Arrivés à l'aéroport, nous nous présentons pour la pesée des bagages. 50 livres correspondent au maximum du poids de vos bagages que vous pouvez amener ceci excluant bien sûr vos bagages à main.
Quelques suggestions : Tentez de mettre ce qu'il y a de plus lourd dans votre bagage à main que vous transportez avec vous dans l'avion. Cependant, les petites valises de transport utilisées normalement en voyage sont trop grosses. Un petit sac à dos peut faire l'affaire. Le personnel de l'aéroport est très stricte sur le poids des bagages. À vous de les peser avant de partir, sinon, il est possible que l'on vous demande de baisser le poids de vos valises. Au mieux, vous paierez un montant de 2$ par livre excédentaire si, bien entendu, le maximum de charge pour l'avion n'a pas été atteint.
Vous pouvez éviter le poids de la literie en louant à Anticosti le nécessaire (drap, couvertes, etc.). Une dame de l'île offre ce service pour 20 $. Informez-vous auprès de l'agent de la SEPAQ lors de votre réservation.
Pour le départ à Mont-Joli, prenez une place à gauche de l'appareil si vous regardez vers la queue de l'appareil ou à droite si vous regardez en direction di cockpit. Ceci vous permettra de jeter un regard vers la côte lors du trajet. Le paysage est très beau à regarder.
Prenez cette place le plus près du cockpit ce qui vous permettra de descendre parmi les premiers et ainsi être les premiers à faire la fille pour le comptoir de la SEPAQ et prendre possession de votre véhicule et ainsi de suite. Cela vous évitera un délai d'attente inutile.
Le départ s'est fait par avion de Mont-Joli à 9h15. Le DASH 8 de Air Inuit a pris 55 minutes pour nous amener à bon port. Le pilote a fait un virage serré pour saluer notre entrée sur l'île. À l'arrivée, on s'enligne au comptoir de la SEPAQ Anticosti pour l'enregistrement et obtenir quelques informations de base.Après, on s'enligne à nouveau afin qu'un pick-up Ford 250 nous soit octroyé pour la durée de notre séjour.
Par la suite, départ en direction de Port Menier. Dans l'ordre ou dans le désordre, vous allez à l'épicerie acheter vos victuailles pour la semaine et de finaliser votre enregistrement et obtenir certaines informations à l'établissement de la SEPAQ.
Avant de partir en direction de notre première destination qu'est Galiote la mer, nous avons décidé de dîner à l'Auberge Menier. Excellent repas et ambiance cordiale. À Menier, il n'est pas rare que les chevreuils s'approchent près de vous pour quémander des friandises. Ces chevreuils ne sont pas menacés puisque la chasse y est défendue dans le secteur. Ils sont donc apprivoisés et n'on pas peur de l'humain. Toujours à l'Auberge Menier, il y a un point de vente d'articles promotionnels de la SEPAQ. De beaux articles à un prix raisonnable. À la boutique artisanale près de l'épicerie, divers articles produits par les artisans d'Anticosti pourraient vous intéresser.
Quelques suggestions : Faites votre liste des repas et conséquemment, votre liste d'épicerie avant de partir. Les denrées dont, à mon avis, minimum, 25% plus cher que sur le continent. Les distances sont grandes sur l'île et le temps de transport est important. L'on doit éviter de retourner à l'épicerie pour deux raisons : en milieu de semaine, le stock est à la baisse et il y aura des denrées épuisées et le temps de transport est du temps en moins pour les activités de villégiatures.
2h30, départ vers Galiote la mer. Environ 2h30 de route. La route Trans-Anticostienne est, à certains endroits, mieux entretenue que la route 20 !
Le trajet nous amène à traverser la rivière Jupiter. Contrairement à mon voyage de 2005, nous n'avons vu aucun saumon près du pont. L'eau est limpide et donne un avant goût des rivières de l'île.
Nous continuons la route jusqu'à Brick. Un arrêt est essentiel. Un magnifique canyon est observable et si le cœur du géologue, archéologue ou paléontologue bat en vous, vous serez bien servi par ce canyon. De nombreux fossiles jonchent le lit de la rivière et ses rives.
Photo : Hélène Gingras
Nous avons décidé d'aller visiter l'embouchure de la rivière Galiote qui est à moins d'un kilomètre des chalets. Première crevaison sur l'île. Un charmant vacancier est venu me donner un coup de main pour changer le pneu. Sur l'île les crevaisons sont fréquentes. Le personnel de la SEPAQ recommande de ne pas circuler sur les abords des routes.
Photo : Hélène Gingras
La route pour s'y rendre est quelque peu cahoteuse mais ne laissez-vous pas tenter de faire demi-tour. Des personnes que nous avons croisées en route nous ont mentionné qu'ils ont vu de très près un pygargue. Malheureusement, ce ne fût pas notre cas.
Photo : Pierre Chabot
Après souper, nous sommes allés au chalet # 3 pour voir si les chevreuils étaient au rendez-vous. Le coucher de soleil saluait notre présence.
Au retour au chalet, il y avait un chalutier au large. Peu de temps après, une chaloupe à moteur quittait l'embouchure de la rivière Galiotte et fut hissé sur le chalutier. Nous sommes convaincu qu'ils ont pêché le saumon à l'embouchure de la rivière avec un filet. Nous allons rapporter les faits le lendemain lors de notre excursion au Chicotte.
Lundi, le 7 juillet,
Direction Chicotte la mer pour aller changer notre pneu ou réparer notre crevaison. À Chicotte, nous avons décidé de faire une heure d'équitation.
Vous pourrez y observer de nombreux fous de Bassan qui plongent à une vitesse de plus de 100 km heure pour y capturer leur pitance.
Pour plus d'info sur les fous de Bassan : http://www.oiseaux.net/oiseaux/fou.de.bassan.html
Si vous êtes chanceux, vous pourrez y observer des pygargues. L'observation de chevreuils y est fréquente.
Les iris en fleurs sont légions à Anticosti pour le plaisir de nos yeux.
Photo : Pierre Chabot
Finalement, notre randonnée a duré 1h30 et c'était bien suffisant pour ma part. J'avais les fesses quelque peu sensibles. C'est une activité incontournable si vous êtes dans le coin de Chicotte et Stéphane Villemeure, le guide, connaît les chevaux et est d'une gentillesse remarquable.
Retour à la Galiote pour le dîner et une petite baignade dans la rivière. L'embouchure de la rivière est presque fermée par l'amoncellement de cailloux. L'eau est peu profonde et chaude … une fois saucé. Je me suis baigné en compagnie des saumons. Une dizaine de saumons fréquentaient l'embouchure de la rivière et se laissaient bercer par le courant qu'exerçait le rétrécissement de la rivière.
Une belle expérience. Je suis convaincu que le membres du chalutier ont fait du braconnage la veille pour y capturer du saumon avec un filet. J'ai informé le personnel de la SEPAQ de mes prétentions. Ils m'ont indiqué qu'ils veilleraient au grain.
Mardi, le 8 juillet,
On fait nos bagages et on se prépare pour notre deuxième partie du voyage, Rivière à l'huile. On arrête à Chicotte pour faire un sentier qui monte la rivière du même nom. Une petite baignade est un must. Des cuvettes ont été creusées au fil des ans par l'érosion provoquée par les roches qui tournent sur elle mêmes avec l'aide du courant. Avec les années, de nombreuses années, la nature nous fabrique de magnifiques bassins d'eau, avec par endroits, une profondeur de 5 à 6 pieds d'eau. L'eau est très chaude.
Photo : Hélène Gingras
Nous profitons de l'arrêt au Chicotte pour faire le plein. Ne soyez pas surpris de constater que l'essence sur l'île est à 1,87 $ le litre comparativement à 1, 47 $ à Rivière du Loup et Rimouski et 1,37 $ à Drummondville.
Dîner à l'auberge Chicotte avant le départ pour Rivière à l'huile. La soupe Minestrome et le filet de turbot farci aux crevettes sur un nid de riz fait son œuvre. Le gigantesque chou à la crème nous permet de renouveler nos résolutions du jour de l'an.
Le guide Fabien Roberge nous souhaite une bonne route et me donne quelques conseils quant à la pêche à la truite à Rivière à l'huile. Nous prenons une autre route que celle que nous avions pris pour se rendre au Galiotte, histoire de faire différent.
La route entre Chicotte et la Trans-Anticostienne se fait mieux que la route qui passe par Jupiter. Cette route nous permet d'en connaître un peu plus sur l'île. Je vous suggère de faire un arrêt au lac Wikenden.
C'est le lac le plus profond et le plus grand de l'île. Lors de votre trajet, vous allez vous apercevoir que la morphologie du terrain est quelque peu différente de ce que vous avez vu jusqu'à maintenant. Quelques arbres ici et là. Moins de végétation, les arbres plus petits et plus de roc. La raison en est bien simple, En 1955, un feu d'une rare intensité a dévasté plus de 7% de la végétation de l'île. À cet endroit, le feu était si violent que même l'humus a brûlé.
On arrive à McDonald. Arrêt obligatoire pour enregistrer notre arrivée au nord et payer le droit de pêche pour le lendemain. McDonald est au nord ce que Chicotte est au sud. L'auberge y est magnifique et vous pouvez vous inscrire à un certain nombre d'activités
Nous y avons croisé un couple qui nous mentionnait que lors de leur randonnée de kayak, ils s'étaient approchés à moins de 100 mètres d'un rorqual commun qui dormait.
Rivière à l'huile tient son nom, semble-t-il, de marins qui y avaient vu des traces de suintement d'huile sur une paroi rocheuse è l'embouchure de la rivière.
Arrivé au chalet, nous avons une belle surprise. La vue sur la mer est très jolie. Nous avions cru entendre, que du chalet, que nous n'avions pas la vue sur la mer ce qui occasionna cette belle surprise. L'embouchure de la rivière est à moins de 100 mètres du chalet et c'est là que j'irai taquiner la truite. À l'embouchure, nous avons vus à quelques reprises des chevreuils.
Le chalet est plus rustique que ceux du Galiote. Tout est au gaz, il n'y a que des lits simples. Chacun son lit !
Quelques suggestions : Garder vous du temps pour aller au Chicotte pour un dîner ou un souper à l'auberge, L'excursion à cheval et la baignade dans les eaux chaudes de la chicotte sont des incontournables. Jumelle, lunette d'approche et appareils photos sont indispensables.
Sans contredit, je vous suggère le chalet #3 pour votre séjour que ce soit pour la chasse ou la villégiature. Les chalets sont tous semblables, c'est seulement l'environnement qui différent.
Le CB doit être sur le canal 3 pour entendre les conversations provenant du secteur McDonalds et le canal 2 pour les conversations provenant du secteur Chicotte. Je vous suggère d'utiliser le SCAN afin de capter l'ensemble des conversations si vous êtes un point curieux.
À Rivière à l'huile, le cellulaire fonctionne très bien, l'analogique comme le numérique. Une antenne située à Baie-Johan-Beetz sur la côte nord en est la raison.
Mercredi, le 9 juillet,
La marée est haute à 6h00 le matin et j'en profite pour fouetter l'embouchure de la rivière avec mes mouches. Résultat négatif, ou bien la truite n'a pas encore débuté sa montée de la rivière ou le pêcheur manque de patience ou les deux.
En ce mercredi, nous avons convenu de prendre ça relaxe. L'itinéraire de la journée, visite de Baie Ste-Claire à la Pointe Ouest et de l'Anse aux fraises, visite du Musé et ravitaillement à Port Menier.
À Baie Ste-Claire, nous sommes témoins d'un magnifique spectacle. La confrérie des bucks de la pointe s'est donnée rendez-vous pour le lunch du midi. Un vrai party de gars. Plus de cinquante bucks, pas de femelles, mangeaient, ruminaient et fraternisaient.
De beaux 8 pointes et plus étaient visibles à la lunette d'approche et aux jumelles. Difficile d'avancer à moins de 150 mètres deux sans qu'ils décident de s'éloigner de nous, histoire de se garder une distance de sécurité.
L'occasion est belle de faire des tests avec la lunette d'approche Pentax accouplée à un appareil photo numérique. Deux Canons en compétition soit le Poweshot A95 et le Poweshot SD1000. Sans contredit, le A95 remporte la palme au niveau de la qualité des photos prises avec la lunette d'approche. L'utilisation de la lunette d'approche fut très agréable. Je vous ferai prochainement une chronique sur les lunettes d'approches. Un outil indispensable pour ceux qui aiment observer le chevreuil.
La Baie Ste-Claire est bordée d'un champ immense qui sert de garde-manger aux cerfs du coin. À l'époque de Menier, le foin y était récolté.
À Baie Ste-Claire, vous pourrez voir le Calou, bateau échoué sur la côte.
Par la suite, visite de l'Anse aux Fraises où nous avons aussi l'occasion de photographier quelques bucks près d'un vieux cimetière.
Photos prises au musée par Pierre Chabot
Poursuite de l'itinéraire de la journée, rendez-vous au musé écotouristique d'Anticosti. La pluie se mêle de la partie et contribue à l'intérêt de la visite du musé. La guide du musé connaît bien l'histoire de l'Île et sait capter notre attention. On y apprend beaucoup de choses sur la formation géologique de l'île. De beaux spécimens de fossiles y sont présentés.
L'histoire de l'arrivée de Menier est aussi captivante. Bref, comptez de 45 à 60 minutes pour une visite complète et 15 minutes pour une visite expresso.
Nous avons terminé notre itinéraire à Menier en complétant notre épicerie.
Départ pour Rivière à l'huile. Nous avons croisé sur notre chemin un pick-up arborant les armoiries de l'Université Laval. Probablement des chercheurs de l'université complétant leurs études sur les ex-clos. Je me promets un jour de les contacter pour leur demander de collaborer au site de chevreuil.net.
Jeudi, le 10 juillet,
La journée s'annonce riche en activité. La SEPAQ offre une visite guidée dont le départ se fait de McDonald. Cette visite, d'une durée de 4 heures, nous permet de visiter à l'aide d'un guide :
Bénédicte Balard sera notre guide. Géographe de formation de l'Université de Rimouski, elle sait captiver notre intérêt. Excellente pédagogue, enjouée et dynamique.
Vous y apprendrez que l'île s'est formée sous les tropiques il y a plus de 400 millions d'année et que la dérivation des continents a permis des déplacements et des soulèvements qui ont eu comme effet de mettre en lumière Anticosti près de nos côtes.
Photos du Canyon Observation par Pierre Chabot
Photo de la chute Vauréal par Pierre Chabot
Quelques suggestions : Cette visite mérite d'être faite. Il y a une visite semblable à Chicotte pour visiter certains endroits du Sud. Bien que nous ayons visité ces endroits par nous-mêmes, je suis convaincu qu'une visite guidée nous aurait permis d'en apprendre davantage. Je vous le conseille fortement.
Par la suite, nous avons décidé d'aller faire un tour à l'embouchure de la rivière aux saumons. Si vous passez dans le coin, ça vaut la peine d'un arrêt si ce n'est que pour voir les magnifiques sculptures de pierre présentes, les blocs de pierre garnis de fossiles et le saumon sauter à l'embouchure de la rivière.
Au retour, on arrête de nouveau à Baie de la Tour et on en profite pour faire quelques photos supplémentaires.
Photos de la Baie de la Tour par Pierre Chabot
Sur votre chemin du retour, si vous êtes attentifs, vous pourrez apercevoir quelques huttes de castor et quelques perdrix se prélassant dans le gravier.
À Rivière à l'huile, un chevreuil nous attend. Nous sommes si proche qu'on l'entend croquer à belles dents son souper du jeudi soir.
Vendredi, le 11 juillet,
La journée sera plutôt tranquille. Les activités prévues de la journée sont la visite de la chute Kalimazoo, l'épave du Wilcox, souper à l'auberge McDonald et soirée Contes et légendes animées par notre charmante guide Bénédicte.
Première étape de cette journée, la chute Kalimazoo. Pas aussi grandiose que la chute Vauréal mais elle mérite que l'on s'y attarde quelques minutes.
La rivière de la Patate nous permet de prendre quelques photos du Wilcox. Épave d'un bateau démineur, qui par sa coque de bois, permettait de repérer les mines dans le golfe St-Laurent en sécurité.
Nous réservons deux places pour le souper à l'Auberge McDonald et demandons de nous apprêter deux excellents homards. Petit caprice pour fêter notre dernière soirée sur l'île. Près de la fenêtre, nous contemplons les fous de Bassan piquer du nez pour aller chercher leur pitence. Nous avons également le plaisir de voir évoluer deux baleines pendant le repas.
La soirée se termine par l'animation au coin du feu des contes et légendes de l'île. Animée par Bénédicte, elle nous révèle les secrets de l'île et les êtres mystérieux qui y ont séjournés et qui, paraît-il, y séjournent encore pour certains !
Samedi, le 12 juillet,
Notre voyage prend fin. Cette semaine a remplie nos attentes. Nous désirons saluer particulièrement l'ensemble du personnel de la SEPAQ. Toutes les personnes que nous avons rencontrées que ce soit à Mont-Joli, Port Menier, Chicotte, McDonald, etc. sont d'une gentillesse exemplaire, courtois et respectueux. Ils nous ont permis d'apprécier notre voyage au plus au point. Merci à vous et nous vous gardons parmi les plus beaux souvenirs de notre voyage ! Remerciements également à Louias Gagnon et Josee Shel pour leur guide écotouristique sur Anticosti. Ce livre nous a aidé énormément à préparer notre voyage et il nous a accompagné tout au long de cette belle randonnée.
Suggestions de lecture :
MENGE, Yoanis et Alexandre L. Gaudreau, Lumière sur Anticosti, Québec, Éditions Sylvain Harvey, 2005, 114 p.
McCORMICK, Charlie, Anticosti, Québec, Les éditions JCL inc. 1996, 283 p.
GAGNON, Louis et Jose Schell, Anticosti : guide écotouristique, Éditions Broquet, 1994, 151 p.