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Êtes-vous un chasseur à l'arc ou un archer ?

Cette réflexion à ce sujet fait suite à la lecture du livre intitulé  ‘’Secrets of Bowhunting Deer’’ écrit par John E. Phillips.

Est-ce que vous chassez à l’arc juste pour avoir une saison supplémentaire de chasse et/ou pour avoir droit de tirer sur autre chose qu’un mâle et aussitôt cette période terminée, vous rangez votre arc jusqu’à la fin de l’été suivant ? L’archer est, je crois, une race différente et je m’explique.

Quelle est votre allonge sur votre arc ?

Celui qui chasse à l’arc, aura un arc avec une allonge presque correcte.  Même si la corde peut aller un peu plus loin à l’arrière, c’est pas grave, eux, ils ne la rendent pas au bout, c’est tout.  Ceci provoque des allonges différentes à chaque tir et cela peut nuire un peu à la précision, ils ne seront pas constant mais pas de beaucoup.  Ils ne changeront pas d’arc pour si peu….

L’archer, lui saura exactement sa longueur d’allonge et comment se positionner à chaque tir.  Son bouton (kisser) sera toujours au même endroit et sa corde sera complètement tendue.  Il prendra le temps nécessaire pour trouver la meilleure allonge pour lui.  S’il change de déclencheur ou s’il passe du tir au doigt au tir au déclencheur, il réajustera son arc en fonction de ce changement.

Quelles flèches, plumes et pointes de chasse utiliser ?

Souvent, on retrouve dans le carquois du chasseur à l’arc différentes grosseurs et longueurs de flèches ainsi qu’une variété de pointes de chasse.  Ben voyons, elles tirent toutes pareilles !!  Il n’y a presque pas de différences, chu pas pour en acheter des neuves, quand mon chum m’en a donné une douzaine….

L’archer, lui, portera autant d’attention à ses flèches qu’il en a mis à ajuster son arc.  Chaque flèche aura la même longueur, sera de la même grosseur, aura la même sorte, longueur et grosseur de plumes.  Chaque flèche aura la même pointe de chasse parce qu’il a pris le temps d’analyser une quantité de modèles différents, il en a essayé plusieurs et il a déterminé que c’est avec ce modèle qu’il a les meilleurs résultats, que sa flèche vole le mieux.  Chaque lame est bien affûtée.  Il n’aura pas une flèche préférée car elles donneront toutes le même rendement.  Il a pleinement confiance que sa flèche ira exactement à l’endroit voulu.

La pratique

Le chasseur à l’arc, sortira son arc pour commencer à pratiquer après les vacances d’été ou même souvent, après la fête du travail.  Il va pratiquer pour s’assurer que son arc et lui sont toujours aussi précis, c’est-à-dire qu’il atteint le vital lors de ses pratiques.

Cependant, ce qu’il ne pense pas, c’est que sa musculation n’a pas eu le temps de se renforcir, que son corps n’a pas eu le temps de développer le réflexe d’étirer l’arc toujours de la même façon, de tenir l’arc de la même façon et d’être constant dans ses tirs.  Souvent, on verra ce chasseur lever l’arc vers le ciel pour être en mesure de l’étirer.  Il y a deux raisons possibles à cela.  La tension est trop élevée pour ses capacités ou ses muscles ne sont pas suffisamment réchauffés ou renforcis.

L’archer, lui, sera à l’aise avec son arc car il s’en est servi tout au long de l’année, ou du moins, s’il ne peut tirer à l’intérieur pendant l’hiver, depuis la fonte des neiges.  Il tire au moins une fois par semaine régulièrement.  Il n’est pas seulement un chasseur à l’arc mais d’abord un archer.  C’est pour lui un passe-temps, un loisir.  Il ira probablement tirer à l’occasion sur des cibles d’animaux en 3-D.  Il sait que la régularité et la précision sont le fruit de la pratique.  La chasse n’est pas son but ultime, c’est une facette de plus dans son loisir, sa passion.  Il ne tire pas seulement en prévision de la chasse, mais d’abord parce qu’il aime le sport du tir à l’arc.  Probablement, aussi, qu’il aura tiré des flèches à partir des hauteurs, tout comme à la chasse pour s’assurer de sa technique.  Il aura essayé différentes hauteur pour voir avec laquelle il est le plus à l’aise pour effectuer son tir.

À quel endroit installer le mirador ?

Le chasseur à l’arc aura trouvé dans les jours précédents la saison de l’arc un endroit avec des traces de passage du chevreuil ou il aura déterminé un endroit ou le chevreuil viendra car il aura mis du sel et nourri le chevreuil pour l’attirer à un endroit voulu.  Après la saison de chasse à l’arc, il ne retournera pas dans le bois pour essayer de trouver le meilleur endroit ou il pourrait s’installer en fonction des frottages, grattages, ou autres indices.  Il pense à la prochaine saison, soit celle à la carabine, là ou il est beaucoup plus à l’aise.

L’archer aura installé son mirador en fonction de ses observations de l’année précédente ainsi que sur les informations qu’il a obtenu par ses fréquentes visites dans le territoire.  La hauteur sera aussi déterminée en fonction des pratiques qu’il aura fait à différentes hauteurs.  Il  restera la direction des vents qu’il ne peut contrôler, il installera donc souvent plusieurs miradors et choisira celui qui est le mieux placé en fonction du moment de la journée et la direction du vent et/ou du soleil.

Quand tirer ?

Le chasseur à l’arc tirera souvent dès qu’il a une chance raisonnable d’atteindre sa cible. Il sait à peu près ou est situé la zone vitale en fonction d’un tir en plongée.  Il saura rarement qu’elle partie de l’animal il a atteint tant qu’il n’aura pas retrouvé son chevreuil.

L’archer ne tirera que s’il est convaincu d’effectuer un tir mortel.  Il ne voudra pas risquer de blesser l’animal car dans ce cas, il ne le reverrais probablement plus.  Il ne se découragera pas non plus s’il doit chercher pendant plus d’une heure et demie et n’abandonnera pas ses recherches car une fois que le chevreuil a disparu, il a repassé dans sa tête ce qui s’est passé.  Pendant son attente avant de descendre de son mirador, il a analysé la scène précédant le tir.  L’endroit ou se tenait le chevreuil au moment qu’il a été atteint, il a vu la direction qu’il a pris, l’endroit ou il l’a perdu de vu.  Il a vu sa flèche pénétrer l’animal, il comprend quels organes ont été atteints, donc le temps qu’il devra attendre avant de débuter la recherche.  Il sait que même s’il a atteint mortellement le chevreuil, il est possible qu’il n’y ait pas de sang sur le premier 100 à 300 pieds.  Il ne se découragera donc pas pour cela, car il pourra débuter ses recherches à partir du point ou il a vu l’animal disparaître.

En examinant la flèche, il pourra déterminer ou l’animal a été atteint et la gravité de la blessure infligée à partir de la couleur du sang, s’il y a des bulles dans le sang.  Aussi avec les poils qui y sont collés il aura une bonne idée de l’endroit ou l’animal a été atteint, poils foncés, pâles, blancs, courts ou longs sont de bonnes sources d’information.  Est-ce qu’il y a des viscères sur la flèche ?  Si oui, l’attente sera beaucoup plus longue avant d’entreprendre les recherches.

Quelle cible choisir ?

Le chasseur à l’arc risque d’être plus impatient car il a moins d’assurance dans ses capacités ou devrais-je plutôt dire dans les capacités de son arc et il prendra n’importe quel chevreuil qui passe à portée de tir de son mirador. 

Pour l’archer, ce n’est pas le nombre de chevreuil récolté qui compte mais la qualité des moments passés en forêt et s’il décide de tirer, c’est qu’il est convaincu de porter un tir mortel.  Sa décision de tirer n’a pas de lien avec le fait que ce soit un faon, une femelle ou un mâle mais si sa position fait en sorte qu’il réussira sa récolte.  À moins, que ce chasseur se soit donné en plus des objectifs précis, ce qui arrive mais ce n’est que le 2e critère car même si l’animal qui se présente à lui correspond à l’objectif fixé mais est mal positionné, il le laissera passer.

 

Une autre différence qu’on remarque souvent aussi.  Pour le chasseur qui chasse à l’arc, on ne le reverra pas à la chasse avec un arc pendant la saison de la carabine ou de la poudre noire.  Il utilisera une arme à feu et chassera en prairie ou dans les boisés pas trop sale.  C’est à ce moment, un très bon temps pour l’archer qui n’hésitera pas à entrer dans le bois avec son arc à aller dans les boisés plus sale, là ou le chevreuil s’est réfugié à cause de la plus grande quantité de chasseurs dans les bois et la pression de chasse sur lui.  L’archer pourra ainsi le débusquer et avoir une très bonne chance de récolter une bête rusée.

Conclusion

Il n’y a pas de conclusion précise à apporter ici, mais plutôt une réflexion pour nous chasseur.  C’est une question de choix, de goût, de préférence.  À chacun de décider s’il veut être un chasseur à l’arc ou un archer.  C’est un choix personnel qu’on doit respecter car on n’a pas tous les mêmes objectifs, le même temps à consacrer à notre loisir. 

Personnellement, j’ai commencé à tirer à l’arc quelques années avant de me décider d’aller chasser avec mon arc.  Encore aujourd’hui, je ne suis pas le type parfait de l’archer.  C’est facile pour moi de me pratiquer à l’arc, j’ai tout ce qu’il faut directement à la maison, je n’ai pas à me déplacer.  Donc, s’il me reste une petite demie heure de libre le soir, je peux tirer quelques flèches à la brunante, c’est une excellente pratique.  C’est du temps pour parcourir mon territoire de chasse qu’il me manque.  Ce n’est pas chez nous mais chez un cultivateur qui m’a donné le droit de chasser sur ses terres.  Je suis quand même chanceuse, ce n’est pas loin de chez moi, c’est assez facile d’y aller.  Ce n’est pas tout le monde qui a cette opportunité, je le comprends bien.

En écrivant mon texte, j’aurais pu mettre des noms sur des exemples que j’ai donné, je revoyais des visages.  Je n’ai rien inventé, mais beaucoup jasé avec différents chasseurs. 

J’ai cependant la chance de connaître un archer, un vrai.  J’ai beaucoup de respect pour lui car en plus d’être un excellent archer, il est un vrai coureur des bois.  Pour effectuer du repérage sur les terrains ou il chasse, il n’hésite pas à prendre un sac à dos, y mettre quelques affaires et partir dans le bois pour une fin de semaine complète à marcher, regarder, analyser et s’imprégner de la nature.  Tout cela, sans GPS.  Ses repères sont les rochers, les arbres, les dénivellations de terrain et le soleil.  J’adore jaser avec lui, car sa mentalité de vie est aussi respectueuse des autres qu’elle l’est pour la nature et ses habitants.

Marie-Sophie Royer
Septembre 2003

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