Les couleurs des souvenirs. D’aussi loin que je puis me rappeler, l’automne as toujours et reste encore aujourd’hui la saison que je préfère d’entre tous. Les matins frais de la fin septembre, laissant trainer sa brume qui enveloppe les vallées et les hauts sommets des montagnes de bois franc. Les odeurs de musk épicé que laisse échapper la végétation des sous-bois en perdition. Les cries d’alertes stridents et interminables des pies et des gais bleus annonçant à toute la foret qu’un indésirable avance a pas de loup. Le tambourinement presque mythique du tétras et de la gelinotte, de ses envolées vrombissantes qui nous surprenne du coup presqu’a chaque fois. Nous faisant battre le cœur la chamade de surprise. Mais il ne faudrait pas oublier la pièce maitresse de toute cette symphonie enivrante. Je veux parler ici de cet extraordinaire tableau de maître que nous peint la nature en nous jetant a la figure ces milliers de couleurs chatoyantes. Formant ainsi un gigantesque caléidoscope naturelle partout ou nos yeux se posent. Des jaunes de Naples, des terres de siennes, des ocres rouges et des rouges cadmiums se réunissant pour ce chant du signe en prélude aux les longs mois d’hiver. A cela, se mêle toute une panoplie de souvenirs ayant fait de moi ce que je suis aujourd’hui en tant que personne. L’amour que je porte à cette saison est d’autant plus vrai et réel que sans elle je ne suis qu’une moitié d’homme. L’un comme l’autre est indissociable, indivisible sans que l’un des deux partie n’en souffre et en perde son identité. Tout ces moments inoubliables qui si rattachent y sont légion et sont encrés au plus profond de mon âme a jamais. Mon père m’amenant à une chasse à la gelinotte a sept ans. Ma première chasse au cerf au coté de mon paternel a treize ans et ma première perdrix récolté a quatorze. Ma toute première rencontre avec un cerf à la marche dans une neige tombé la veille accompagné de mon plus jeune frère. Les nombreuses nuits passé seule dans ce vieux bâtiment chauffé par la vielle truie de fonte. Le froid et l’humidité m’extirpant de mon sommeil au milieu de la nuit, me rappelant qu’il me fallait à nouveau emplir la fournaise de bois sec. Pour me réveiller quelques heures plus tard d’une chaleur insupportable et d’être éclairer de la lueur de cette truie forgée avec son tuyau rougissant a l’extrême. Un danger inconnu à l’époque qui me donne aujourd’hui des sueurs froide suite cette prise de conscience assagie. Mon tout premier cerf male, récolté avec le calibre 12 fraternelle et bien assis dans la cache de celui-ci. Et surtout de la déception sur son visage a l’annonce de ce détail qui pour ma part me semblait un détail sans importance. Moi qui m’étais fais une joie de venir lui apprendre sur les lieux de son travail. Ma toute première chasse au roi de nos forets, le majestueux orignal. La chance nous ayant sourit a moi et Jean-Luc. Prélevant à son domaine du mont Ham-Sud un magnifique 42’’dès les premières lueurs de notre tout premier matin. Nous qui avions quitté nos domiciles respectifs quelques heures auparavant, avec la ferme intention d’y chasser la semaine complète durant. Le panel rouge de J-L encore empli a rebord de victuaille, nous retournions chacun chez-soi l’après-midi même de notre départ, notre trophée bien attaché sur le capot. Mes premières chassent à l’arc à l’orignal aux frontières du Maine et du Canada, directement à cheval sur la ligne séparant les deux pays. Ma rencontre avec un monstre digne du livre des records, de l’avis de celui qui vous raconte tout cela bien sur. La chance du débutant, si souvent appeler ainsi et qui en cette après-midi de fin septembre prenait alors tout son sens. L’apparition du colosse au loin tout au fond de la ligne frontalière. Quelques huit cent pieds certainement nous séparant tout les deux. Lui d’une fin tragique et moi d’un moment de grâce euphorique. Puis la vie en décida autrement en inter changeant les fins. L’animal vécus une grâce des plus incroyable et moi je vis le trophée d’une vie disparaitre de façon tragique. Une première flèche sur l’animal a quinze mètres en dessous de moi, celle-ci passa au dessus du dos de la bête. La chance du débutant direz-vous à nouveau? L’animal venue se repositionner au même endroit comme s’offrant délibérément en sacrifice suite à une longue vie sur son royaume. La bête arborait une très longue barbiche blanche et sa ramure, selon l’écrivain bien entendue, au minimum 60’’d’envergure. Une deuxième flèche partie de mon arc et fit le même chemin que sa sœur jumelle l’ayant précéder. Ce mastodonte de rang plus que royal, voyant que son sacrifice ne me méritait pas, me laissa coi sur place sans jamais plus se faire revoir d’aucun d’entre nous. Seul son unique souvenir survie parmi les nombreux autres qui se rallume a la veille de ce gigantesque embrasement de couleur. Parmi ceux-ci je ne peu passer outre les instants de pur bonheur passer sur une eau d’huile presque miroir. Ces dernières sorties en bateau, le visage et les doigts geler par l’air si frais en cette période. Les résidences d’été à présent vidé de leurs hôtes le long des berges. Si vaste et innombrable se dessine les moments de bonheurs vécue en automne. Il ne m’en faut pas plus, pour qu’a l’arrivée incessante de cette amour éternelle, je renaisse de mes cendres tel un phénix année après année pour ainsi voler a la rencontre de nouveaux souvenirs qui n’attendent que moi pour les attraper au passage de mes ailes enflammer.
Martin
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