ARTICLE DE:
PATRICK CAMPEAU @
JOURNAL DE MONTRÉAL, PUBLIÉ LE: MARDI 01 AVRIL 2014, 17H50 | MISE À JOUR: MARDI 01 AVRIL 2014, 17H54
Ce dossier épineux traîne depuis des lustres et pendant ce temps, nous devons défrayer des coûts exorbitants pour nous rendre à certains plans d’eau, ou pire encore, nous n’y avons pas accès.
Je ne parle jamais de politique. Le seul acteur impliqué pour qui j’ai eu beaucoup d’admiration au fil du temps est René Lévesque. Non pas pour ses idées séparatistes, mais plutôt pour avoir eu le courage de redonner le sol québécois à son peuple en 1977, en abolissant tous les clubs privés.
J’imagine l’entourage de ce grand homme qui devait alors lui dire que cela était impensable à faire, que de nombreuses lois ne lui permettraient pas d’arriver à ses fins, qu’il devait tout d’abord faire des consultations qui dureraient au moins 20 ans, etc. Eh bien non! Il a mis ses culottes et a agi.
Au gouvernementEn janvier dernier, j’ai eu un entretien avec Stéphane Martinez, chef de service de la mise en valeur et de l’éducation pour le ministère de la Faune. Selon cet homme, il faut en moyenne six ans pour qu’un projet législatif accouche. Il m’apprenait aussi que normalement, pour apporter des modifications à des réglementations existantes, il faut environ 24 mois.
Les employés de l’État savent que les riverains et les municipalités occasionnent des problèmes d’accessibilité à la ressource, soit en optant pour une tarification excessive, soit pour une réglementation abusive en fonction des heures, du stationnement ou autre, soit en offrant un accès limité à des groupes restreints d’individus ou de résidents, ou encore en n’offrant simplement pas de services.
Comme M. Martinez le disait si bien, les lacs appartiennent aux Québécois. Il y a toutefois beaucoup de problématiques juridiques à surmonter. Comme plan d’attaque, le Ministère optera au cours des prochains mois pour une approche positive visant à sensibiliser les municipalités. Les autorités ne les contraindront à rien et elles ne veulent pas s’ingérer. En fait, elles souhaitent inculquer de bonnes pratiques d’urbanisme. Tout cela est bien beau, mais pour moi, c’est un peu comme d’aller à la guerre avec comme seule arme un bouquet de fleurs et de belles paroles.
Tourner en rondCe qui me désole le plus, c’est que le ministre de l’époque, M. Serge Simard, m’avait fait part de ce qui suit en décembre 2010: «Je suis au courant de ces contraintes et en suis très préoccupé, car celles-ci nuisent à la pratique d’activités récréotouristiques, dont la pêche sportive.
C’est pourquoi nous amorcerons prochainement, en collaboration avec divers partenaires, des échanges structurés dans le but de déterminer les solutions potentielles pour permettre une plus grande facilité d’accès aux plans d’eau à tous les Québécois.» Cela démontre clairement que rien n’a avancé depuis ce temps.
Du côté de la FédéCPIl y a plus d’un an, j’ai relancé à quelques reprises mon ami Alan Cossette, directeur général de la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs. Cet organisme sans but lucratif représente 125 000 membres. Je lui ai mis un peu de pression et il s’est choqué en me disant qu’il ne pouvait tout de même pas aller frapper à grands coups de poing sur le bureau du ministre pour faire avancer les choses. Il n’avait pas tort et je m’en excuse.
J’ai ensuite rencontré le président de cet OSBL, Pierre Latraverse. Comme il me l’expliquait, ce dossier est l’un des plus sensibles à traiter depuis très longtemps, car il touche différents ministères jaloux de leurs priorités. Il ajoutait que des pressions constantes sont faites auprès des autorités gouvernementales pour que la cause progresse aussi rapidement que possible. Tout comme M. Cossette, ce dernier croit qu’il faudra plus de 6 à 10 ans pour régler cette problématique et ce, même si le cas est déjà à l’étude depuis plus de 15 années.
À court terme, M. Latraverse entend faire des pressions pour que les politiques d’accessibilité aux plans d’eau incluses dans la politique nationale de l’eau soient respectées par les différents intervenants. Selon ses dires, il faut que les municipalités cessent de s’approprier un bien collectif au profit d’un nombre limité de privilégiés.
À la rescousseL’Association des Pêcheurs sportifs du Québec est un organisme à but non lucratif ayant comme principal objectif de préserver les droits de tous les citoyens et utilisateurs de notre territoire à un accès à la pêche sportive dans un esprit de respect à l’égard de la ressource et de l’environnement.
Pour la modique somme de 15 $, vous pouvez devenir membre de l’APSQ et encourager ces bénévoles à faire des représentations en notre nom et à faire des pressions et des pétitions. De plus, ceux qui adhéreront à cette bonne cause d’ici le 13 avril auront la chance de gagner plus de 4300 $ en prix offerts par de généreux commanditaires. Pour en savoir davantage, visitez le site
http://www.apsq.ca.