Wow! Première fin de semaine de chasse à vie magique! Samedi, ouverture de la chasse. Journée tranquille, où j'accompagnais mon chum dans sa chasse. Fin de journée, un beau veau qui se présente dans nos pommes. Comme on a le droit à tout, et qu'il est beau, go for it! Une belle shot, une piste super claire, et un veau qui nous attend mort pas loin de la rivière! Quelle chance, première journée de chasse à vie, et j'ai assisté à tout ça, avec l'adrénaline dans le tapis! Premier chevreuil pour mon chum, première fois pour moi où je vois la séquence complète, du tir au vidage, à remonter la bête et la suspendre... Premiers filets mignons de chevreuil aussi, OMG (ok, je suis carnivore à l'os, et fan finie de viande sauvage!)
Deuxième journée, à mon tour d'avoir mon poudre noir. Sous les conseils d'un ami et partner de chasse, j'ajuste ma lunette plus proche pendant la journée, et je pratique ma séquence si un chevreuil arrive, non stop. J'ai le temps, le bois est mort, vent du nord, même les écureuils et les geais bleus sont tranquilles. Je pratique et je pratique, enlève mes mitaines, place l'arme comme il le faut, repère de quoi de significatif à la vue, puis le retrouve avec la lunette... Pratique la séquence, sans le faire, de crinquer le chien, de respirer, etc. Je sentais qu'un chevreuil allait se présenter, le timing était trop mauvais et plein de trouble, pas de palant, je travaille demain, faut que je retourne à Montréal...Comme de fait, à la brunante, une belle femelle avec le tour des yeux et le museau bien blanc se présente devant le spot de mon ami. Il n'est pas dans le bon sens du vent, elle passe tout droit. Peu de temps après, je la vois retontir. Réveille le chum, fait ma séquence enlève les mitaines, repère de quoi à oeil nu, vise dans le scope, place l'arme, et j'attends. Un interminable au moins 10 minutes qui m'a paru une heure, une patte à la fois. J'ai vu un bon bout que la tête et la queue, le vital caché en arrière des arbres. Un pas plus loin, je ne vois que le vital entre deux arbres. Mais pas assez d'espace pour tirer, la chasseure pas d'expérience que je suis, premier tir avec un poudre noir, je préfère attendre. Pratique la respiration, ouf que c'est pas facile, le coeur veut me sortir de la poitrine. Elle fait un demi pas à la fois, c'est interminable... Finalement, elle avance enfin assez, mais se tourne face à nous, et semble vouloir retourner par où elle est venue... Elle nous a entendu.... Une bataille d'écureuils nous sauvent la vie, elle les regarde, et se dit qu'il n'y a rien d'inquiétant... Je retiens mon souffle, elle décide finalement de se retourner vers notre spot de pommes-carottes, parfaitement placée... J'attends qu'elle ne bouge plus, j'essaie de respirer mais ça ne marche plus du tout, j'ai crinqué le chien entre temps... Ma croix est bien enlignée sur le vital, et PAF, je tire. Show de boucane, je suis sourde, je n'ai de yeux que par où elle est partie, l'arme aurait pu aussi bien être sur un stand et pas sur mon épaule, je n'ai rien senti (avec mon 115 livres mouillé, le recul des armes me fait un peu peur...) . Elle sursaute et se pousse droit devant. On attend un peu, et notre ami un peu plus loin vient nous rejoindre. On part vers l'auto, sens inverse, ramasser le kit d’éviscération. 45 minutes plus tard, la noirceur tombe, on va voir nos pommes. Une bonne quantité de sang foncé... On suit sa trace, pas facile avec les flash light, elle perd pas mal de sang à certains endroits, on trouve même du poil, mais un gros bout sans rien ensuite... Je vais chercher nos amis à qui appartiennent la terre, en renfort... et c'est là que j'ai découvert à quel point j'avais aucun sens de l'orientation, j'ai failli me perdre dans la piste toute droite qui arrive jusqu'à chez eux, chemin que j'ai fait des dizaines de fois! LOL
Dur faire une histoire courte, j'ai tellement d'images secondes par secondes! En voyant qu'on ne trouvait pas, on a appelé deux conducteurs de chiens de sang. Malheureusement, les deux et leur chien avaient eu une journée de fou, et ne pouvaient pas se déplacer. Par contre, après discussion avec mon ami Marc sur ce qu'on a vu, ils établissent que c'est très probablement un tir de foie, surtout que c'est sur le côté gauche que j'ai tiré. Mortel donc, mais pas aussi rapide qu'un tir au coeur ou aux poumons. On continue nos recherches, et finalement l'amie à qui appartient la terre trouve une bonne quantité de sang sur le bord de la Yamaska. On suit la piste, on cherche partout, mais inévitablement, le sang, parfois très abondant, arrête au même point. On a cherché pendant 3h30 dans le noir à la flash light. Dans la grosse bouette, à ramper dans les ronces, à grimper des coins pas faciles... On a finalement remis la recherche au lendemain matin.
Le lendemain, au lever du soleil, on est reparti sur ses traces. On a rapidement trouvé par où elle était passé pour descendre à la rivière, son chemin entre nos pommes jusqu'au bord de l'eau était clair. Mais malgré un autre 2h de recherches, on arrivait toujours au même point où la dernière trace de sang a été trouvé la veille, qui à la clarté, tombait directement en face d'une île. Retour à la maison, on ne trouve rien de plus. Finalement, mon amie Chantall accepte de venir avec moi en canot explorer l'île. On y trouve deux belles traces de sang frais, épais et rouge comme le reste, de grosses traces de pas aussi, à la pointe de l'île complètement, et rien du tout ailleurs sur l'île. On en déduit quelle est retournée à l'eau aussitôt, on a fait le long des berges des deux côtés en canot, mais rien, pas de traces nulle part. On a pris notre courage à deux mains et remonté le canot par une pente glaiseuse moyen sympathique, mes bras devraient s'en souvenir demain...
On aura cherché près de 8h en tout, pour en venir à la conclusion que soit elle s'était noyée, soit elle a suivi le courant et est allé mourir plus loin. Elle a décidé que les bêtes sauvages profiteraient de sa viande plutôt que nous cette année, et c'est bien correct comme ça.
Je suis très contente de cette première expérience de chasse, une fin de semaine chargée en émotions, fière d'avoir été capable de garder mon calme, d'avoir tout fait dans les règles de l'art, et de pouvoir boucler la boucle en allant jusqu'au bout.
Une fin de semaine de chasse mémorable, jamais je ne pourrai remercié assez mon chum de m'avoir initié, mon ami Marc pour sa passion et sa détermination, mes amis Chantal et Robert pour leur terre et toute l'aide apportée, et mon cousin pour ses conseils on the side.
Étrangement, ou peut-être pas, jamais je ne me suis autant sentie connectée avec la nature, et c'est fait, je suis une fan de chasse finie! À l'an prochain petits chevreuils! <3
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