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Message Publié : Mer Jan 14, 2009 8:50 pm 
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Inscription : Sam Jan 06, 2007 4:34 pm
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SVP ne vous gênez pas pour lui écrire.

9 janvier 2009
Francoeur, Louis-Gilles
Certaines des conclusions que tire la Fédération des chasseurs et pêcheurs du Québec à la suite de la récente consultation menée par cet organisme Les chasseurs voient toujours plus gros
Le Devoir prêtent sérieusement à caution.
On savait que cette fédération avait justifié sa position sur l'utilisation de l'arbalète pendant la chasse à l'arc par le fait, comme l'avait expliqué au Devoir un représentant de cet organisme, que «les gars le veulent» malgré l'incongruité de cette position. À une autre époque, on pendait des gens sans procès avec cette logique! Le résultat de la consultation récente sur l'exploitation de nos cerfs de Virginie révèle un autre axiome d'une certaine philosophie en matière de cynégétique: les gars aiment les grosses prises, poissons ou cerfs, alors on va leur en donner même si cela défie la logique biologique la plus élémentaire.
Voyons les faits. D'abord, apportons un bémol majeur sur la valeur de cette consultation des quelque 700 000 chasseurs québécois, car en tout 3136 répondants ont rempli le long questionnaire mis sur Internet par la fédération. Une de ces questions a visiblement été inspirée par cette tendance nord-américaine qui consiste à tenter de produire et de récolter par tous les moyens des cerfs-trophées, par l'engraissement au moyen de champs nourriciers et par des moyens de sélection, voire de conditionnement et d'appâtage hautement discutables.
La fédération a ainsi demandé à ses membres s'ils seraient favorables à limiter la récolte de jeunes cerfs mâles, ce qui concentrerait la récolte sur les plus gros, qu'on espère plus nombreux par cette méthode. Il faut dire ici que cette tendance nous vient du pays qui déifie tout ce qui est gros, du 4x4 aux hamburgers en passant par les téléviseurs. Même nos magazines de chasse et pêche en remettent, allant jusqu'à mettre en place un système «québécois» de mesure des panaches et d'enregistrement des prises records.
Abattre un cerf après une quête difficile dans laquelle la proie a de fortes chances de s'en sortir ne semble plus à l'ordre du jour au Québec: il faudrait viser toujours plus gros, ne se faire photographier qu'avec des poissons «longs comme ça», s'afficher avec un 10 pointes au moins tous les trois ans pour prouver qu'on est un vrai chasseur. Et il importe peu que pour y parvenir, on ait appâté son cerf avec un camion de carottes dans un coin de forêt où on aura préalablement attiré la proie avec un champ nourricier, en ciblant des cerfs qu'on aura photographiés pendant un mois avec des caméras digitales, de jour comme de nuit, pour savoir quelle cache visite le cerf-trophée qu'on aura dressé à se présenter à l'heure dite avec un appareil de conditionnement qui débite une portion de nourriture à heures fixes.
Ce mince échantillon des chasseurs québécois s'est dit notamment favorable à la mise en place de mesures favorisant la protection des jeunes cerfs mâles. La fédération n'en tire heureusement pas une politique générale. Elle suggère plutôt à ses associations régionales de faire valoir leurs points de vue respectifs aux différentes tables de consultation sur la faune.


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Message Publié : Mer Jan 14, 2009 11:48 pm 
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Inscription : Sam Mars 08, 2003 4:12 pm
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Localisation : st-germain grantham
probablement que ce m. francoeur doit avoir ecris son texte a la dactylo et le poster ensuite a la poste puis qu'il ne se promene qu' a bicyclette :)

les temps changent monsieur francoeur!On veut pas juste se faire poser avec du plus gros, on veut que dans 5 ans on soit encore capable de se poser avec un chevreuil :shock: :shock: Ca fait un mois que j'ai pas ecris la dessus ,mais la ce journaliste m'a fait enrager ;)


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Message Publié : Jeu Jan 15, 2009 11:45 am 
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Inscription : Jeu Nov 13, 2008 12:39 pm
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Localisation : joliette
Je l aime bien moi ce FRANCOEUR.....j ai toujours cru que le devoir etait ecrit par des personne avec une intelligence au dessus de le moyenne et la ...j en suis convaincus......vive FRANCOEUR :wink:


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Message Publié : Jeu Jan 15, 2009 1:00 pm 
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Inscription : Lun Avr 10, 2006 4:53 pm
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Localisation : Rimouski
J'ai toujours trouvé Francoeur très bien comme journaliste, plutot bien documenté et avec une écriture claire, peu porté sur l'aspect commercial à comparé à ses deux comparses de Québec (reportage pourvoirie, Sépaq, etc..). Il écrit souvent des articles de fond qui ont bien du bon sens... Bellemare en est capable aussi. Toutefois, il traine des crottes sur le coeur depuis la venue de l'arbalète et même si je partage en partie son opinion sur cette question, je commence à trouver que ça déteint trop dans ses articles et que pour ma part, il prend une droppe de crédibilité car ses émotions fond surface. Il semble plonger dans l'éditorial plutôt que l'information.

S'en prendre aux "chasseurs de gros" comme il le fait ne fait pas très sérieux. C'est plate parce que cette race de journaliste (chasse, pêche, environnement) est en voie de disparition et Francoeur représentait à mes yeux celui qui était le plus actif et le plus crédible, rien à voir avec Cabana et ses ski-doo et caribous et plus recherché et versatile que Bellemare même s'il est capable d'en donner.


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Message Publié : Jeu Jan 15, 2009 1:23 pm 
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Inscription : Jeu Nov 13, 2008 12:39 pm
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Localisation : joliette
SERIEUSEMENT je pense que ce FRANCOEUR.....n est pas un expert dans ce domaine...il ecrit seulement sont opignon...et je le comprends il chasse dans la meme zone (9) que moi...et chez nous quand ont voi un buck...ont est bien heureux...... :wink:


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Message Publié : Jeu Jan 15, 2009 2:54 pm 
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Inscription : Sam Fév 10, 2007 6:20 am
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Localisation : chambly. chasse zone 5 est
Ca s'appelle du jaunisme ce qu'il a fait. A la limite ca ne nous aide meme pas a promouvoir la chasse!Il aurait pu élaborer de facon rationnelle sa position au lieu de faire du bashing sur l'arbalete et la protection des spikes...


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Message Publié : Ven Jan 16, 2009 5:48 pm 
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Inscription : Dim Nov 23, 2008 12:21 pm
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est-ce que quelqu'un peu me nommé quelques désavantage de proteger les jeune males ?!?!???!!!d'ici 2 ou 3 ans la qualité de chasse serait meilleur pour TOUT LE MONDE !!!!


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Message Publié : Dim Jan 18, 2009 5:41 pm 
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Inscription : Ven Oct 31, 2003 4:24 pm
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Ce que Francoeur dit, si vous lisez bien, c'est que, dans le contexte de la loi du male, si vous protegez les petits, les gens ne tirerons que des gros puisqu'ils ne peuvent tirer les femelles.

La ou ca arrive, ce qui n'est pas assure puisque les gros sont plus difficilles a chasser, et bien au lieu d'avoir des femelles saillies par le meilleur geniteur, vous aurez des femelles saillies par des geniteurs dont la genetique pourrait etre moins bonne. Evidemment la consequence sera une diminution de la qualite genetique.


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Message Publié : Dim Jan 25, 2009 3:02 pm 
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Inscription : Dim Oct 28, 2007 10:54 pm
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frank_24 a écrit :
est-ce que quelqu'un peu me nommé quelques désavantage de proteger les jeune males ?!?!???!!!d'ici 2 ou 3 ans la qualité de chasse serait meilleur pour TOUT LE MONDE !!!!


En voilà un!!! Un ravage de cerfs est capable de supporter un nombre X de chevreuils. C'est pas parce que tu protèges les mâles que ça va être exponentielle. Ca veut dire que puisqu'il y aura plus de mâle il y aura automatiquement moins de femelles. Moins de femelles donc moins de reproduction donc moins de mâle de 1 an et demi à long terme.

L'hiver l'hiver c'est le facteur limitant!!


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Message Publié : Dim Jan 25, 2009 3:11 pm 
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Inscription : Dim Nov 23, 2008 12:21 pm
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mais je crois que ce qui a été fait en pennsylvanie a prouvé que d'instrorer un loie pour protégé les jeunes male porte fruits...je n'ai pas besoin d'un secteur avec un nombre incroyable de chevreuil...meme que je prefere de loin une population de cerf moin élevé....mais avec un meilleur ratio male/femelle...


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Message Publié : Dim Jan 25, 2009 4:37 pm 
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Inscription : Sam Mars 08, 2003 8:20 am
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Localisation : Montérégie
touki, le fait qu'un ravage puisse supporter un nombre X de chevreuil est un très bon argument pour protéger les mâles d'un an et demi.Protéger les jeunes mâles, tout en réduisant le nombre de femelle (qui sera TOUJOURS plus élevé que le nombre de mâles) viendra sûrement contribuer à diminuer la population de chevreuils. Jusque là, je crois que tu es d'accord avec moi. Le fait que la population est moins grande, permettra de donner un petit coup de pouce à l'habitat. Ceci dit, imagine combien de chevreuil un meilleur habitat que présentement pourra supporter!? Donc ton même ravage d'ici quelques années pourra suffire à nourrir plus de chevreuil qu'il le fait présentement...De plus, la santé du cheptel sera meilleure dûe à une meilleure alimentation, donc les faons auront moins de difficulté à passer au travers de leur premier hiver. Moins grande mortalité = plus de chevreuil. Je pense que tous les bienfaits sont là!
David


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Message Publié : Dim Jan 25, 2009 6:15 pm 
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Inscription : Lun Avr 10, 2006 4:53 pm
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Localisation : Rimouski
On s'éloigne un peu du sujet principal mais j'aimerais apporter une précision à propos de la capacité de support d'un ravage. Cette capacité de support dépend largement de la composition forestière de celui-ci et la densité de chevreuil qui y est présent. Ainsi, un niveau maximal de population de chevreuil provoquera une pression forte sur la bouffe disponible et la régénération forestière mais les cerfs dépenseront moins d'énergie en raison de l'entretien "à la gang" des sentiers. À terme cette situation risque de mener à un moins bon taux de survie durant l'hiver en raison de la baisse de bouffe disponible. Inversement, un nombre très faible d'individus dans le ravage ne fait pas de pression forte sur la bouffe et la régénération mais la dépense énergétique est plus grande en raison de l'effort individuel plus grand que les cerfs doivent fournir pour se déplacer (faible entretien de sentier). La situation idéale serait d'avoir une densité moyenne de chevreuil. Présentement, avec l'hiver qu'on a eu l'an dernier, la pression des chevreuils sur les ravages ne doit pas être critique, mis à part certains rassemblements près des sites de nourrissage.

De conclure à une baisse, une augmentation ou une stabilité de population dans les ravages en rapport avec la protection des jeunes mâles est hasardeux... surtout que l'hiver vient mêler grandement les cartes.

David, la relation que tu décris entre le chevreuil et son habitat est incomplète. Tu fais abstraction du fait qu'une augmentation du nombre de chevreuil suite à une amélioration de l'habitat va mener à une plus grande pression sur cet habitat et par la suite une autre dégradation de l'habitat. C'est une roue qui tourne. Et en plus, dans la situation que tu décris, on ne sait pas où on en est avec le niveau de population. Tu semble postuler que ce niveau est actuellement élevé alors que moyen à faible serait peut-être plus adéquat. Ce qui fait qu'il ne devrait théoriquement pas avoir de baisse de population en raison d'une sur-utilisation de l'habitat (bien entendu, on peut avoir une toute autre image en fréquentant les sites de nourrissage et voir comment l'habitat autour est magané mais ce sont des sites localisés et l'habitat plus éloigné des sites de nourrissage est peu sollicité... faut voir l'ensemble du ravage).

Mais cette relation cerf-habitat n'est pas la seule à jouer... comme Touki l'a dit, le facteur principal, c'est ... l'hiver. C'est bien plus ça actuellement qui va influencer le niveau de population dans les ravages des régions plus enneigées. Plus au sud, c'est peut-être moins évident l'effet de l'hiver.

En faisant abstraction de l'hiver, sur lequel on a pas d'emprise, on peut théoriquement augmenter la capacité de support des ravages par une bonne gestion forestière qui prend en compte les besoins du cerf l'hiver. On parle de gestion au lieu d'aménagement car la gestion forestière d'un ravage implique souvent de conserver des peuplements d'abri debout le plus longtemp possible sans travaux. Les travaux ne sont là que pour rétablir une situation (renouveler plus rapidement un peuplement d'abri qui tombe en miette) ou pour améliorer la disponibilité de bouffe (travaux pour faire de la bouffe près des secteurs d'abri). De cette manière, on fait une gestion forestière du ravage qui devrait au pire maintenir sa qualité ou au mieux l'améliorer.


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Message Publié : Dim Jan 25, 2009 9:12 pm 
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macpes a écrit :
On s'éloigne un peu du sujet principal mais j'aimerais apporter une précision à propos de la capacité de support d'un ravage. Cette capacité de support dépend largement de la composition forestière de celui-ci et la densité de chevreuil qui y est présent. Ainsi, un niveau maximal de population de chevreuil provoquera une pression forte sur la bouffe disponible et la régénération forestière mais les cerfs dépenseront moins d'énergie en raison de l'entretien "à la gang" des sentiers. À terme cette situation risque de mener à un moins bon taux de survie durant l'hiver en raison de la baisse de bouffe disponible. Inversement, un nombre très faible d'individus dans le ravage ne fait pas de pression forte sur la bouffe et la régénération mais la dépense énergétique est plus grande en raison de l'effort individuel plus grand que les cerfs doivent fournir pour se déplacer (faible entretien de sentier). La situation idéale serait d'avoir une densité moyenne de chevreuil. Présentement, avec l'hiver qu'on a eu l'an dernier, la pression des chevreuils sur les ravages ne doit pas être critique, mis à part certains rassemblements près des sites de nourrissage.

De conclure à une baisse, une augmentation ou une stabilité de population dans les ravages en rapport avec la protection des jeunes mâles est hasardeux... surtout que l'hiver vient mêler grandement les cartes.

David, la relation que tu décris entre le chevreuil et son habitat est incomplète. Tu fais abstraction du fait qu'une augmentation du nombre de chevreuil suite à une amélioration de l'habitat va mener à une plus grande pression sur cet habitat et par la suite une autre dégradation de l'habitat. C'est une roue qui tourne. Et en plus, dans la situation que tu décris, on ne sait pas où on en est avec le niveau de population. Tu semble postuler que ce niveau est actuellement élevé alors que moyen à faible serait peut-être plus adéquat. Ce qui fait qu'il ne devrait théoriquement pas avoir de baisse de population en raison d'une sur-utilisation de l'habitat (bien entendu, on peut avoir une toute autre image en fréquentant les sites de nourrissage et voir comment l'habitat autour est magané mais ce sont des sites localisés et l'habitat plus éloigné des sites de nourrissage est peu sollicité... faut voir l'ensemble du ravage).

Mais cette relation cerf-habitat n'est pas la seule à jouer... comme Touki l'a dit, le facteur principal, c'est ... l'hiver. C'est bien plus ça actuellement qui va influencer le niveau de population dans les ravages des régions plus enneigées. Plus au sud, c'est peut-être moins évident l'effet de l'hiver.

En faisant abstraction de l'hiver, sur lequel on a pas d'emprise, on peut théoriquement augmenter la capacité de support des ravages par une bonne gestion forestière qui prend en compte les besoins du cerf l'hiver. On parle de gestion au lieu d'aménagement car la gestion forestière d'un ravage implique souvent de conserver des peuplements d'abri debout le plus longtemp possible sans travaux. Les travaux ne sont là que pour rétablir une situation (renouveler plus rapidement un peuplement d'abri qui tombe en miette) ou pour améliorer la disponibilité de bouffe (travaux pour faire de la bouffe près des secteurs d'abri). De cette manière, on fait une gestion forestière du ravage qui devrait au pire maintenir sa qualité ou au mieux l'améliorer.


En plein dans le mille Macpes!!! Moi ce qui m'inquiète c'est comment renouveler des abris dans les ravages actuels dans un contexte de présence permanente de cerfs compte tenu de leurs interactions sur la regénération résineuse souvent constitué de sapins???? Je suis vraiment pas certains qu'on s'attarde suffisamment à cette problématique qui va nous sauter en pleine face d'ici quelques années


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Message Publié : Dim Jan 25, 2009 11:09 pm 
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Localisation : Rimouski
Salut Touki. Le sapin a ses problèmes mais également ses avantages. Il pousse vite à comparé à d'autres essences et forme réellement un bon abri. Mais il a des inconvénient comme être soumis au broutage par le chevreuil (contrairement à l'épinette) mais pas autant que le cèdre. Il est aussi sensible aux insectes et maladies lorsqu'il atteint la maturité. Enfin, il vit moins longtemps que l'épinette blanche et encore moins que le cèdre. Par contre, c'est un bon arbre d'abri et on doit le considérer comme tel. Le fait est que la gestion forestière des ravages s'effectue autant que possible avec les ressources en place, dont la régénération de sapin. Par des travaux de regarnis et d'éducation, on peut ajuster la composition des futurs peuplements d'abri en y mélangeant de l'épinette blanche ou autre selon les régions mais la conversion totale de peuplement d'une essence vers une autre par la main de l'homme est à proscrire (ex scrapper le sapin pour mettre de l'épinette blanche). Faut y aller avec ce que le site produit.

À la fin des années 80 et dans les années 90, on a avancé l'idée que la normalisation de la forêt (répartition de la superficie de l'abri équitablement dans les différentes classes d'âge) était une bonne pratique dans les ravages pour favoriser un renouvellement constant des peuplements d'abri. C'est pas totalement faux mais ça tient pas compte que certains secteurs d'un ravage sont plus favorables au chevreuil (micro-climat, topographie particulière et autres facteurs) et que ces secteurs préféré des chevreuils doivent être gérés différemment. Et ça a donc pas empêché la coupe de secteurs très utilisés par le chevreuil en se disant qu'il irait simplement dans les peuplements voisins... pas toujours le cas. Donc, l'avenue à privilégier est maintenant de ne couper un peuplement d'abri que si on doit réellement le faire... du moins c'est la pratique que le fonctionnaire en place dans ma région tente d'inculquer mais l'industrie a aussi ses besoins. En forêt privée ça va avec la volonté du propriétaire. On peut pas empêcher monsieur d'arrondir ses fins de mois mais on peut le guider vers où c'est moins dommageable pour le chevreuil.. c'est un des rôles que devraient pouvoir jouer les aménagistes forestiers en forêt privée... mais ils ont eux-aussi leurs problèmes de sous-financement car tout ça c'est du temps.

La gestion forestière, comme j'ai mentionné dans l'autre message doit se faire de manière à maintenir le plus longtemps possible les peuplements d'abri, ou du moins maintenir les caractéristiques d'abri d'un peuplement. Par contre, avec le vieillissement des peuplements, vient un jour où la densité résineuse dans le peuplement diminue du fait de la mort progressive de résineux qui le compose (dépérissement). À ce moment, la décision doit être prise de laisser le peuplement aller sans intervention (par exemple parce qu'il offre une très bonne nourriture sous un couvert partiel à proximité d'un peuplement d'abri encore bon) ou décider de récupérer le peuplement ou la portion de peuplement pour en assurer un renouvellement plus rapide pour que l'abri y revienne plus vite, chose qui peut prendre facilement 30 ans, certaines fois un peu moins... En présence d'une grande densité de chevreuil et d'une pression forte sur la régénération de sapin, il peut être bon d'effectuer la coupe de renouvellement sur une superficie suffisamment grande pour limiter l'accès au centre du parterre de coupe pour le chevreuil en hiver. On sait d'ailleurs que le chevreuil va surtout utiliser les 15 premiers mètres en bordure de l'abri pour se nourrir en hiver en condition de confinement...ça varie en fonction de l'enneigement. Ce qui fait qu'une coupe de 2-4 ha laissera amplement de place pour assurer le renouvellement de la régénération sans trop de broutage vers le centre du parterre de coupe tout en permettant au chevreuil de se nourrir en bordure. Mais je dois dire qu'on essai habituellement d'assurer une régénération sous couvert avant de couper à blanc pour utiliser au maximum la régénération naturelle plutôt que de faire un reboisement total qui produit en fait un couvert d'abri beaucoup moins efficace en raison de l'espacement régulier entre les arbres alors qu'une régénération naturelle aura une disposition irrégulière plus efficace pour le chevreuil (bouquets denses, zones moyenne et zones peu denses produisant nourriture). Mais avant de faire ce genre de coupe, faut être certain que c'est le meilleur choix pour le chevreuil.

Touki, pour ce que tu mentionne dans ton message, la coupe semble être une solution possible pour régénérer des patch uniforme d'abri, ce qui peut limiter les probèmes avec le broutage du sapin. Mais si c'est situé dans ou au pourtour d'un site fortement utilisé par le chevreuil en raison d'un site de nourrissage, ce sera une tâche difficile... parce que la pression y est plus grande qu'en temps normal.

On vient de terminer un plan d'orientation de l'aménagement d'un ravage de chevreuil pour Causapscal et il sera bientôt disponible en ligne sur le site internet de la SERV et plus tard sur celui de l'Agence régionale (ou je travaille). Il y a pas mal d'informations sur le scénario d'aménagement applicable en région au fort enneigement (c'est adapté au contexte forestier privée). Il y a aussi le Guide de confection des plans d'aménagement de ravage de cerf publié par le MRNF qui est une bonne source d'information. Avec un peu de recherche sur les termes utilisés et certains principes de gestion des populations fauniques, il est possible de bien s'y retrouver et voir clair dans la gestion des ravages.

Salut!


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Message Publié : Lun Jan 26, 2009 1:16 am 
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Inscription : Dim Oct 28, 2007 10:54 pm
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Macpes,

J'ai travaillé sur les inventaires et l'élaboration des premiers plans de ravage de cerfs dans mon coin. Nous avions voulu faire reconnaître que la distribution des cerfs dans les ravages du coin étaient loin d'être uniforme comme tu le mentionne. Nous voulions plus de protection pour les flancs sud-est et EST à l'abri des vents. En terres publiques ici la micro-gestion nécessaire à une bonne gestion des peuplements composant les ravages et les ressources financières devant y être associés n'est pas en place. Nous avons aussi remarqué que les cerfs délaissaient certains secteurs d'abri parce que la nourriture n'étaient pas suffisante compte tenu de l'explosion des populations. Les aires fixes, ne nous permettaient pas de s'ajuster à ces tendances. C'était rendu au point où forêt quebec voulait l'abolition des aires fixes puisque les cerfs délaissaient ces secteurs traditionnels et disaient qu'ils n'en avait plus besoin.. Mais voilà nos hivers rigoureux sont de retour et nous impose le respect de la nature et de la nécessité des peuplements d'abri. Toutefois on constate que les peuplements mixtes sont aussi très utilisés mais lorsque la neige reprend ses droits les chevreuils retournent aux abris......... je me suis peut-être mal exprimés mais en effet le sapin est important pour le cerf mais cette essence ici est souvent la seule sous couvert et les cerfs la décime par surbroutage dans les abris. On se retrouvent donc sans résineux pour repartir le peuplement d'abri. Les densités sont fortes ici mais depuis quelques années et même avant les hivers rigoureux que l'on a nous avions constaté une baisse du cheptel. Je soupconne une baisse de qualité d'habitat due aux trops fortes populations. J'ai une érabliere dans le ravage et je peux te dire que la regénération étaient très sollicitée et ce meme dans les peuplements feuillue. Dans les peuplements mixte et résineux, c'étaient pires. Une chose est certaine les chevreuils de la 11 avaient le poid moyen le faible de la province selon les dernières infos que j'ai. Avec notre dernier hiver cela devrait permettre à la regénération de se reconstituer.


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