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PHOTOGRAPHIER LE CIEL ÉTOILÉ par Christian Autotte

Les chasseurs, pêcheurs, ou simplement les heureux propriétaires de chalets éloignés des grandes villes, ont généralement eu le bonheur de voir un ciel plein d'étoiles. Contre toute attente, il est assez facile de photographier ce spectacle avec un appareil numérique. Idéalement, il faut préconiser un reflex ou un hybride (appareil sans miroir mais à objectif interchangeable); d'une façon générale, les compacts n'ont pas la sensibilité à la lumière nécessaire pour obtenir de bons résultats.

Les vrais passionnés de photographie astronomique montent leurs appareils sur des télescopes, ou utilisent des montures motorisées pour suivre le mouvement des étoiles pendant des minutes ou même des heures. D'autres utilisent des logiciels de post-traitement sophistiqués pour « empiler » des dizaines, voire des centaines, d'images pour augmenter la luminosité de leurs images. Pour les autres, les simples amateurs en quête d'une image décente du ciel dans toute sa splendeur, il est possible d'obtenir des résultats tout à fait satisfaisant avec un simple cliché. Mais il y a quelques règles à suivre.

Évidemment, on ne prend pas une image du ciel nocturne simplement en pointant son appareil vers le ciel comme pour une photo en plein jour. L'exposition  durant plusieurs secondes, il faut immobiliser l'appareil le mieux possible. Un bon trépied demeure l'outil idéal, mais il est également possible de caler l'appareil directement au sol ou sur une table, objectif vers le haut, en utilisant un bout de bois, une pierre, ou une pièce de linge pour lui donner l'angle désiré.

Vient ensuite l'ISO, qui détermine la sensibilité de l'appareil à la lumière. Les appareils modernes sont généralement capables de monter leur ISO très haut. Commencez entre 1600 et 3200. Monter plus haut permettra de voir plus d'étoiles, mais risque également d'augmenter le bruit numérique, qui se manifeste en une « granulosité » de l'image finale. Dans les menus de la plupart des appareils on retrouve généralement la possibilité de réduire le « bruit numérique en haut ISO » et le « bruit numérique en longue exposition ». Pour les photos de nuit il serait bon d'activer ces deux fonctions. N'oubliez pas de les désactiver pour les photos régulières, particulièrement celle qui concerne la « réduction en longue exposition » qui allonge le temps d'exposition totale.

Combien de secondes doit-on exposer pour obtenir un bon résultat? Tout dépend de la longueur focale utilisée. Il existe une règle, dite « règle de 500 » qu'il faut absolument retenir. On divise simplement 500 par la longueur focale utilisée. Mais attention, cette règle a été écrite pour les appareils 35mm, elle est donc valide avec les appareils « pleins cadres » (ex : Nikon D610 et D750, Canon 6D et 5D). Les autres appareils seront soit des APS-C (Nikon D7200 ou D3300, Canon Rebel ou 7D) ou des 4/3 (Olympus OMD, hybrides Panasonic). Les APS-C ont un facteur de conversion de 1.6x (Canon) ou de 1.5x (tous les autres DSLR) et 2x pour les 4/3; il faut donc multiplier leur longueur focale par ce facteur pour obtenir l'équivalent plein cadre. Ainsi, un 18mm sur un APS-C équivaut à environ 28mm, alors que l'équivalent pour un hybride Olympus ou Panasonic sera le 14mm.

En divisant 500 par 28mm, on obtient 17.8; le temps d'exposition maximal sera alors de 15 secondes. Une exposition plus longue verra l'image des étoiles prendre l'aspect d'un trait plutôt que d'un point. Une focale plus courte, disons 16mm, permettra une exposition plus longue, de l'ordre de 30 secondes, alors qu'une focale plus longue, 80mm, sera limitée à 6 secondes. A moins de vouloir composer des images très serrées, on voit dès lors l'avantage de travailler avec les focales les plus courtes possible. Non seulement le ciel sera d'autant plus spectaculaire, mais on pourra exposer plus longtemps et donc maintenir l'ISO aussi bas que possible.

D'autres problèmes peuvent survenir. La présence de la lune peut rapidement ruiner une image, celle-ci causant autant de pollution lumineuse qu'une ville de moyenne importance. Si le ciel parait bleu dans votre première image, c'est qu'il n'est pas encore assez tard; en été, il faut patienter jusqu'à 10:30 ou même 11hr avant d'obtenir un ciel vraiment noir. Parfois, on aura l'impression que les conditions sont parfaites, pour apercevoir que des nuages obscurcissent une partie de l'image; dans certains cas le résultat peut s'avérer intéressant alors que dans d'autres il poussera le photographe à plier bagage…

Le passage d'un avion sera enregistré sous forme d'une série de point lumineux (les lumières de position qui s'allument et s'éteignent). Un satellite crée une ligne blanche, mince et continue, qui peut s'allonger sur une bonne portion de l'image. De leurs côtés, les étoiles filantes forment un trait généralement plus court à la brillance souvent inégale.

Si, à une époque pas si reculé la photographie du ciel nocturne était le domaine réservé à une certaine élite, les choses se sont grandement démocratisées avec l'avènement du numérique. Osez l'expérience, le résultat pourrait vous surprendre.



Pointant la caméra vers ne nord-est, une exposition de 20 secondes à ISO 5000 montre le « W » de Cassiopée noyée dans une mer d'étoiles.

 



Ciel nocturne



Ciel nocturne
 



Ciel nocturne : peu de temps après le coucher du soleil, le ciel est encore assez clair pour avoir une teinte de couleur.

 


La Station Spatiale Internationale est un GROS satellite très brillant et très rapide. Une exposition de 30 secondes crée un trait gras bien visible…




Voie Lactée 
 



Voie Lactée 
 



Voie Lactée 
 


La voie Lactée, la galaxie qui nous abrite, est particulièrement visible et spectaculaire durant les mois d'étés. Pour voir la différence entre été et hiver, allez voir le site http://twanight.org/newTWAN/photos.asp?ID=3001899 .



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