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Mes chasses 2016 ... finalement ce fût une belle expérience !

Pour la plupart des chasseurs, la chasse aux gros gibiers est maintenant terminée. On a un peu plus de temps pour la lecture et l'écriture, alors permettez-moi de vous raconter ma semaine de chasse 2016.

Ma semaine de chasse à l'orignal a débuté le 24 octobre pour se terminer par la chasse au chevreuil le 30 octobre. Un peu bizarre n'est-ce-pas ?

Accompagné de mon frère Jean et de deux amis, notre chasse à l'orignal s'est déroulé sur deux jours. La première journée, aucun d'entre nous n'a vu quoi que ce soit mais le lendemain, une femelle et son veau ont fait l'objet de deux tirs de carabine et la chasse s'est terminée à ce moment-là. Jean et Claude ne nous ont même pas laisser le temps de profiter du paysage ;-)

Nous chassions dans une Zec où des caches bien situées existent depuis plusieurs années. Aucune préparation, la chance nous a souri et nous avions la possibilité de récolter mâle, femelle ou veau. Compte tenu de la temprérature, on devait quitter le lendemain sans faute pour aller refrigérer la viande.

Rien à raconter côté stratégie. Par contre, il nous est arrivé quelques difficultés pour monter à notre camp et heureusement, de bons samaritains de la Beauce nous ont aidés à nous sortir d'un embarras certain avec un de nos quatre-roues. Je vous partage quelques photos.




Quant à la chasse au chevreuil, mon frère Daniel m'avait donné la permission de chasser à son spot qu'il avait empâté depuis quelques semaines puisqu'il était toujours à la chasse à l'orignal et que la chance n'était pas au rendez-vous pour lui. À la deuxième journée de chasse, une belle femelle se présente à portée de tir. Je voyais ma chance de récolter rapidement mon chevreuil à l'arbalète.

Elle s'est présentée tout d'abord par la droite mais les branches m'empêchaient de tirer. Cela a duré plusieurs minutes. Par la suite, elle s'est présentée comme ce buck sur cette image prise sur le site de TheCrossbowStore.com. Elle est restée comme ça un temps interminable.



Au lieu d'attendre un meilleur positionnement, j'ai tenté ma chance quand même. Un vrai débutant ! Je venais d'acquérir mon arbalète et j'avais fait quelques tirs d'ajustements la veille. Ce n'était pas tout à fait à mon goût mais j'avais déjà brisé deux flèches lors des ajustements il ne m'en restait que deux autres. Je ne voulais pas prendre le risque d'en perdre une de plus et me retrouver le bec à l'eau.

Alors, j'ai tiré. Le chevreuil se retourne et s'enfuit à toute allure. J'ai eu le temps de voir une marque sur le flanc. J'ai eu l'impression que je l'ai touché. J'attendis 20 minutes et je suis descendu de ma cache pour voir les résultats. Aucune goutte de sang. Je cherche … et rien. Je m'aventure dans un périmètre de 20 pieds et RIEN ! Je n'en reviens tout simplement pas. Je suis frustré. Je m'en veux de ne pas avoir attendu. Un vrai Zouf comme dirait Guy A Lepage.


Je me calme. La noirceur arrive, on a l'impression que la chance me quitte. Tout à coup, un déclic se fait ! Quand on cherche du sang, on cherche des trainées ou des gouttes rouges. Il se peut que ce soit autres chose… d'autres indices, du poil, par exemple. Je retrouve ma flèche, je ne sens pas d'odeur. Mais à côté, une traînée verte qui provient soit de la panse ou de l'estomac et quelques poils blancs sur le sol.



À y regarder de près, il s'agit bien de l'estomac. Je l'ai blaissé, je suis bien content de ne pas avoir brusqué les choses et de de ne pas m'avoir aventuré trop loin pour lui faire peur. Je vais mettre toutes les chances de mon côté pour retrouver ce chevreuil. J'appelle donc Gaston Houle qui a un chien de sang et qui connaît sûrement quelqu'un dans la région de la Beauce. Effectivement, Gaston me met en contact avec l'Association des chiens de sang. En quelques minutes, je réussis à parler avec Karyne Bruneau, conductrice de chien de sang de Saint-Sylvestre. Je lui explique le cas et elle m'indique que la bonne nouvelle, c'est qu'elle croit que ce sera un tir mortel mais qu'il faut donner du temps à l'animal. On se donne rdv à 21 :00 le soir même. L'aventure commence.



Karyne Bruneau, la conductrice et son chien un braque de Weimar




L'estomac se vide littéralement du chevreuil et on trouve du sang clair sur sa route. Tout nous porte à croire que nos chances sont bonnes.

​On poursuit notre route et on dirait bien que le chevreuil fait un grand cercle. Tout d'un coup, on l'entend qui déguerpi. Il s'était couché et on l'a fait fuir. Malheureusement, on doit mettre fin à notre recherche de peur de le faire faire fuir encore et que sur le coup de l'adrénaline, il court sans s'arrêter et que le sang arrête de couler. C'est malheureux, je m'en veux d'avoir été si impatient. On convient que l'on se revoit à deux heures du matin pour poursuivre notre recherche.

​Karyne va aller rejoindre un ami qui va nous aider dans notre recherche tout à l'heure. Quelques heures de repos, ça va me faire du bien.

​Au milieu de la nuit, on reprend le travail. On revient à l'endroit où on avait levé le chevreuil la dernière fois. Chaque fois que la chienne trouve du sang, Karine ne manque pas l'occasion pour la féliciter. Le chien semble plus énervé et on trouve du sang accumulé là où il s'était couché. On poursuit et finalement. La chienne le trouve. Nous sommes tous contents. Karine reste quelque temps seule avec sa chienne et lui donne sa récompense. 

​Je suis soulagé. C'est comme si j'avais réparé mon erreur. Je n'ai jamais rencontré un chasseur qui était indifférent lorsque'il avait blessé un chevreuil par maladresse ou inadvertance comme moi.


Avant de vider le chevreuil, nous l'avons examiné pour comprendre ce qui s'est passé lors du tir. Compte tenu de l'angle du tir, la flèche a frolé le côté de l'animal en surface. Une lésion de quelques centimètres Par la suite, elle a passé sous le ventre et l'a ouvert de sorte que l'estomac s'est vidé complètement. La flèche a atteint la patte arrière et l'a sectionnée. La panse n'était pas touchée et c'est de là qu'il perdait du sang. J'ai été chanceux dans ma malchance.



M Éric Gobeil, l'ami de Karyne, qui nous a aidé dans notre recherche.


Une fois le chevreuil vidé, je l'ai déposé sur des troncs d'arbres de manière à ce que l'air circule autour. La nuit était fraîche, je ne craignais pas pour la viande. J'ai décidé que je ferais le reste demain après 3 heures de sommeil. Trop crevé ;-) On retourne au camion et nous étions bien heureux du travail effecté.
 



Le lendemain lorsque je suis allé chercher ma caméra de surveillance. Il y avait cette photo de ma femelle lorsqu'elle était dans la position où je ne la voyais pas assez pour tirer. Une belle femelle !


Il y avait aussi cette photo d'un chasseur qui avait l'air dépité et qui se posait plein de questions :-)

Cette expérience m'a appris plusieurs choses :

  1. La patience est une qualité de première importance pour le chasseur. Il faut savoir attendre mais il faut savoir aussi quand tirer.
  2. La connaissance est la deuxième qualité. Je suis très heureux d'avoir pris la bonne décision de ne pas courir après mon chevreuil et d'avoir contacter l'association des chiens de sang.
  3. La persévérance dans la recherche de l'animal que l'on a blessé est aussi importante que de savoir tirer.
  4. Toujours ajuster son arme avant la chasse. Je le savais mais j'aurais dû y consacrer plus d'énergies. Trop pressé d'aller chasser !!!! 
​Je remercie Karyne Bruneau et sa chienne. Karyne a été formidable. Elle est persévérante, calme et positive. Cette recherche de mon chevreuil fut une de mes plus belles expériences de chasse de ma vie. De voir travailler la conductrice et la chienne. C'est formidable.

Pierre Chabot

 



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