venait le vent dans la face….Je pouvais rien faire pour me mettre à bon vent…Et aussi vite que j’ai entendu les premiers craquements….Aussi vite je l’ai entendu déguerpir dans un fracas de branche… En temps normal j’aurais été déçu mais je savais très bien que c’étais pas les orignaux qui étaient en face de moi…Bon, on revient au game plan!
Mon chum en face me dit, le vent est bon pour que tu me fasses une ‘’slow push’’…Prends ton temps et sillonnent ‘’le cric’’, moi je suis en face de l’ouverture ou le ruisseau s’agrandit…Comme on a tous la carte du territoire sur nos GPS…Je place un point sur ses ‘’bearings’’ et me dirige tranquillement dans vers lui. Avant de se quitter, je lui ai dit que je vais faire strictement le buck qui cherche la confrontation et de se tenir ‘’tranquille’’ s’il entend un ‘’dominant’’ qui s’approche de lui….LOL
Bon, je ramasse mes affaires et me dirige doucement dans le coin de l’éclaircie d’où j’ai entendu les trois petits calls de buck… Je quitte l’éclaircie et pénètre dans le bois d’une quinzaine de mètres lorsque l’odeur d’orignal me ‘’bloque frette’’…Il y avait de l’orignal ici il y a pas longtemps me dis-je…Guider par mon odorat quelques mètres plus loin, je découvre une souille fraîche avec deux ‘’sets’’ de trace…Une très longue et étroite et l’autre large et profonde…C’était bel et bien les orignaux du matin…Il était à plus ou moins 20 mètres de l’éclaircie…D’ailleurs de cet endroit, je voyais la souche sur laquelle j’avais fait le guet plus tôt!
Quelques mètres plus loin…Je trouve des poils en abondance sur quelques dessous d’arbres pliés…Je m’arrête et je ramasse du poil…Je sais pas pourquoi mais à chaque fois que je trouve du poil en forêt, je m’arrête pour en mettre un échantillon dans ma poche…C’est comme si j’avais touché à la bête!! La forêt semble s’éclaircir un peu…c’est comme ‘’semi-sale’’…quelques grosses pruches/bouleau et érable à sucre avec une sous repousse en ‘’bois d’orignal’’…vous savez ces grosses feuilles en forme de cœur…J’avance tranquillement sur ce plateau et je décide de m’arrêter pour prendre un ‘’gourdin’’ puisque j’ai oublié ma palette d’orignal au camp…Une veille branche d’épinette blanche de quelques pouces de diamètre fait mon affaire… Je l’empoigne à deux mains et je la frappe contre un tronc d’érable mature…Un gros toc se fait entendre…Le but c’était de faire un son qui le ferait réagir au tout le moins, il aurait les oreilles dans ma direction pour entendre mes calls…
J’ai même pas eu le temps de prendre mon cornet qui pendait de mon cou que j’entendis un gros ‘’COU BOIS’’ vous savez ce double sons distinctif émis par un buck agressif…Je ne fais pas un ou deux, je me dirige vers lui d’un bon pas et en émettant des ‘’ COU BOIS’’ moi-même….Call pour Call et Pas pour Pas on se dirige vers la confrontation!! C’était vraiment plaisant de savoir que j’étais seul avec la bête et non pas un ‘’voisin chasseur’’. C’était de la vrai chasse!!!
J’étais très calme et je faisais le ‘’miroir’’, j’imitais tout ce qu’il faisait…Il cornait les arbres, je ‘’gourdinais’’ les arbres, il callais, je callais…Ça faisait au moins 5-8 minutes qu’on s’échangeait la politesse et je me demandais quand aurait lieu la rencontre…Pendant tout ce temps, je continuais à m’avancer vers lui et lui faisait pareil…
J’avais parcouru au moins une centaine de mètres sur ce plateau et là j’étais sur le bord d’une descente assez abrupte…C’était clair que le buck était dans la ‘’vallée’’ du ruisseau plus bas. Je me suis donc demandé quoi faire…Je reste ici ou je continue…
Pendant 5 longues minutes j’essaye de le faire monter sur le plateau mais je me rends compte que c’est ben trop ‘’apique’’ et que jamais il montrerait ici…Il était venu au pied du plateau à trois reprises et avait rebroussé chemin vers sa femelle qui essayait de le reternir avec de petits gémissement…
J’essayais tant bien que mal de le voir mais la végétation dans la vallé était tellement dense que j’y pouvais rien…Le buck était à 25 mètres à mes pieds dans un angle de 50 degré mais je pouvais pas le voir…Les aulnages/mélèzes et épinette noire faisait une sorte de murailles impénétrable…À chaque fois qu’il y entrait son panache faisait un vacarme…C’était tout simplement fantastique comme spectacle audio!!!
Bon va falloir que je descendre si lui veut pas monter, je vérifie le vent avec ma tite bouteille de poudre blanche et j’essaye de trouver une passe pour descendre… 25-30-50 mètres plus loin…ya rien à faire, je mets ma 7mm sur mon dos en bandoulière et je descends sur mon fessier en agrippant les racines pour ne pas culbuter… C’était pas évident, je descendais et le buck faisait toute une crise de l’autre côté du ruisseau…
Une fois rendu à la même ‘’altitude’’ là c’était plus drôle, le buck savait que j’étais descendu du plateau et il ne voulait surtout pas que je lui pique sa ‘’dame’’. Je voyais à peine 3 mètres en avant de moi et je devais ramper comme une viper pour faire mon chemin dans ce chablis. Pendant ce temps, le buck essayait de me contourner pour venir prendre mon vent…Je le savais et je devais faire un demi-cercle pour m’en approcher…
J’avance de peine et misère dans cette jungle et le roi de la forêt est tout près…D’ailleurs il pousse quelques cris de lions….C’est un genre de rugissement d’une tonalité à glacer le sang. J’ai entendu ce cris à quelques occasions et plusieurs disent que c’est un cri d’alarme mais dans ce cas-ci c’était plutôt pour me dire : tu es dans ma maison, va-t’en tu n’es pas le bienvenu…Il soufflait fort et cognait du panache avec une certaine violence…Crime que c’était intense et je le voyais même pas…mais je savais qu’il était à moins de 30 mètres en face de moi… De mon côté, je soufflais dans mon cornet et que faisais de ‘’COU BOIS’’ comme lui…
Enfin, je vois de la lumière…J’arrive sur le bord du ruisseau que semble dégagé de quelques mètres de chaque côté…Je sais qu’il est en face sur l’autre rive mais je le vois pas…Il se cache derrière un rideau de résineux et gratte un sapin avec son panache…Je vois seulement le top de l’arbre qui bouge…
À ce moment, j’entends marcher dans l’eau à ma gauche et je présume que c’est la femelle puisqu’elle gémit. Je ne regarde même pas dans sa direction…Je regarde la forêt en face de moi à moins de 15 mètres. La femelle semble vouloir attirer le buck vers elle puisqu’elle se dirige dans sa direction…Les deux sont de l’autre côté du ruisseau et moi je suis toujours de l’autre côté…Je dois faire un ‘’move’’ pour pas qu’ils partent ensemble…
Je décide donc de traverser le ‘’crick’’…La carabine au-dessus de ma tête comme dans les films de guerre, je traverse le cour d’eau et j’ai de l’eau jusqu’à la taille...
Le éclaboussures de l’eau le rend complètement fou…Il rage et dès que je traverse l’eau, je contourne une talle d’aulnage et là je vois de pattes derrière le sapinage…Bon il est là….à moins de 20 mètres de moi et regarde droit en face de lui…puisque la femelle se dirige vers lui…
Bon, le moment tant attendu de tous les chasseurs, j’enlève le cran de sureté sur ma carabine!!! Clic par en avant…’’Red means danger’’!!!
Je regarde dans mon scope et je le vois bien mais je constate qu’il y a trop de branchage pour tirer…Il doit faire un pas par en avant et même deux je dirais pour que je fasse un tir honnête. Je sais pas trop quoi faire, il sait que je suis là et je suis dans ‘’ l’open’’ et la femelle se rapproche…Je lance un call de buck et il me répond mais ne bouge pas…Je m’agenouille dans la mousse pour tenter de voir s’il y aurait pas un trou pour faire passer ma balle…Le buck fait des petits pas sur place…Comme s’il était nerveux…Il frotte ses pattes ensemble…Je sais que le tir est imminent mais je peux pas en bonne conscience tirer où il se tient même s’il est complètement de côté par rapport à moi…
Je call encore…Rien…J’ai une main sur ma 7mm et l’autre sur mon cornet…Dans un élan de panique, je prends mon cornet tante le tout pour le tout…Je gratte les plantes qui ressemble à des bleuets à ma gauche…sa marche, le buck fait un pas par en avant…Crime, tire ou tire pas…J’avais dit un pas mais je peux toujours pas tirer….trop de branches…Il avance d’un autre pas…Ça y est, il est dans la petite ouverture…
Je lâche le call et le mets enjoue dans ma lunette de tir…Je vois que sa tête, sa bosse et les pattes de devant…Je lève la tête du scope et redescend dedans à 3 reprises…Je veux m’assurer que je tir pas dans un des sapins en avant de lui puisqu’ils sont du même diamètre que ses pattes…Une dernière vérification, je rentre dans son busc avec mon croisillon horizontal et je recule en arrière de la patte…Je monte dans la bosse et redescend à la jonction du cou et de la patte avant…C’est dans la ‘’Super Kill Zone’’ que je vais viser…Je prends un dernier souffle et commence à expirer doucement tout en serrant la poigné de ma carabine…Je sais que le coup s’en vient mais je dois me prendre mon temps et pas ‘’’jerker’’ la gachette…
Je sais pas pourquoi mais à ce moment précis…J’ai toujours une pensé pour mes chums et je me dis qu’ils vont entendre ‘’petter’’ dans une seconde….Et puis BADANG….La 7mm me surprend ben raide et la carabine fait un saut en l’air…Dans le scope je le vois plier en deux…dans le même mouvement je bolt et remonte une balle dans le canon…Je sais qu’il est par terre…Je lâche un gros cris de joie primal...suivi d’un YES SIR SACRAMENT et une couple de mots pas trop catholique…Je sais pas pourquoi mais j’imagine que c’était tout le ‘’build up’’ qui m’a poussé à réagir ainsi…J’imagine que je me souvenais de ma dernière rencontre avec un 50 pouces qui a fini avec un tir à l’hypophyse…ma flèche qui avait dévier sur une tite branche que je ne pouvais voir!!! Mais là je l’avais…Il était par terre…Quelques petites enjambées me séparait de lui…
Je contourne les sapinages en le regardant attentivement….Il me regarde à son tour et semble vouloir me dire c’était toi….tu m’as bien eu…Ses yeux sont rouge et sont sorties de leur orbites…Il bouge un peu du devant et je sais pas si je dois tirer encore… Je sais que mes chums sont sur le CB…Je m’assoies sur un tronc d’arbre à 3 mèters de lui….Il bouge plus…Je veux pas m’en approcher encore…ça fait juste 30 secondes que j’ai tiré…Je fouille dans mes poches et sort mon CB….La voix de mon frère est là ansi que celle de mon bon chum Mat…Il se parle…J’entends je pense que c’est ton frère qui a tiré…Il m’a dit qu’il venait vers moi et qu’il y avait un buck et une mère entre nous….J’interrompe la communication pour leur dire… C’est moi les boys...Je l’ai le buck sur la caméra…
Je le regarde encore et je vois qu’il essaye de respirer de peine et misère…Je dit au gars stand by….je vais le tirer encore…Je tire alors dans son cou en arrière de la tête…Ça y est…Il est à nous…Les gars me disent de leur donner mes coordonnées GPS et me disent de rester là…J’avais juste le goût de compter mon histoire à mes chums…Et là eux essayait de coordonner la sortie de la bête….Je peux vous dire que je me sentais ben seule dans le fond de la couler à côté du buck….J’avais le ventre à l’envers et j’avais le goût de vomir…Pourtant j’ai plusieurs orignaux à l’arc et je me suis jamais senti comme ça…J’imagine que j’étais tellement concentré et sur l’adrénaline que le choc fût violent sur mon corps…
C’étais 9h30 et j’aurais donné mes derniers pesos pour prendre une ‘’shot’’ pour me calmer un peu…
En attendant les gars, j’en ai profité pour faire une tite prospection pour me rendre compte que j’étais bel et bien dans son trou de rut…Plusieurs souches fraîches et des dizaines de couches et frottages se trouvaient dans un rayon de 100 mètres…
Ça pris 6 heures pour le sortir du bois mais c’était ben l’fun entourer de mes bons chums…Ce fût toute une expérience que je ne suis pas près d’oublier!! Ha GOOD TIMES, GOOD TIMES…
Merci de m’avoir lu,
Le buck en velour et le buck deux jours avant sa récolte
Le ''cric'' que j'ai traversé...au haut de l'image
L'endroit du tir...La deuxième ouverture à partir de la droite (celle avec le point de lumière)
La vue de l'orignal...Moi j'étais près du bouleau à droite dans le trou...
Comment je l'ai trouvé...
Mat et sa 7mm
La 7mm
La gang comblée...
Une promenade en quatre roues
Un repos mérité...
Un dernier regard...
Quelques photos
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A+
Mat 7mm
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