Chez la famille des ruminants, plusieurs points caractérisent et différencient le chevreuil des autres gros gibiers d'intérêt comme l'orignal et le wapiti. L'un de ces points importants pour le chasseur; le chevreuil nous apparaît comme un animal sans voix. A son opposé, l'orignal, un mastodonte plutôt expressif, a tôt fait, durant le rut, de manifester ses humeurs à l'aide d'appels plutôt intenses qui parfois frisent la soumission selon le sexe. Le Wapiti, un autre gibier imposant, lui aussi émettra sans relâche des appels, son cri ahurissant et à consonance métallique, vous glacera le sang dans les veines. Ces comportements d'appel bien connus depuis des lunes, aident les chasseurs sérieux dans leur quête d'une venaison de qualité. D'ailleurs ces deux gibiers vivent dans des habitats plus ouvert et ont tendance à réunir et dominer des petits harems de femelles durant le rut.
À l'opposé, le chevreuil vit principalement sous couvert forestier dense et n'a aucunement une stratégie de dominance sur un groupe de femelles. Il partage simplement un grand territoire avec d'autres mâles du secteur et le temps venu, il compétitionnera avec ces derniers pour chaque femelle qui tombera en chaleur. Il a simplement choisi durant son évolution de développer des moyens de communication différents et plus efficaces en fonction du type de vie qu'il préconise. Mammifère qui a besoin de socialiser à l'occasion, le chevreuil reste quand même un solitaire par nature. Son besoin de communiquer à favoriser un développement complexe d'odeur à base d'hormones qui lui servent mieux qu'un appel par ci par là.
Ça ne veut pas dire qu'il n'a pas la possibilité et le capacité de communiquer vocalement. Au contraire, plusieurs évidences scientifiques ont clairement démontré la richesse du vocabulaire auditif chez le chevreuil dont la plupart des sons restent subtiles à l'oreille humaine. Ces mêmes sons peuvent probablement être entendus sur une bonne distance par les principaux intéressés que sont nos chevreuils.
Avant d'exploiter plus à fond le vocabulaire du seigneur des gibiers, je me dois de vous faire réfléchir sur quelques réalités qui vous aideront à mieux saisir la philosophie de l'appel en situation de chasse.
La plupart des études autant fondamentales que commerciales portant sur la vocalisation du chevreuil furent réalisées en milieu contrôlédonc dans des enclos. Est-ce réellement important de le mentionner? Oui puisse qu'il y a une différence majeure en les deux ‘sortes' de chevreuils. Le chevreuil enclôturé, vit en densité beaucoup plus élevée que le chevreuil en milieu naturel. De plus, il n'a pas à se préoccuper de la possible prédation naturelle qui fait partie prenante de la vie du chevreuil sauvage. Finalement, le cheptel d'élevage est généralement constitué d'un rapport des sexes mieux balancé comparativement à celui en milieu sauvage où un rapport d'un mâle pour environ six femelles et plus est devenu malheureusement la norme. Quel est le rapport avec l'appel? Figurez-vous qu'il y a eu quelques études fort intéressantes sur le niveau de communication chez le cheval et le chevreuil en milieu d'élevage comparativement au milieu sauvag.Les résultats chez les deux espèces vont dans le même sens.
D'abord chez la gente chevaline, on n'a noté que les chevaux sauvages du nord-ouest américain et canadien sont beaucoup moins vocaux queceux d'élevage. On croient que le risque de prédation et la densité de population plutôt faible chez les animaux sauvages semblent diminuer les vocalisations chez cette espèce comparativement aux chevaux d'élevage beaucoup plus auditifs. Chez le chevreuil, la même observation et les mêmes conclusions furent réalisées. En effet, les cerfs de Virginie d'élevage communiquent beaucoup plus fréquemment entre eux et avec un volume plus élevé que ceux en milieu naturel. Les raisons évoquées par les éthologistes(scientifique qui étudie le comportement animal) vont tout à fait dans le même sens que le cheval. On croit qu'en élevage, le chevreuil communique plus dû au fait que chaque individu vit en étroite relation avec son voisin et que cette promiscuité rend l'utilisation de la communication vocale performante. De plus, le chevreuil d'élevage perd beaucoup de sa méfiance légendaire, ce qui le rendrait encore plus auditif.
Comme la plupart des compagnies d'appeaux à chevreuil utilisent des séquences vidéos filmées en milieu contrôlé, le spectateur(nous) es souvent impressionné par l'étendue des communications entre les chevreuils et le haut taux de réponses de ces derniers à l'écoute de sons de chevreuils provenant d'un appeau.
Malheureusement, dans la réalité que fait face le commun des chasseurs que nous sommes, le chevreuil sauvage est beaucoup moins auditif et son niveau de méfiance face à tous stimulis provenant de son milieu environnant est très élevé. De plus, la loi du mâle, qui prévaut depuis plus de trente ans, a rendu la présence de mâles matures un évènement rare en soi. Tous ces faits réels rendent les différentes techniques d'appels beaucoup moins performantes que veulent nous le laisser croire ces mégas compagnies gravitant autour de l'industrie de la chasse aux chevreuils.
Je ne vous cite pas cette petite état des faits pour vous déconseiller l'achat ou encore l'utilisation des appeaux comme outil valable de chasse. Au contraire, je vous les ai signifié pour vous mettre en garde contre un excès d'optimiste qui forcément vous mènera vers un désappointement rapide.
Les chevreuils sauvages communiquent vocalement et répondent à l'appel mais dans des circonstances précises. Contrairement à beaucoup d'autres personnes qui oeuvrent dans le domaine du chevreuil et de sa chasse, j'ai très peu d'expérience en milieu contrôlé (élevage). Monexpertise se résume à environ trois mois de terrain par année en milieu sauvage. J'ai eu la chance d'entendre beaucoup de vocalisations de chevreuils durant mes années de guidage à Anticosti. Beaucoup moins sur notre terre dans l'Outaouais et dans le même ordre en Alberta durant mes six semaines de pèlerinage annuel comme guide. Dans deux de ces trois endroits, j'ai pu à l'occasion me munir d'oreilles électroniques (Walker Game ear) qui amplifient jusqu'à 25 fois les sons environnants. Un soir de fin octobre, en Alberta, j'ai observé une femelle avec deux faons et deux jeunes mâles de 1.5 an se nourrissant dans un cham en friche à environ 75 mètres de moi. Les faons et la femelle gardaient un constant contact auditif qui ressemblait à un ‘grunt' très doux. A quelques occasions, un grunt plus fort et grave fut émis par un jeune mâle et à tous coups, le second pointait une oreille en sa direction sans pour autant répondre ou approcher. Lorsque, mes oreilles ‘bioniques' ne fonctionnaient pas, je ne pouvais entendre aucun de ces appels.
Pour ce qui est des grognements (grunt) échangés principalement entre les mâles, j'en ai aussi entendu plusieurs variant entre l'appel de contact entre deux individus, celui plus agressif avant et après une confrontation, où encore le plus mielleux à séquence rapide pour inciter une femelle à l'accouplement. Dans presque tous les cas, j'ai eu ces contacts dans des secteurs à densité de chevreuils passablement élevée et où le rapport des sexes n'était pas trop débalancé. A ce sujet, je vous suggère un petit exercice. Demandez à la plupart de vos amis chasseurs, combien d'entre eux ont déjà entendu un chevreuil appeler ? Combien en ont prélevé un avec cette technique et d'où provenaient-il? Les réponses affirmatives seront peu nombreuses et elles seront majoritairement dans des lieux rêveurs comme Anticosti, la fameuse zone 7 ou encore la réserve Rouge Matawin. Bon rapport des sexes et pression de chasse plus faible sont les dénominateurs communs des ces endroits cités. Donc, la qualité du territoire de chasse fait partie prenante du succès escompté.
Malgré tout, il est tout à fait possible de connaître du succès sur nos territoires de chasse mais sur une base beaucoup plus irrégulière. Par contre, en choisissant le bon “call” et la localisation, vous pourrez substantiellement augmenter vos chances de succès.
Voyons ensemble les principales tonalités à utiliser pour duper un mâle chevreuil tout âge confondu.
Quoiqu'un groupe de chercheurs rendait publique une étude approfondie sur le langage du chevreuil mentionnant qu'ils avaient distingué 90 sons différents émis par le chevreuil et les classifiaient en 12 groupes de vocalisation distincte, pour nous, chasseurs, trois groupes sont importants à connaître; les grognements (grunt); les bêlements (bleat), et les ronflements, soufflements ou reniflements (snort). J'aurais même tendance à dire que les plus importants à savoir imiter sont les grognements et les bêlements.
Les femelles chevreuil bêlent pour trouver leurs faons. Elles bêleront plus fortement pour signifier qu'elles sont perturbées ou que quelque chose leur fait mal ou les dérange. Un mâle peut bêler s'il est excité et n'a pas de femelle à servir. Il tente d'attirer ainsi l'attention d'un femelle. Le soufflement est associé au stress et à la panique. Dans le monde du chevreuil, les grognements servent à prendre contact, signifier ses intentions et avertir. Ils sont émis généralement par les mâles, quoique les femelles grognent également mais moins fort.
Dans un premier temps, voyons ensemble les différents grognements. Il y a le grognement de contact qui est utilisé toute l'année par la femelle et le mâle et qui signifie simplement «SALUT». Ce grognement est doux, court et d'intensité assez basse. Il est efficace en dehors du rut. Je l'utilise lorsque je vois un buck hors de portée ou derrière un obstacle. Je l'utilise également si je remarque la présence d'un chevreuil mais que je ne peux le localiser.
Il y a le grognement de suivi qui est émis par le mâle adulte qui suit à la trace ou remonte la piste d'une femelle en chaleur. Généralement, le mâle aura le nez au sol ou très près de l'arrière-train de la femelle. Le son est court, assez bruyant, répétitif et intense. Ca ressemble à uurp-urrp-urrp-urrp à 10 reprises et plus. Ce genre de grognement est généralement fait par un buck en mouvement. Dans ce cas, je répète l'appel au moins une dizaine de fois en déplaçant ma tête d'un côté à l'autre et en pointant mon call vers le bas. Je répète la séquence au trente secondes, de trois à quatre fois avant de changer d'emplacement. Si je chasse à l'affût, je fais ces séquences au trente minutes. C'est l'appel que j'utilise le plus souvent à l'aveuglette.
J'utilise ce type de grognement entrecoupé par des bêlements intenses de femelle en chaleur. Dans ce cas, j'aime utiliser deux appeaux différents: un pour la femelle ( la canne) et un pour le mâle. De cette façon, je contrôle mieux le rythme et la tonalité de mes appels. Avec ce type de combinaison, le bêlement doit être assez fort et mielleux (environ deux secondes par bêlement). Une femelle chevreuil en chaleur est comme une vache en chaleur: elle bêle beaucoup pour attirer l'attention et faire connaître son état physiologique.
Pour les bêlements produits plus particulièrement par les femelles, ils sont efficaces en combinaison avec les grognements. Mais ils peuvent être très productifs utilisés seuls. Un doux bêlement est très rassurant pour tous les chevreuils du voisinage et invite les chevreuils à venir fraterniser. C'est le genre d'appel qui peut éviter la panique dans un petit groupe de chevreuils qui, autrement, auraient soufflé sans fin.
Voici quelques petites considérations dont vous devez tenir compte si vous utilisez les appeaux régulièrement. D'abord, lorsqu'un mâle entend un appel, il arrête s'il est en mouvement, dirige et fixe ses oreilles vers le son et attend un nouvel appel pour confirmer ce qu'il a entendu. C'est à ce moment précis qu'il commence à marcher dans la direction du “calleur”. Si vous le voyez, ne faites rien, soyez patient sans bouger. Plus de 50% du temps, il va bouger sa queue d'un coté à l'autre et continuer son approche vers la source du bruit. Si c'est le contraire, il faut reprendre “call” et attirer son attention de nouveau. Chaque buck est différent et c'est souvent son état physiologique qui dictera la vigueur avec laquelle il répondra à votre appel. Après un appel, lorsqu'un mâle apparaît et vous fixe de son regard, ne bougez plus et n'allez surtout pas appeler de nouveau.
À quel taux de succès, devriez-vous vous attendre? En novembre, à Anticosti, j'ai déjà fait venir plus de quatre bucks par jour à plusieurs occasions. J'ai aussi connu des journées de plusieurs femelles sans aucun buck. En octobre, j'ai régulièrement fait abattre des mâles adultes qui s'étaient éloignés mais qu'avec l'aide du “gruntcall”, j'ai pu les ramener à portée de tir pour mes chasseurs. En Outaouais et en Alberta, le succès de l'appel à l'aveuglette est beaucoup plus bas. pour les raisons énoncées plus tôt Par contre, le succès semble comparable à Anticosti en ce qui à trait à faire bouger ou approcher un mâle déjà repéré plus tôt. Dans les régions où la densité de chevreuils est moins élevée, l'utilisation de l'appel devient une question de probabilité où le succès augmente avec la fréquence d'utilisation et l'endroit choisi pour s'exécuter. Comme le rattling, l'appel peut être efficace si vous prenez toutes les précautions d'usage comme avoir le vent de face, un bon camouflage derrière un obstacle naturel et une intrusion subtile dans un bon habitat à mâle mature comme une ligne de frottages ou de grattages en milieu forestier assez dense.
La localisation est primordiale. L'appel n'a pas la portée du rattling; vous devez être à proximité des chevreuils pour connaître du succès. Les chevreuils utilisent de petits territoires comparativement à l'orignal et vivent beaucoup plus densément. Ce qui veut dire que lorsque vous faites de la chasse fine, utilisez l'appel à plusieurs occasions. À tous les 150 mètres ou à toutes les fois que vous rencontrez des signes frais de la présence d'un mâle, laissez échapper quelques appels. Je l'utilise beaucoup à la chasse fine pour camoufler une erreur bruyante. Si vous chassez à l'affût, faire un appel à tous les 15 minutes n'est pas exagéré. Le printemps dernier, lors de mes stages intensifs de chasse sur notre terre, je séparais le groupe de chasseur en deux et les éloignait l'un de l'autre pour leur faire réaliser le peu de portée du “gruntcall” et du bêlement à l'aide d'une canne. A bon vent doux à moyen, les chasseurs pouvaient entendre encore subtilement le son du grognement à environ 75 mètres sur un terrain plat dans une foêt en repousse d'environ 15 ans. La distance tombait à moins de 50 mètres à mauvais vent et elle diminuait encore plus si quelques conifères ou une topographie importante du terrain apparaissaient. Il est juste de croire que l'oreille du chevreuil beaucoup plus performante lui permettra d'entendre un appel sur une plus grande distance mais la portée restera de toute manière restreinte.
Je dois aussi vous mentionner que la pratique des appels en pré-saison avec ces appeaux fera de vous un meilleur technicien de l'appel et vous évitera les erreurs dues à l'excitation.
Voici les critères que je considère quand je choisis un tube de grognement (gruntcall). J'aime un appeau avec un gros tube pour pouvoir contrôler la tonalité en y introduisant un droit à son extrémité pour imiter soit un mâle immature ou faire des grognements plus gutturaux pour le mâle mature et dominant. Je porte une attention particulière pour choisir un appeau qui semble le moins sensible possible à la condensation et au froid. Il ne doit pas demander un gros souffle pour produire des sons et il doit également avoir un volume assez puissant au besoin.
Quand je vous parle du bêlement d'une femelle, j'utilise simplement la fameuse petite canne qu'on renverse, cette dernière est un appeau d'une efficacité surprenante. De plus , cette canne ne gèle pas et le son y est réaliste et constant.
Munie de ces deux types d'appeaux, je débute ma journée de chasse comme à l'habitude en vérifiant le sens et la vélocité du vent. Dans aucun cas, je me dis que l'appel sera ma technique de chasse préconisée pour le journée. Pour moi, les différents appels sont simplement des accompagnements que j'utiliserai si le besoin et la situation le demande. Rarement, je tente un appel sans avoir un doute de la présence d'un chevreuil dans les parages. En d'autres termes, je ne vais pas à la pêche avec mon ‘call' à moins que je suis dans un secteur que je crois particulièrement ‘hot' comme la découverte d'un grattage ou frottage frais du jour.
Dans ce cas, je choisis un endroit près des signes en question, j'essaie d'avoir la zone forestière la plus dense toujours devant moi si le vent me le permet car je présume que par nature, un mâle adulte aime toujours mieux arriver subtilement par couvert épais. Je m'agenouille derrière un élément naturel comme une souche, une roche ou un arbre et je m'exécute. Si je suis dans la première semaine de chasse qui coïncide avec le pré-rut alors j'utilise mon ‘gruntcall' et je tente un grunt de contact soit un ou deux sons d'environ un seconde à volume moyen. Si je suis durant la deuxième semaine qui approche le ‘peak' du rut alors j'utilise autant la fameuse canne que le grognement. Si j'entend un bruit suite à un appel de femelle, je m'empresse de lâcher une série de “grunt” court et rapide pour imiter un buck qui la poursuit.
Si je connais intimement le territoire que je me propose de chasser, j'ai généralement une bonne idée des secteurs de repos préconisés par les chevreuils en période de pression de chasse élevée. En fin de journée, je m'approche à bon vent de l'un d'eux et à proximité, camouflé au sol derrière un obstacle naturel, j'exécute un appel en tenant compte de la période de l'année. Cette stratégie se base sur le fait que les mâles retournent dans leur site de repos, souvent ils les quitteront qu'à la barre du jour pour aller s'alimenter ou courir les femelles. Si un mâle est présent, en attendant l'appel, il enregistrera la localisation pour y investiguer le moment venu. Une couple de glandes tarsiennes accrochées sur les branches environnantes peuvent améliorées le scénario et ainsi vous protégeront contre les coups de vent inappropriés.
Voici une autre stratégie de chasse à l'aide de l'appel qui m'a rapporté quelques succès sur des mâles matures et plusieurs observations sur de plus jeunes individus. Basé sur le même principe que la précédente soit la localisation des sites de repos, je travaille en équipe avec mon client et nous nous déplaçons à bon vent vers le site choisi en exécutant des appels de mâles. J'arrête à proximité de l'endroit désigné en laissant aller quelques “calls” de mâles et initiant une petite séquense de rattling douce et courte d'une vingtaine de secondes. Je quitte le secteur aussitôt en gruntant et laissant derrière moi mon client à l'affût sur les lieux. Certains mâles sont très lents à réagir et enregistrent l'activité en question pour visiter l'endroit plusieurs minutes plus tard lorsque le secteur sera à nouveau calme. C'est la curiosité naturelle du chevreuil qui causera sa perte. Encore un fois, l'utilisation d'un masque d'odeur créé par l'ajout de glandes tarsiennes sera un plus.
Un autre scénario qui m'a rapporté des dividendes. L'utilisation du ‘call' en combinaison avec un appelant. Cette technique simple peut être utilisée dans de petites ouvertures de moins d'un acre de superficie. Un petit bûcher ou un petit champ en friche feront très bien l'affaire. Dans ce cas, l'utilisation de l'appel attire les chevreuils vers le champ et l'appelant ne sert qu'à stimuler les chevreuils à s'exposer dans l'ouverture. Sans le fameux chevreuil en plastique, les mâles matures ont la fâcheuse habitude de venir en bordure du champ, en le contournant à bon vent et attendre une nouvelle manifestation pour investiguer plus fond le secteur. Après une série d'appels, si vous entendez un bruit suspicieux comme une branche qui craque ou autre, alors faite simplement bouger la queue de votre appelant en laissant aller un appel vraiment subtile.
Pour avoir une idée juste des sons émis par le chevreuil, je vous suggère deux sources d'informations pratiques. D'abord, je vous suggère fortement d'aller sur le site internet suivant: www.chevreuil.net.(Page Le chevreuil vous parle) Sur ce dernier, vous pouvez télécharger un site auditif qui imite les sons les plus importants émis par des chevreuils. Ceci vous permettra de vous familiariser avec ces sons en plus d'apprendre leurs significations. Vous pouvez également vous procurer la casette vidéo suivante Grunt Snort Wheeze: Understanding the language and voice of the White-tailed deer directement par le site internet de Quality Deer Management soit www.QDMA.com
De maîtriser les différents appels de chevreuils ne vous assurera pas la récolte d'un mâle mature. Un bon appel par conditions parfaites sans vent couvre à peu près une surface de 3 acres en forêt de densité moyenne. Avec le rapport des sexes que nous avons actuellement dans la plupart des régions du Québec, il est tout à fait logique de penser qu'il y a environ un mâle de 3.5 ans par 1500 à 2000 acres de terrain. Un petit calcul simple vous permet de constater qu'il faudra beaucoup beaucoup d'appels pour qu'un de ces derniers vous entente et se manifeste. Pour la plupart des chasseurs, ce seront de jeunes sujets de 1.5 et 2.5 ans qui seront attirés simplement parce que ce sont les seuls chevreuils existants dans le secteur en plus d'être des individus plus curieux et moins méfiants de nature.
Comme vous pouvez le constater, les grognements et les bêlements sont des appels qui peuvent être efficaces durant différentes périodes de l'année. Le chasseur polyvalent devrait maîtriser cette technique pour ne pas manquer l'occasion qui fera le larron. Pour ma part, l'appel est un ajout que je combine avec d'autres techniques de chasse. Vous ne me verrez pas retourner au camp si j'ai oublié mon appeau mais vous pouvez être convaincu du contraire en ce qui à trait à ma carte, ma boussole et mon GPS.