Je ferai ce post en deux parties, cette première concerne un excellent ‘’road trip’’ de chasse aux dindons sauvages réalisé ce printemps aux États-Unis, en compagnie de Pierre Tessier.
La seconde partie sera écrite à la fin de la saison de chasse en Ontario et au Québec. Je ne souhaitais pas réaliser le tout en deux parties distinctes, mais compte-tenu de la longueur de l’écrit et de la quantité de photos, ce sera plus léger à rédiger et à lire.
17-29 mars
Départ pour la Floride en solo avec mon fidèle Ranger. Pierre vient me rejoindre à Orlando le 29. Je planifie atteindre Zéphyrhills (près de Tampa) le 19. J’y rencontre alors un très chic type du coin, nommé Rick, avec qui nous avions échangés sur le web précédemment. Il est en camping sauvage sur le WMA Green Swamp East tract (terres publiques).
Avec la générosité et l’hospitalité propre aux gens du sud, Rick et son fils Josh m’ont fait découvrir cette immense forêt marécageuse de 51 150 acres ainsi que les endroits potentiels où les dindons sauvages pourraient être présents. Le but ultime de ce voyage était de se mesurer à la sous-espèce la plus élusive de dindon sauvage, le Osceola ou dindon de la Floride. C’est une sous-espèce parmi les plus prisés puisqu’elle n’est présente que dans la péninsule Floridienne. Son habitat est constitué de swamps, de forêt subtropicale, de bûchers, de champs agricoles et de savanes de chênes. Il ressemble beaucoup à la sous-espèce du Québec, la Eastern, mais avec des pattes plus longues, un corps plus petit, un plumage teinté de vert et de rouge ainsi que les plumes primaires et secondaires des ailes beaucoup plus noirs. Ils ont la réputation bien mérité d’ailleurs, de chanter beaucoup moins, d’être plus discrets, de se percher dans les cyprès inondés et d’arborer de longues barbes et de longs ergots. Cette sous-espèce, après avoir récoltés les trois autres prédominantes en Amérique représentais la dernière sur la liste pour réaliser un grand slam de dindon.
Or, J’ai réalisé assez tôt que ce ne serait pas facile, vraiment pas. La forêt est dense, inondée et inconnue. Elle renferme des serpents venimeux, des alligators pouvant atteindre 14 pieds de long, des scorpions et veuve noirs ainsi que des fourmis de feu. La saison des amours des alligators battais son plein, pour trouver des femelles, les mâles se baladent de cours d’eau en cours d’eau. Il est donc probable d’en rencontrer sur la terre ferme en pleine forêt.
On y retrouve néanmoins des animaux d’avantage sympathique.
Après quelques jours à chasser, je réalise de plus en plus que ce sera très ardus de récolter un dindon habitant la swamp. Pour appuyer mes propos, les statistiques sont disponibles sur le web. En 2013, il y a eu 8 dindons de récolté à cet endroit pour 272 jours-chasseurs. Il ne manque pas d’oiseaux à chasser, mais ils sont extrêmement méfiants.
Rick, qui y chasse depuis des années a parvenu à en déjouer un après quelques jours grâce à sa grande expérience avec ces oiseaux.
J’ai eu en 8 jours, quelques opportunités mais je n’ai jamais pu appuyer sur la détente car je ne parvenais pas à obtenir un visuel sur l’oiseau tout près. Dieu sait si j’ai marché, je me suis rendu très loin dans l’espoir de trouver des oiseaux moins chassés, mais en vain, ravis de l’expérience et vaincu sur toute la ligne j’avais néanmoins la tête remplie d’images magnifiques.
J’avais appris à ‘’caller’’ l’alligator, à comprendre le comportement des dindons et à me familiariser avec cette forêt verdoyante et humide.
29 mars
Je vais chercher Pierre à L’aéroport d’Orlando comme convenu. Nous décidons de dormir à Palm Coast dans un motel peu recommandable en raison de sa salubrité, mais qui possédais tous les postes de télévision et une portée Wifi puissante heheheheh
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Le lendemain, c’était un départ pour la Géorgie histoire d’y chasser le dindon Eastern pour 4 jours.
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Au Bass pro shop de Savannah nous avons eu l’immense chance d’échanger avec un monsieur qui nous proposa de chasser sur les terres privés qu’il louait pour la chasse au lieu d’aller sur des WMA. Nous avons acceptés illico cette opportunité inattendue.
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Une terre magnifique nous attendait le lendemain matin où les plantations de pin, les champs nourriciers et un ruisseau étaient garant d’une excellente journée. La météo venteuse rendait la chasse plus difficile pour l’ouïe. Après une bonne reconnaissance des lieux, Pierre et moi décidèrent de demeurer statique en bordure d’un petit champ nourricier verdoyant. Les appelants disposés, quelques séries de yelps à l’aide d’un box call bonifia notre subterfuge.
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L’attente fut courte, après une dizaine de minutes, Pierre me dit qu’on tom approchais en silence. Il paradait et regardais intensément vers les appelants. Quelques pas de plus de l’oiseau et un BOUM suivis de cris de joie retentissèrent. Pierre venait de briser la glace en Géorgie sur un très beau dindon! Quelle joie pour nous deux!
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Comme tout bon Canadien, le sirop d’érable n’est jamais bien loin pour offrir en cadeau heheheh
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Le lendemain, nous sommes invités à chasser sur une autre propriété tout aussi charmante.
Nous avons vécu une chasse classique et fort excitante. Les oiseaux atterris depuis peu, répondent à merveille aux appels, deux d’entre-deux avancent vers nos positions. Je suis à plat ventre dans un bûché et après l’apparition de deux têtes rouges et de barbes pendouillantes, l’un deux devint mien.
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La troisième journée, nous tentions notre chance sur un WMA, mais sans grand succès, à part pour en profiter pour faire une sieste rédemptrice à l’ombre des palmetos.
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Un’’tail gate BBQ’’ de dindon s’imposait le soir venu, la viande excédante fut partagée parmi des gens locaux.
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Le quatrième jour, soit le dernier en Géorgie, notre ami nous proposa de faire une compétition amicale Canada/USA. Le pays perdant garderais Justin Beiber heheheheh, heureusement, la partie se solda 0-0. Nous sommes donc repartis vers la Floride le 2 avril en avant-midi.
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Nous avions une chasse à la Osceola de ‘’booké’’ avec un guide de bonne réputation du 3-6 avril sur le publique (WMA de Ocala) ainsi que sur du privé.
Après la prospection usuelle d’après-midi, tous les espoirs étaient permis pour le petit matin suivant dans le WMA de Ocala.
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Malgré les signes nombreux de présence d’oiseaux et quelques visuels, le bon nombre de chasseurs rendit la chasse difficile pour Pierre et moi, qui avions convenu de se séparer ce matin-là.
Il apparut impératif de pousser les recherches vers des endroits moins fréquentés par les autres groupes de chasseurs.
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Après 2 revers en avant-midi dans le WMA de Ocala, l’option de chasser sur des terres privées commençait à nous travailler car le temps filait vite. Vers 9 heures, nous débutions la prospection sur une telle terre, où une rivière serpente au travers une savane de chêne sablonneuse. Le guide Larry obtenu rapidement une réponse d’un tom au loin. Pierre et moi, avons passé rapidement du mode prospection au mode chasse et en peu de temps, nous somme tout près de l’oiseau qui semble arriver d’un bon pas. Nous n’avons pas d’autres options que de s’adosser à des chicots d’arbres et de se positionner en joue. L’oiseau avance rapidement et répond aux appels, comme les vieux dindons ont l’accoutumance de faire, il nous contourne pour passer dans notre dos. Suivant les conseils de Larry et profitant d’un buisson entre nous et la proie, je me tourne rapidement du côté opposé de l’arbre pour pouvoir espérer le tirer. Par chance, l’oiseau ne vit pas mes mouvements. Larry le rappela et profitant d’une minuscule fenêtre de tir à travers les denses bosquets, je pressai la détente. L’oiseau était bel et bien effondré et notre joie très manifeste! Un vieux tom splendide de 4-5 ans s’était laissé prendre au jeu. Je n’espérais pas récolter un tel trophée!
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20 lb, 10 ¼’’ de barbe et 1 3/8’’ d’ergots
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La prospection devait se poursuivre malgré l’envie de célébrer mon coup de chance.
Méthodiquement, les endroits furent examinés et les options sous-pesées pour élaborer une stratégie pour le lendemain matin.
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De bon matin, Pierre, Larry et moi se positionnèrent en bordure d’un sentier où Larry avait la conviction qu’un tom allait y atterrir au lever du jour. Une dinde se pointa le bec, et un dindon semblais voler d’arbre en arbre pour s’approcher de la dinde présente dans le sentier. Il atterrit exactement où le guide l’avais prédit.
Je me dois d’apporter précision à ce stade de l’histoire, Pierre avait un fusil emprunté de ses amis de l’état de N-Y. Il a tué pas mal d’oiseau avec ce fusil, mais en Géorgie, ce fusil subit un léger bris de la mire de fibre optique ainsi que d’un O-ring dans le mécanisme, ce qui nous força à aller visiter un armurier. Je présume que le reste de l’histoire explique ce qui suit.
Or, les gars sont installés exactement ainsi, moi, je suis à une dizaine de pieds en retrait dans la forêt.
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Le tom atterris à portée de tir, en une seconde, 3 coups de feu détonèrent et un regard étrange de Pierre se dessina sur son visage. Pas besoin de mot pour comprendre dans ces cas-là, c’est un oiseau loupé! Larry, avec son tempérament toujours égal, procéda à une nouvelle série d’appels. L’improbable se produisit, le tom revint à portée de fusil en suivant la dinde! Pierre pris bien son temps et BOOM! Les oiseaux détalent pour une seconde fois???? Après avoir rechargé le fusil et une attente de 10 minutes, mes deux comparses se lèvent, font à peine quelques pas et une voix dit ‘’shoot, shoot SHOOT!!!!’’-BANG! Les cris de joie abondent!!!
Pierre venait de tirer son oiseau! En regardant la vidéo par après, nous avons constaté avec stupeur qu’au quatrième coup, le tom pencha sa tête vers l’arrière pour se replacer des plumes de dos. Il fut donc atteint légèrement, d’où la raison pourquoi il se tenait en bordure du sentier pour récupérer de sa blessure. Pierre eut le réflexe de lui porter le coup de grâce avant qu’il ne prenne les jambes à son cou pour de bon.
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La chance nous aura souris jusqu’à la fin car Pierre venait d’abattre un monstre aussi, façon de parler, nous venions de récolter possiblement les 2 plus gros Osceola de la Floride! Notre guide état stupéfait lui Même, en plusieurs années de chasse et plus d'une centaines de dindons récolté ou guidé, c'étais parmis le top 5 des plus beau qu'il avait jamais vue!
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Celui de Pierre frôlait les 20 livres avec 10 ½’’ de barbe et 1 ½’’ d’ergots!
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C’est avec un large sourire, du poisson chat frit et quelques bières que nous avons célébrés ainsi que remerciés la Géorgie et la Floride d’avoir été si généreuses envers-nous.
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Et ce n’est qu’un aurevoir car nous y retourneront avant longtemps!
Pierre Tessier et Charley B.
*Crédit photo, Pierre Tessier