Chevreuil.net - Le site de référence pour le plein air au Québec




Suivre tous les blogues de Chevreuil.net

PHOTOGRAPHIER L'HIVER par Christian Autotte

L'hiver débute et plusieurs appareils photos seront remisés jusqu'au printemps. Pourtant, l'hiver est tout aussi photogénique que les autres saisons. Il faut simplement apprendre à dompter la bête…

La première règle est de s'habiller en conséquence, idéalement en couche que l'on peut mettre ou retirer selon le besoin. Ne négligez pas les bottes; à moins de faire beaucoup d'activité physique, comme du ski de fond ou de la raquette, le photographe sera souvent immobile dans la neige, d'où l'importance de garder ses pieds au chaud. Par grand froid, une paire de mitaines par-dessus une paire de gants minces permet de garder les mains au chaud; on garde les gants lorsque vient le temps de manipuler la caméra. Des pantalons de neige permettront également de s'agenouiller sans risquer de se mouiller.



Malgré les craintes de certains, les appareils photos modernes sont capables de bien performer même à des températures extrêmement basses. A plusieurs occasions, j'ai eu à travailler des journées complètes à des températures frôlant les -30° C sans aucun problème, si ce n'est que les piles qui perdent leur charge plus rapidement; gardez une pile au chaud dans une poche et alternez au besoin avec celle de l'appareil.  Par contre, ce n'est pas une bonne idée de garder l'appareil à l'intérieur de votre manteau : passer sans cesse de la chaleur humide au froid cinglant pourrait former de la condensation sur l'appareil, ce qui peut l'endommager à la longue. Il est préférable de laisser l'appareil au froid jusqu'au moment de rentrer. On le place alors dans un étui fermé et on le laisse se réchauffer graduellement, ce qui évite le « choc thermique » problématique.






Le froid est une chose, la neige en est une autre. Si une belle neige poudreuse aura tendance à glisser sur l'appareil sans y adhérer, il en va tout autrement d'une neige mouillée qui risque de fondre sur le métal et de s'infiltrer un peu partout. Si on se retrouve pris dans une averse soudaine et sans protection on peut essuyer l'appareil régulièrement avec un linge à lunette ou un chamois. L'idéal est encore d'être prêt à toute éventualité en gardant dans son sac un imperméable à caméra. Pour les plus petits appareils, un simple sac de plastique maintenu à l'aide d'un élastique ou deux pourra faire l'affaire.

Le plus difficile pour plusieurs photographes sera de bien exposer leurs images. On me demande souvent de suggérer un filtre pour couper de la lumière par crainte que la blancheur de la neige ne surexpose l'image. Certains s'imaginent même, à tort, qu'il faudra couper de la lumière pour obtenir une image bien exposée. Néanmoins, si l'on réfléchit quelques secondes on réalise rapidement que ces craintes sont non fondées.

Tous les appareils, sans exception, sont programmés pour donner une image neutre (le 18% de gris) si on les laisse faire à leur tête. Photographiez une feuille blanche, une grise, et une noire en laissant l'appareil sur mode Programme. Le résultat sera invariablement une image d'un gris neutre. Pour exposer la neige il faudra donner plus de lumière pour que le blanc ressorte plus pâle que le gris. Surveillez l'histogramme : on le veut le plus à droite possible sans nécessairement qu'il touche le côté droit, ce qui indiquerait une surexposition et une perte de détails dans les blancs.





La balance des blancs est un autre sujet qui cause des soucis à plusieurs photographes. Dans certaines circonstances on peut faire une balance des blancs sur la neige pour qu'elle ressorte blanche. J'ai utilisé ce subterfuge à quelques reprises pour photographier le soir dans des parcs urbains éclairés par des lampadaires qui donnaient une teinte orangée. Par contre, les zones ombragées paraissent souvent bleutées et c'est parfaitement normal. Tenter de rendre ces zones blanches résultera en une neige à la teinte jaunâtre qui semble trop « chaude » pour être naturelle. 




L'hiver, malgré ses désagréments, sera un moment idéal pour suivre les animaux à la trace. Avec la bonne lumière ces traces peuvent donner d'excellentes images. Pour les meilleurs pisteurs, elles seront le fil d'Ariane qui pourra les mener aux animaux qui passent l'hiver avec nous.

​Christian Autotte



Cela pourrait vous intéresser aussi




Ça vous a échappé ?




@ Infolettre
Votre nom :
Votre courriel :*