L'alose est un poisson qui est peu connu des pêcheurs québécois. Tout comme le saumon, l'alose est un poisson anadrome. C'est-à-dire qu'il naît en eau douce et migre vers la mer où il atteindra sa maturité. Il retournera plus tard en eau douce à sa rivière natale vers l'âge de 4 ou 5 ans pour frayer afin de compléter son cycle vital. D'année en année, il répétera cette aventure de fraie qui le fera voyager plus de 3000 kilomètres annuellement. Au Québec, l'alose parcourera le fleuve de la fin avril à la fin juin. À ce moment, la température de l'eau varie généralement de 8 à 12 °C. L'alose mesurera entre 40 à 60 cm de longueur et pèsera d'un à trois kg.
Quand l'espèce était abondante au Québec, elle était capturée en grande quantité dans les pêches à fascine du Bas Saint-Laurent et les prises aboutissaient souvent sur les terres agricoles et les jardins comme engrais car peu prisées des gens.
Apparemment, d'après mon copain Jean Provost, biologiste, qui a fait une maîtrise sur l'alose, ce poisson ne frait pas dans les rapides de la rivière des Prairies. Le seul endroit où on a des preuves de reproduction dans l'archipel de Montréal serait au barrage de Carillon. À sa connaissance, il n'y en a jamais eu une qui a franchi la passe-migratoire de Rivière des Prairies. Selon lui, c'est certain que le harnachement des rivière dans l'archipel de Montréal et sur la Riviere des Outaouais a contribué à la baisse des populations d'aloses.
Les barrages de Carillons sur le la Rivière des Outaouais et le barrage Pie IX sur la Rivière des Prairies sont deux des meilleurs sites où l'on peut pêcher l'alose au Québec.
Depuis quelques années, l'idée d'aller pêcher l'alose me trottait dans la tête. Étant maintenant à la retraite, il m'est plus facile d'aller pêcher les jours de la semaine et éviter ainsi la foule de pêcheurs qui font la ligne aux berges du fleuve près du barrage Pie IX.