Bonjour,
Voici des textes et des liens sur les tiques et les parasites:
http://www.medvet.umontreal.ca/cqsas/ca ... l_vers.htm
http://www.phac-aspc.gc.ca/id-mi/tickinfo_f.html
Maladies détectées dans la viande de gibier
La majorité des animaux de la faune sont en santé. Par conséquent, on considère généralement que la viande de gibier est salubre, pourvu qu'on la manipule adéquatement. Les chasseurs sont quelquefois préoccupés par l'apparence ou la salubrité de la viande qu'ils rapportent. Cette préoccupation peut s'expliquer par une méconnaissance de l'apparence normale de certaines structures anatomiques telles que les nodules lymphatiques, par exemple. En réalité, la plupart des problèmes rencontrés dans la viande de gibier résultent d'une manipulation inadéquate des animaux par les chasseurs. Voici les principes de base à respecter lors de la manipulation de la viande: conservez la viande propre, réfrigérez-la aussitôt que possible et conservez-la au froid.
Voici maintenant une liste des principales maladies qu'on peut retrouver chez le gibier:
Parasites:
Kystes de larves du ténia: Le ténia a besoin de deux hôtes animaux pour compléter son cycle de vie. Les espèces de ténia qui nous intéressent ici sont celles dont la larve ou le stade immature du ver se retrouve dans les muscles ou dans les autres tissus du gibier. Lorsque ces larves sont consommées par certains carnivores, le ténia adulte se développe dans l'intestin. Les larves de ces ténias ne sont pas dangereuses pour les humains. Cependant, de nombreux ténias qu'on retrouve dans le gibier se développent chez les chiens. C'est pourquoi on ne doit jamais donner de la viande ou des viscères crues infectées de larves de ténia aux chiens. On ne doit pas non plus les jeter dans un endroit où les chiens pourraient les retrouver. Ces précautions sont particulièrement importantes dans le cas d'Echinococcus granulosus parce que les chiens infectés par ce parasite peuvent transmettre la maladie aux humains par les oeufs qu'ils expulsent dans leurs fèces.
a) Taenia ovis krabbei: La larve de ce ténia a l'apparence d'un kyste blanc jaunâtre de 1 à 2 cm localisé dans les muscles squelettiques (viande) ou le muscle cardiaque de l'orignal ou du caribou. On la retrouve moins souvent chez le wapiti, le cerf ou le mouflon des Rocheuses, dans les mêmes tissus. Les animaux les plus âgés peuvent contenir un plus grand nombre de parasites. On retrouve le ténia adulte dans l'intestin du loup et du chien. Ce parasite est détruit par la congélation ou la cuisson. Il est pratiquement impossible d'enlever tous les parasites de la viande quand ceux-ci sont trop nombreux. La viande a alors une mauvaise apparence mais ceci n'est pas dangereux pour la santé.
b) Taenia hydatigena: La larve de ce ténia peut prendre l'apparence d'un kyste de 2 à 3 cm, rempli de liquide, localisé dans le foie ou accroché à la paroi abdominale. Les kystes peuvent aussi ressembler à des vers quand ils sont présents dans le foie du cerf, de l'orignal, du wapiti ou du mouflon des Rocheuses. On retrouve le ténia adulte chez le loup, le coyote et le chien. On peut facilement l'enlever de sorte que la viande n'est pas affectée.
c) Taenia pisiformis: La larve de ce ténia prend l'apparence de kystes de la grosseur d'un pois localisés sur les viscères abdominales des lièvres et des lapins. On peut donc les enlever en même temps qu'elles de sorte que la viande n'est pas affectée. On retrouve le ténia adulte chez le coyote, le renard et le chien.
d) Taenia serialis: La larve de ce ténia forme de gros kystes (plusieurs cm de diamètre) localisés sous la peau ou entre les muscles chez le lapin, le lièvre ou l'écureuil. On peut facilement enlever ces kystes de sorte que la viande n'est pas affectée. On retrouve le ténia adulte chez le renard, le coyote et le chien.
e) Echinococcus granulosus: On retrouve cette larve, appelée kyste hydatique, dans les poumons ou le foie de l'orignal, du wapiti, du caribou, du cerf, et des ovidés sauvages. Les kystes, de forme sphérique, sont blancs, remplis de liquide. Leur taille peut varier de quelques millimètres à 15 cm, mais elle varie le plus souvent entre celle d'une bille et celle d'une balle de golf. On enlève ces kystes en même temps que les poumons ou le foie de sorte que la viande n'est pas affectée. On peut aussi extraire les kystes présents dans le foie si on désire utiliser celui-ci. Il ne faut jamais donner les organes des animaux infectés par ce parasite aux chiens ni les jeter dans un endroit qui leur est accessible. En effet, les oeufs transmis par les chiens infectés peuvent entraîner de graves maladies chez les humains. On retrouve habituellement le ténia adulte dans l'intestin du loup. Les oeufs présents dans les fèces du loup demeurent infectieux pendant des périodes prolongées. Ces oeufs peuvent rester accrochés à la fourrure de l'animal, sous la queue. Les trappeurs et les biologistes qui doivent manipuler des fèces ou des peaux de loup doivent donc prendre toutes les précautions nécessaires pour éviter la contamination.
Douves du foie: On retrouve la grosse douve du foie Fascioloides magna dans certaines régions de la plupart des provinces canadiennes. Ce parasite, qu'on retrouve dans le foie, peut affecter les wapitis, les orignaux, les cerfs, les caribous, le bétail, les moutons et les chèvres. Les chasseurs peuvent le déceler facilement par une déformation du foie qui renferme alors des poches ou des canaux remplis d'une substance pâteuse grise ou noire. Dans le cas particulier des orignaux, le foie est souvent atrophié, dur et déformé par de grandes quantités de tissus fibreux. Ce parasite à un cycle de vie complexe qui nécessite la présence de colimaçons d'eau douce. La viande des animaux infectés n'est pas affectée par ce parasite.
Sarcocystis chez les canards: Les kystes granuleux blanc jaunâtre présents dans un muscle de canard barboteur sont causés par à un parasite protozoaire ayant un cycle de vie complexe dans lequel la moufette rayée est l'autre hôte. Ces kystes renferment un nombre important de petits parasites microscopiques. Le parasite en question n'est pas dangereux pour les humains mais la viande des canards très infectés peut avoir une apparence désagréable. Les kystes changent de couleur pendant la cuisson jusqu'à devenir pratiquement invisibles.
Abcès: Les abcès ont l'apparence de poches remplies de pus semi liquide. Ils sont causés par l'introduction d'une bactérie dans les tissus. De nombreux abcès résultent de traumatismes tels qu'un coup de corne chez le mâle ou une morsure de la part d'un prédateur. Le contenu de ces abcès peut être dangereux pour les humains, tout particulièrement dans le cas du caribou des bois où les abcès peuvent contenir la bactérie Brucella suis. Lorsque les abcès sont localisés dans une seule région de la carcasse et que l'animal semble normal par ailleurs, on peut tout simplement enlever la partie concernée avant d'utiliser le reste de la viande. Il faut prendre soin cependant de ne pas contaminer les autres parties de la carcasse avec le contenu des abcès. S'il arrive qu'on perfore un abcès par mégarde, il ne faut jamais réutiliser le même couteau avant de l'avoir soigneusement lavé et stérilisé en le trempant, soit dans de l'eau bouillante, soit dans une solution d'eau de Javel diluée à 1:5. Par contre, si on retrouve des abcès en plusieurs endroits de la carcasse ou si on peut observer des signes cliniques d'une maladie tels que de l'émaciation, par exemple, l'animal avait probablement une infection généralisée et la carcasse en question doit être considérée impropre à la consommation humaine.
Tumeurs de la peau: On peut retrouver diverses excroissances sur la peau des lapins, des écureuils et du gros gibier. Les pathologistes classent généralement ces tumeurs comme des fibromes ou des papillomes. Ce sont des tumeurs bénignes de la peau ou des tissus fibreux du même type que les verrues chez les humains et le bétail. Des virus différents sont responsables de ces tumeurs selon les espèces comme c'est le cas d'ailleurs pour les virus responsables des verrues chez les humains et le bétail. On enlève évidemment ces tumeurs en même temps que la peau de sorte que la viande n'est pas affectée.
Les tiques et la maladie de Lyme
L’Agence de santé publique du Canada (ASPC) collabore avec les provinces, les autorités sanitaires et d’autres spécialistes à divers projets de recherche visant à délimiter et à surveiller l’aire de répartition des tiques vectrices de la bactérie Borrelia burgdorferi, agent de la maladie de Lyme. Au Canada, la tique à pattes noires (Ixodes scapularis, également connue sous le nom de tique du cerf) et la tique occidentale à pattes noires (Ixodes pacificus) sont les deux espèces incriminées dans la transmission de la maladie de Lyme et d’autres agents pathogènes moins communs.
Populations de tiques établies
Identification des tiques à pattes noires
Présentation de tiques pour identification et analyse
Populations de tiques établies
En Ontario, des populations de tiques à pattes noires sont présentes à Long Point, au parc national de la Pointe-Pelée, au parc provincial Rondeau, à la pointe Turkey, à la pointe Prince Edward, au parc provincial Presqu’île et au parc national des Iles-du-Saint-Laurent, dans la région des Mille-Îles de l’est de l’Ontario. En Nouvelle-Écosse, l’espèce est établie dans les régions de Lunenburg, Bedford et Liverpool. Une population établie a également été découverte dans la région de pointe Buffalo, dans le sud-est du Manitoba. La tique occidentale à pattes noires est pour sa part connue de la Colombie-Britannique. Cette espèce y est assez largement répartie, mais elle atteint son abondance maximale dans les basses terres continentales, sur l’île de Vancouver et dans la vallée du Fraser.
Même si l’aire de répartition des tiques à pattes noires au Canada semble limitée, les données de surveillance révèlent que certaines populations établies sont en expansion dans certaines régions du sud du Canada. De ce fait, il devient plus difficile de déterminer les limites géographiques de ces populations. Toutefois, les personnes habitant ou visitant des régions adjacentes aux secteurs abritant des populations établies sont plus susceptibles d’entrer en contact avec des tiques à pattes noires. D’après les données disponibles, la tique à pattes noires ne semble pas largement répartie au Canada, mais elle semble y établir continuellement de nouvelles populations. Le maintien d’une surveillance continue et de précautions visant à prévenir les contacts avec les tiques s’impose donc.
Les personnes qui effectuent un séjour aux États-Unis doivent savoir que la tique à pattes noires y est établie sur un vaste territoire, en particulier dans les régions du nord-est et du Midwest. De plus amples renseignements sur la maladie de Lyme aux États-Unis sont présentés sur le site Web des Centers for Disease Control and Prevention (
http://www.cdc.gov/ncidod/dvbid/lyme/index.htm) .
Le pourcentage de tiques infectées par la bactérie responsable de la maladie de Lyme varie et est généralement plus élevé chez les tiques adultes que chez les tiques immatures (nymphes et larves). Paradoxalement, ce sont toutefois les nymphes qui risquent le plus de transmettre la maladie, car elles sont très petites (voir la figure 2) et de ce fait plus susceptibles d’échapper à la détection et de se nourrir suffisamment longtemps (24 à 36 heures ) pour transmettre la maladie. Les taux d’infection sont souvent plus élevés chez les populations de tiques établies depuis de nombreuses années (p. ex. population de Long Point) que chez les populations nouvellement établies. À Long Point, jusqu’à 60 % des tiques adultes sont infectées. Chez les autres populations établies, ce pourcentage varie généralement entre 10 and 25 %. Les taux d’infection par l’agent de la maladie de Lyme sont beaucoup plus faibles chez l’Ixodes pacificus (1 à 3 %) que chez l’Ixodes scapularis. Cet écart pourrait être lié à des différences dans les gammes d’hôtes des deux espèces.
Même si le risque d’entrer en contact avec des tiques à pattes noires infectées est plus élevé dans les régions abritant des populations établies, il existe un faible risque de contracter la maladie de Lyme presque partout au Canada, car les oiseaux migrateurs peuvent transporter des tiques infectées sur de grandes distances. En effet, les données de surveillance révèlent qu’environ 10 % des tiques découvertes dans des régions n’abritant aucune population établie et vraisemblablement transportées vers ces régions par des oiseaux migrateurs sont infectées par l’agent de la maladie de Lyme.
Identification des tiques à pattes noires
Les tiques à pattes noires sont beaucoup plus petites et moins communes que la tique américaine du chien (Dermacentor variabilis) et, contrairement à cette dernière, elles ne portent aucune marque blanche sur le dos (figure 1). À jeun, les tiques à pattes noires femelles adultes mesurent environ 3 à 5 mm de longueur et ont le corps rouge et brun foncé. Les formes immatures (larves et nymphes) sont beaucoup plus petites et plus pâles (figure 2). Tous les stades, à part les mâles adultes, augmentent de taille et changent de couleur lorsqu’ils se nourrissent. De blanchâtres lorsqu’elles commencent à se nourrir, les femelles adultes deviennent normalement gris foncé ou presque noires lorsqu’elles sont gorgées et peuvent alors atteindre la taille d’un raisin (figure 3). Les larves et les nymphes changent également de taille et de couleur lorsqu’elles s’alimentent (figure 4).
Figure 1. Individus adultes à jeun de la tique à pattes noires (rangée du haut) et de la tique américaine du chien (rangée du bas). À noter les différences de coloration et de taille entre les deux espèces.
Figure 2. Stades de développement de la tique à pattes noires (1-larve, 2-nymphe, 3-mâle adulte, 4-femelle adulte). La pièce de 10 cents contre laquelle les tiques ont été photographiées donne une bonne idée de la taille relative de chacun des stades.
Figure 3. Tiques à pattes noires femelles à divers stades d’engorgement. À noter les changements de taille et de coloration.
Figure 4. Nymphes de tique à pattes noires à jeun, partiellement gorgées et entièrement gorgée . À noter les changements de taille et de coloration.
Présentation de tiques pour identification et analyse
Les scientifiques du Laboratoire national de microbiologie (LNM) de l’ASPC, en collaboration avec leurs collègues provinciaux et territoriaux, étudient la répartition de la tique à pattes noires depuis le début des années 1990. Les informations amassées dans le cadre de ces études aident à préciser l’aire de répartition actuelle de l’espèce au Canada et à mieux délimiter les zones comportant un risque d’exposition à des tiques à pattes noires infectées.
Les tiques récoltées sur des animaux de compagnie, des personnes ou des animaux sauvages par des particuliers, des vétérinaires, des professionnels de la santé ou des biologistes de la faune peuvent être présentées pour identification et analyse. Cette forme de surveillance passive aide à cerner les régions nécessitant des recherches plus approfondies.
Pour extraire une tique partiellement incrustée dans la peau, il faut la saisir le plus près possible de la surface de la peau à l’aide d’une pince et la tirer doucement vers le haut en évitant d’exercer des mouvements de rotation ou de l’écraser. Il ne faut pas essayer de la brûler ou de l’étouffer. Une fois la tique extraite, il faut nettoyer la plaie avec du savon et de l’eau et la désinfecter avec de l’alcool ou un agent antiseptique ménager. Il faut également noter la date et l’emplacement de la morsure et conserver la tique dans un contenant approprié (p. ex. flacon à pilules ou cartouche de film photographique). Pour prévenir le desséchement du spécimen dans le contenant, il suffit d’y introduire un petit morceau d’essuie-tout humecté d’eau. Les tiques desséchées sont plus difficiles à identifier et à analyser.
Si vous hésitez à extraire une tique découverte sur vous ou un membre de votre famille, n’hésitez pas à consulter un médecin. Ce dernier pourra vous renseigner sur les symptômes possibles des maladies transmises par les tiques, dont la maladie de Lyme (
http://www.phac-aspc.gc.ca/id-mi/lyme-fs_f.html ). Vous serez ainsi plus en mesure de reconnaître ces symptômes et d’obtenir rapidement un soutien médical approprié, le cas échéant. De la même façon, votre vétérinaire peut extraire des tiques sur votre animal de compagnie et vous renseigner sur les traitements requis.
Les tiques soumises sont habituellement envoyées à un collaborateur provincial/territorial, qui les identifie (jusqu’à l’espèce) et envoie les tiques à pattes noires au LNM, où elles font l’objet d’épreuves diagnostiques visant à déterminer si elles sont porteuses de l’agent de la maladie de Lyme ou d’autres agents pathogènes. Pour connaître l’endroit où envoyer vos spécimens pour les faire identifier ou analyser afin de déterminer s’ils sont porteurs d’agents infectieux, veuillez communiquer avec le LNM à l’adresse suivante :
Laboratoire national de microbiologie
1015, rue Arlington
Winnipeg (Man.) R3E 3R2
Téléphone : 204-789-2000
Courriel :
ticks@phac-aspc.gc.ca
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