Comme à chaque année, mon ami et moi s'organisons un voyage de pêche à la Baie James. Étant sur les territoires publiques, il n'en revient qu'à nous d'assurer notre bien-être et notre survie pendant la durée du voyage. Il n'en tient qu'à nous également d'apporter tout objet nécessaire pour subvenir à nos besoins et pour réaliser ce genre d'expédition.
La route du Nord étant ce qu'elle est, un véhicule solide et une remorque à chaloupe robuste sont des plus nécessaires. Pneus de secours, feux de détresse, trousses de premiers soins, de l'eau en quantité etc. Je vous épargne la liste complète des objets requis, c'est ahurissant la quantité d'objet aussi anondin soit-il qui sont nécessaires pour les « au cas où » ou simplement pour notre petit confort. Malheureusement, ce ne sera que sur place que nous nous rendrons compte qu'il manque ceci ou cela.
Après une journée de route et d'arrêts momentannés pour manger, aller au toilette, acheter quelques trucs et gazer, enfin sommes arrivés sur place accompagné d'une autre équipe qui eux séjourneront sur un autre site à quelques kilomètres de nous pour une durée de 3 jours.
Dès la première journée, la survie débutait ! Comme il fait claire très tôt, il est difficile de dormir le matin venu. Un déjeuner de bacon, saucisse, patates risolées, oeuf, fromage, tomate, doré, café au sirop d'érable est le bienvenu.
Pêcher pour sa survie !
À chaque matin, nous attrapons le nécessaire en doré pour le diner et chaque après-midi, nous attrapons le nécessaire en doré pour le souper. C'était comme ça tous les jours du voyage. On attrape plusieurs dorés et brochets à chaque sortie alors pratiquant d'innombrable mise à l'eau, il est facile de sélectionner des dorés de choix en remettant à l'eau tous les brochets ça va de soit et tous les dorés qui dépassent 18 pouces ou qui ont moins de 16,5 - 17 pouces. Chaque repas est accompagné tantôt de frite, tantôt de patate dans le charcoal, de bettraves, de salade, de concombres, de champignons, oignons rôtis et de vin blanc. Les repas de dorés se succèdent l'un après l'autre mais demeurent diffèrents : pannés aux herbes, frits, dans le beurre, caramélisés à l'érable, pannés à l'italienne, pannés croustillant, dans le beurre et bière etc.
Dans la chaloupe, il fait très chaud, la quasi-absence d'insecte piqueur en ce début de saison et le soleil au zénith nous offre l'opportunité de pêcher vêtue de culotte courte, de croc et de lunette de soleil seulement. Imaginez la scène, le ventre bien rempli, du doré à profusion, canne à pêche à la main, un soleil plombant, en bedaine, une complicité avec son ami qui blague sans arrêt, tout cela accompagné d'une p'tite frette… Je ne vois pas comment cela pourrait aller plus mal…
Quand la fin approche, faut bien en garder quelques-un pour rapporter
Rituels du soir
Tous les soirs, nous nous efforçons de survivre dans la tente moustiquaire, aucun insect piqueur n'y est présent grâce aux vertues de Thermacell. On se ractontait des hisoires, des blagues, des souvenirs en passant par les problèmes politiques du Québec... On agrémente ces scéances thérapeutiques de gouda fumé, vin blanc, bières et rhum brun...Inutile de vous dire qu'après chaque scéance nous avons résolue maintes problèmes sociaux et politiques.
Quelques instants mémorables en visite chez nos amis
En pyjama... un petit matin prêt pour la pêche
On oublie souvent d'apprécier le décor... La Baie James à couper le souffle
Évidemment cette photo est loin de rendre hommage à ses paysages pittoresques...
Sur le chemin du retour, la tête remplie de beaux moments, la nostalgie s'installe déjà et comment pourra-t-on faire encore mieux l'an prochain ? Finalement, dans mon périple annuel de survie à la Baie James, j'ai pris un peu plus de 6 livres et ces « vacances » mon épuisé totalement, j'en aurai assurément pour une couple de semaine à m'en remettre.
Bonne survie les crinqués !