COMMUNIQUÉ
POUR DIFFUSION IMMÉDIATE
Charest, ignorance ou démagogie
Québec, le 19 mars 2007 – La déclaration de M, Jean Charest, hier à l’émission « Tout le monde en parle » sur les armes à feu semi-automatiques relève, selon la Fédération québécoise de la Faune (FQF), soit de la pure démagogie soit de l’ignorance crasse. Monsieur Charest a, en effet, précisé que la première loi d’un nouveau gouvernement libéral verrait à contrôler la possession et le transport de ce type d’armes. Il a de plus exclu les armes de chasse (sans restriction selon la loi fédérale).
Donc, s’il ne veut pas légiférer sur les armes de chasse, il ne lui reste que les armes à autorisation restreinte (légales au Canada pour le tir à la cible seulement). Or, l’acquisition, l’exposition et le transport de ces armes sont déjà régis par la Loi canadienne sur le contrôle des armes à feu.
1) Un citoyen doit détenir un permis de possession et d’acquisition d’armes à autorisation restreinte pour en acheter une. Pour obtenir le permis, il aura suivi le Cours canadien de sécurité dans le maniement des armes à autorisation restreinte et sera soumis à une enquête. Ce permis doit être renouvelé aux cinq ans.
2) Il devra détenir un certificat d’enregistrement pour chacune de ses armes à autorisation restreinte. S’il se vend une telle arme, un nouveau certificat sera émis au nom de l’acquéreur.
3) Enfin, le propriétaire doit faire la demande d’une autorisation de transport pour se déplacer avec son arme. En général, cette autorisation lui permet de se rendre à un club de tir à partir de son domicile et à y revenir par un chemin jugé raisonnable. Cette autorisation est valide d’un à trois ans.
La FQF s’interroge à savoir si M. Charest détenait cette information au moment de sa déclaration ou s’agit-il de simple démagogie. Bien qu’à première vue, cela ne touche pas les chasseurs, l’expérience enseigne que les gouvernements ont tendance à étendre par la suite les restrictions vers les armes permises pour la chasse.
Quant au Registre canadien des armes à feu, M. Charest en a justifié la pertinence par l’utilisation que les services policiers en font, même s’il reconnaît que le coût en est prohibitif. De toutes façons, comme les criminels n’enregistrent pas leurs armes, les policiers doivent toujours agir comme si les gens étaient armés lors d’une intervention. Si on appliquait ce même raisonnement aux drogues et qu’on les justifiait par le nombre d’utilisateurs, il y a longtemps que leur consommation serait légale, malgré les coûts sociaux et économiques qu’elles entraînent. En effet, l’argument de M. Charest revient à dire que l’on doit conserver une chose inutile et catastrophiquement coûteuse.
La FQF estime qu’il s’agit encore une fois d’une étape dans un processus pour priver les citoyens de l’accès à quelque arme que ce soit. Nulle part l’efficacité de ce type de loi n’a-t-elle été démontrée. Au contraire, la sécurité des citoyens en a été souvent diminuée. En Angleterre, par exemple, le bannissement des armes de poing a entraîné une hausse de la criminalité commise avec ces armes. Par contre, dans les états américains qui permettent le port d’armes de poing sur soi, les taux d’agression et de viol ont considérablement chuté. En 2003, un an après l’adoption d’une nouvelle loi en Australie, les attaques à main armée ont augmenté de 44 % et dans l’état de Victoria, les meurtres ont augmenté de 300 %.
M. Charest et plusieurs autres politiciens se servent de ce dossier pour jeter de la poudre aux yeux de leurs électeurs ignorant ces faits pour se faire du capital politique. Au Québec, les décès par homicide représentent 0,2 % de tous les décès quand ceux causés par l’automobile se situent à 2 %. De plus, les décès par armes à feu constituent environ 30 % de tous les homicides soit 0,06 % de toutes les causes de décès. Que les médias fassent des armes à feu le bouc-émissaire de tous les malheurs de l’humanité passe encore, mais que des dirigeants comme M. Charest en fassent autant est inadmissible parce qu’ils jouent sciemment sur les peurs de la population et on a vu où cela peut mener un pays. Pensons ici au Rwanda ou à l’Allemagne de la Deuxième Guerre mondiale.
Source : Annie Guertin
Responsable des relations publiques
Fédération québécoise de la faune
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