Salut à tous!
Mon boss me devait des heures et après une première fin de semaine de chasse de merde, j'ai décidé de prendre mon vendredi pour prolonger ma deuxième fin de semaine. Je pars le vendredi matin 7h45 de Montréal en direction de Richmond. J'arrive vers 9h30 à mon spot. Je m'habille légèrement, car il fait 18 degrés et je me rends à ma cache. À mon arrivée, je constate que les pommes déposées le matin même par mon nourrisseur sont déjà disparues. Qu'à cela ne tienne, je décide d'aller à un autre spot (dans une tente) que mon partner a nourri le matin même.
Je marche jusque là (environ 500m); j'arrive en sueur à la tente pour constater que mon chum avait omis de mettre une chaise dans la tente. $/%"?%$/%$/&?****%?% me dis-je et je décide de laisser mon sac là pour retourner chez mon autre chum pour chercher une chaise. J'en profite pour mettre du linge de rechange et pour me vaporiser abondamment d'essence d'épinette. Puis je retourne à ma tente. J'installe ma chaise, mais je constate qu'à cause des pluies abondantes, la tente pourtant spacieuse n'est utilisable qu'à moitié. Je suis forcé de mettre ma chaise à environ 1 pied du devant de la tente pour que ma chaise soit plus ou moins au niveau. Je mesure 6' et je dois donc avoir les jambes croisées pendant toute la journée. Il est 10h30, l'attente sera longue! J’ai un permis de femelle en main et je me dis que si je vois une femelle non accompagnée, elle fera l'affaire.
Les heures passent et une envie me prend. Je regarde autour, pas de cruchon... Je vide mon Gatorade et utilise la bouteille. Il est 13h40. Je lis un peu. Rien ne bouge. Oups, quelques dindons commencent à se crier après sans que je les voie puis plus rien.
14h30 ma première crampe met à l'épreuve à la fois ma flexibilité et ma résistance à la douleur. À partir de ce moment, les minutes deviennent comme des heures.
15h30 une deuxième envie
Là il a fallu faire preuve d'inventivité. Je mange ma deuxième sandwich puis vide mon plat de plastique de mélange du randonneur dans le ziplock. Enfin, j'utilise le plat de plastique... À partir de ce moment, je suis dans une état de souffrance difficile à gérer.
À partir de 16h00 je regarde mon cell toutes les 5 minutes en me disant que mon calvaire achève.
16h40, je me dis qu'il reste 10 minutes de chasse quand à ma gauche j'entends le SNAP caractéristique d’une branche cassée sous le poids d'un chevreuil. Je prends mon arme et je me prépare. Le chevreuil sort se dirigeant vers les pommes. Je commence à épauler très lentement. Il tourne la tête vers moi. Un beau buck mature à 100pi. !!! Je fige. Il se retourne vers les pommes et je continue à épauler. Il tourne la tête vers moi à nouveau. Je fige à nouveau. Encore une fois, je poursuis mon mouvement et regarde dans le scope, appuyé sur la toile de la tente.
le zip est pas assez ouvert, je vise trop haut. J'amorce un mouvement rapide de descente au moment ou il croque sa première pomme et paow!
Il se retourne et s'en va par où il est arrivé. Mais au son et parce que je tire régulièrement, je le sais touché. Ça fait CRACK CRACK CRACK CRACK dans le bois. Puis plus rien. Je téléphone à mon chum et vais chercher ma lanterne à la voiture. Il fait presque noir.
Mon chum arrive avec sa chienne labrador. J'ai mes doutes sur la capacité de l'animal qui n'est pas entrainé à chercher le sang de nous aider à trouver la bête.
On refait le demi-kilomètre qui nous sépare de la cache, il fait maintenant plus loup que chien. Je montre à kali, la chienne, la trace du chevreuil et elle part. Nous avons peine à la suivre dans la noirceur. 5 minutes après, elle s'assoit à côté d'une grosse tache blanche. En m'approchant, je constate que c'est mon buck. Il a fait 100m environ. Il avait le cœur, les poumons et le foie touché
Je l'éviscère pendant que mon chum va chercher la poussette qui nous sert à sortir les chevreuils.
Sur la photo, il est environ 19h50 et on va souper. Pas besoin de vous dire que ce soir là, j'ai dormi comme un bébé!