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Notre chasse aux dindons 2016

Cette année, j'avais particulièrement hâte à la saison de chasse aux dindons je ne sais trop pourquoi. Le printemps a été tardif. Après un beau mois de mars, avril a été désastreux comme température. Cela a eu l'avantage de se documenter, de lire plusieurs articles sur le dindon, de visionner des vidéos, de bien se préparer pour cette chasse si excitante.

Nous y voilà maintenant à ces journées tant attendues. Accotés sur un arbre, camouflés le mieux possible, on espère être au bon endroit. Pas loin du dortoir, je vois des dindons au faîte d'un gros tremble. On attend. Lors des premières minutes de chasse, nos préoccupations sont principalement tournées au setup. Ajustement du coussin, des vêtements et de notre site afin d'être le plus camouflé possible et ce sans faire de bruit. Sorties des calls, des jumelles, etc. Je suis prêt physiquement et psychologiquement pour cette chasse. Le paysage est changeant au fur et à mesure que les minutes passent. C'est la période où les oiseaux sont les plus actifs, tout au moins au niveau du chant. Chacun fait son coq. À gauche, le soleil se lève et les teintes du ciel se dessinent comme une aquarelle.




Comme l'an passé, mes pensées commencent à vagabonder. Je ne peux rien y faire. C'est comme un passage temporel où l'espace et le temps se fondent en souvenirs ou un bien-être s'installe. Je chasse avec mon chum Richard Marquis, un ami que j'ai connu à Drummondville. Il me sert de guide pour ces deux jours de chasse. Quand je lui ai demandé si je pouvais l'accompagner au dindon cette année, il m'a dit oui avec plaisir et m'a offert de coucher chez lui la veille de nos journées de chasse. Il m'a prêté une arme à feu, conséquence de mon déménagement à Montréal. Mon stock de chasse est éparpillé un peu partout au Québec considérant le manque d'espace au condo. Richard a toujours faire preuve d'une grande gentillesse. C'est la bonté en personne. L'amitié, c'est difficile à décrire. Il y a beaucoup d'invisibilité, on la sent quand elle est là, elle est simple, sans grande manière, sans explication. Des fois, on la perd sans trop savoir pourquoi. Elle se fragilise avec le temps ou se solidifie. Dans mes pensées, je vois mon chum Gilles qui vient à ma rencontre les deux bras levés en l'air. Ça fait quelques mois que l'on ne s'était pas vus. Il a le sourire fendu jusqu'aux oreilles. Le plaisir de se voir est toujours là. Gilles, c'est plus de de 30 ans d'amitié. Il ne m'a jamais lâché. Il ne chasse pas, ne pêche pas, on ne fait pas de sport ensemble, on se voit que 3 ou 4 fois par an et la rencontre est toujours chaleureuse, attentive à l'autre, intéressée par ce qui nous arrive réciproquement.



Un glou glou se fait entendre au loin me ramenant à la réalité du moment. Les dindons commencent à sortir de leur perchoir. Les calls des chasseurs aux alentours commencent à se répondre réciproquement. On ne sait plus qui de l'oiseau ou du chasseur répond au call de la femelle. Mes pensées vagabondent jusque dans l'ouest où mon ami Dominic Imbeau s'est toujours comporté comme un ami véritable. C'est toujours un plaisir quand on se voit. Je me souviens les soirées dans son garage, cigarette et verre de vin à la main, on se faisait des plans pour le lendemain ou on se parlait de notre petite vie, on riait. Une complicité agréable qui ne se vit pas souvent mais qui fait tellement de bien Depuis, la cigarette a disparue ainsi que le vin mais l'amitié est présente, plus diffuse, lointaine mais elle est là.

Quand je pense que je vais aller pêcher avec mes chums de l'université en juin. On s'est revu le mois passé après, près de 40 ans d'absence. On était les meilleurs amis à l'époque. Et là, on va aller pêcher ensemble, des retrouvailles dans un chalet pendant 4 jours. Que de souvenirs qui vont refaire surface et probablement que notre amitié de l'époque va prendre un nouveau tournant, une nouvelle dimension. La pêche et la chasse a l'avantage de réunir les amis, je ne sais pas trop si c'est la nature qui a ce don ou c'est la pratique de cette activité qui permet de retrouver en soi la simplicité de la communication. Peut-être que l'on retrouve la simplicité de l'enfance. C'est probablement un ensemble de choses qui fait que la magie opère. Un vol d'outarde passe au-dessus de nos têtes.

Richard me fait signe, il a vu des dindons au loin, sept femelles. On fait quelques calls, des réponses se font entendre. Nos calls s'agitent, nos fusils sont prêts. Il faut se concentrer, on est là pour chasser !

Quatre dindons pour deux chasseurs heureux. La chasse, quoi de plus merveilleux lorsqu'elle se pratique entre amis ! Deux belles journées des plus agréables et de nouveaux moments d'amitié dans le pack sac à souvenirs ! Merci Richard encore une fois pour ces bons moments. 

​Pierre Chabot






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