Post très intéressant ... malgré les points de vue différents.
Je chasse à Anticosti depuis 2004 (SEPAQ). Quatres années au nord (Carleton et McDonald --- à la mi-octobre) et huit années au sud (Galiote --- dernière semaine d'octobre). Grosso modo, les années les plus difficiles furent la première (2004) et l'avant dernière (2015). Ma fréquentation hors sentier a augmenté d'année en année et ce basé sur 2 constats. Capacité d'approcher les bêtes de plus près et nombre de bêtes observés. Le mixe de mes récoltes varie d'année en année (femelles et bucks de toutes tailles, mais aussi quelques erreurs de jugement pour revenir avec un veau --- hé oui, ça arrivE). En général notre groupe arrive tout de même à très bien tirer son épingle du jeu. On en a même un qui arrive à tuer ses 2 bucks matures à chaque année.
La question relative à la rigueur de l'hiver (avec tout ce que ça implique) -vs- la récolte de l'automne suivante est très subjective. Il y en a pour qui ça n'a aucune importance et qui vont réserver soit sur place pour l'automne suivant (beaucoup font comme ça) ou avant la fin de l'année (toujours pour l'automne suivant). Il y en a aussi pour qui c'est important (pour toutes sortes de raisons très valables) de pourvoir se faire renseigner sur l'état de la situation. Chacun a ses besoins et il faut respecter cela.
Là où je veux en venir c'est qu'il est très difficile de prévoir quel sera le taux de survie du cheptel d'année en année. Il y a beaucoup de facteurs en jeu (état de la population, qualité de la nourriture, stock de gras sous-cutané à l'automne, date des naissances, poids des veaux au moment ou l'hiver s'installe, durée de l'hiver, rigueur de l'hiver -- neige au sol et température, accès à la nourriture durant l'hiver, etc...).
En parlant de données j'ai mis en graphique un petit échantillon de données météo de la station Port-Menier ainsi que les statistiques de récolte sur une période 2003-2016.


Notez qu'il y a quelques années pour lesquelles il manque des données.
On peut voir que l'hiver le plus "rough" en terme de précipitation et accumulation fut 2013-2014 (suivi de 2 hivers moins difficile). Fait intéressant, la récolte de mâles en 2014 ne fut pas aussi mauvaise que 2015. On a même vu une petite remontée en 2016. Le nombre de femelles est assez constants avec une baisse en 2015 et 2016. Et le nombre de veaux n'a pas vraiment changé tout au long de cet horizon de temps.
Il faut aussi noter une baisse d'un peu plus de 30% de la récolte totale entre 2014 et 2015. Ce qui peut sembler normal après un hiver très difficile en 2013-2014. Faut-il s'en inquiéter ? Je crois que non. Il y a eu d'autres hivers très rigoureux à l'île et le chevreuil a toujours su revenir en force. Le problème, pour certaines personnes, c'est de savoir s'il faut réserver ou pas (pour toutes sortes de raisons valables). Je comprends très bien le point. Mais je ne connais personne qui a la réponse.
Malgré tout ceci, je vais continuer d'aller chasser à l'île car pour moi c'est un paradis sur terre pour le chevreuil.
À chacun son opinion là-dessus.
ciao,
Francois