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S VS A… Ça vous dit quelque chose ? Un article de Christian Autotte

Les photographes d'expérience ont souvent tendance à travailler en mode manuel. Néanmoins,  l'utilisation des modes semi-automatiques peut souvent s'avérer utile, surtout pour les débutants ou dans les situations où les conditions d'éclairage peuvent varier rapidement. Sur tous les appareils on retrouve un mode Vitesse (S pour « Speed » ou TV pour « Time Value ») et un mode Ouverture (A pour « Aperture » ou AV pour « Aperture Value »). Il s'agit de modes semi-automatiques; autrement dit, on contrôle une valeur (vitesse ou ouverture) et l'appareil s'occupe de l'autre pour obtenir une exposition moyenne. Les modes vitesse et ouverture sont également les deux modes que les amateurs devraient utiliser en priorité. Ils sont bien plus utiles que le simple mode Auto puisqu'ils représentent les deux valeurs primordiales qui auront le plus d'influence dans le rendu des photos.

Mais quand doit-on utiliser l'un plutôt que l'autre? C'est généralement le sujet lui-même qui dictera le choix à faire. Lorsque celui-ci a tendance à bouger rapidement, ou encore si on veut donner un effet de mouvement avec une exposition plus longue, la vitesse est à favoriser. A l'opposé, lorsque l'on photographie un sujet statique, la profondeur de champ est souvent plus importante que la vitesse et le mode d'ouverture sera favorisé. Allons-y de quelques exemples pratiques.

Les oiseaux en vol sont un exemple classique. Si les conditions lumineuses sont changeantes, comme une journée avec des passages nuageux, il peut être utile de choisir la priorité à la vitesse avec une vitesse assez rapide pour arrêter le mouvement des oiseaux, disons 1/1000 ou plus. La photographie de gibier en forêt est un autre bon exemple : les animaux peuvent facilement passer de zones ensoleillées à l'ombre des grands arbres. Si les mouvements anticipés sont relativement lents, on peut se permettre de descendre la vitesse à 1/250, voire même 1/60. Arrive le trophée, un animal que l'on veut  isoler du fond. Le mode d'ouverture permet alors de choisir la profondeur de champ : plus l'ouverture est grande (un petit chiffre d'ouverture, comme f/4 ou f/5.6), plus le fond sera flou.


Un jeune Aigle à tête blanche vient d'attraper son diner.
1/1600, f/10, ISO 1250 800mm
 

Un caribou au galop est arrêté dans son élan avec une bonne vitesse.
1/800, f/9.0, ISO 500, 100-400mm
 

Ce pygargue au vol plané est bien net à 1/1250 de seconde.
1/1250, f/9.0, ISO 640, 100-400mm
 


Pour donner une impression de mouvement j'ai photographié ce cavalier de rodéo avec une vitesse plus lente.

¼ de seconde, f/16, ISO 100, 300mm


Allons plus loin. Il n'est pas toujours essentiel d'arrêter un sujet en mouvement avec une vitesse d'exposition rapide. Faire un « filé » donnera une meilleure impression de mouvement que d'arrêter un sujet avec une vitesse rapide. De son coté, l'ouverture sera utile lorsque l'on photographie du paysage : une ouverture « fermée » (f/16, f/22) permet d'avoir une profondeur de champ maximale permettant de garder à la fois l'avant plan et l'arrière plant net.  Pour isoler une fleur du fond on choisira plutôt une ouverture plus grande.

Il y a également un troisième joueur dans l'équation de l'exposition : l'ISO. Pour l'expliquer de façon simple, l'ISO c'est la sensibilité de l'appareil à la lumière : plus l'ISO est élevé, plus l'appareil est sensible, ce qui permet soit d'augmenter la vitesse ou de fermer le diaphragme tout en gardant l'autre valeur constante. Le problème avec l'ISO demeure l'augmentation du bruit numérique aux valeurs élevées. Néanmoins, les appareils récents permettent d'utiliser des ISO beaucoup plus élevés qu'il y a quelques années. Si les photos sont destinées à être visionnées sur un écran ou à être imprimées à des tailles modestes, on peut facilement se permettre de laisser le soin à l'appareil de choisir l'ISO en mode automatique.


 

Les boutons d'un Iris versicolore se détachent bien du fond avec une ouverture assez grande.

1/50, f/5.6, ISO 400, 100mm


 

Pour obtenir une image nette de ces traces de chevreuil une ouverture de f/14.

1/200, f/14, ISO 100, 20mm (32mm equivalent)


 

Les arbres de l'avant-plan sont aussi nets que ceux de l'arrière-plan avec une ouverture de f/13 et un grand-angle.

1/80, f/13, ISO 160, 10mm (16mm equivalent)


 

En randonnée sur le Mont Jacques-Cartier, je voulais conserver nettes à la fois les pierres de l'avant-plan et les montagnes à l'horizon.

1/250, f/13, ISO 250, 10mm (16mm équivalent)


 

Pour tirer le portrait de ce chevreuil il ne fallait pas trop de profondeur de champ.

1/320, f/8, ISO 800, 100-400mm


Christian Autotte

Note de chevreuil.net : Christian Autotte est photographe professionnel et conseiller chez Lozeau, rue st-Hubert à Montréal. Si vous désirez vous faire conseiller pour l'achat d'un nouvel appareil ou objectif, n'hésitez pas à le rencontrer. 


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