Mis à part quelques exceptions, les oiseaux sont connus et admirés principalement pour leurs capacités à voler. Il serait donc logique que les photographes veuillent les photographier en plein vol. Mais si la photographie numérique a grandement simplifié la prise de vue, les appareils photos ne peuvent pas prendre de clichés par eux même. Pour connaître le succès il faut plus que la bonne combinaison d'appareil et d'objectif. Voici donc quelques conseils pour mettre toutes les chances de votre côté.
Premièrement, allez où se trouvent les oiseaux. Tenter de pratiquer au milieu des bois où les oiseaux sont rares et farouches est un exercice futile. Trouvez un refuge faunique où les oiseaux sont habitués à la présence humaine. Allez dans un parc publique, surtout si les goélands et les pigeons s'y rassemblent; ils ne sont peut-être pas très photogéniques, mais leur quantité et leur accessibilité compensent largement pour leur manque de charme.
Mieux vaut la qualité que la quantité. Certains appareils sont capables de prendre 6, 8, ou même 10 images par seconde, mais il est préférable d'obtenir deux ou trois images nettes plutôt que 20 images floues ou mal cadrées. Utilisez le mode rafale avec parcimonie, en déclenchant au moment opportun au lieu de mitrailler pour finalement saturer la mémoire tampon de l'appareil au moment même où le sujet se présente sous son meilleur jour et ainsi manquer LA bonne photo…
Les points de focus. Tous les appareils à objectifs interchangeable permettent de sélectionner un ou plusieurs points de focus. Quand tous les points sont sélectionnés l'appareil fera la mise au point sur le sujet le plus près et ne fera pas de distinction entre une branche d'arbre et un oiseau. Il est donc préférable de choisir un seul point de focus, ou une zone restreinte, que l'on maintiendra sur l'oiseau en vol.
Choisissez le bon mode de mise au point… Les oiseaux en vol bougent… Tous les appareils sont équipés de plusieurs modes de mise au point. Le mode « standard » est un mode ponctuel qui ne déclenche l'appareil qu'après avoir réussi la mise au point. Par contre, ce mode ne refait pas la mise au point sur un objet en mouvement, de sorte qu'un oiseau en vol sera le plus souvent hors focus au moment du déclenchement. Il faut alors favoriser le mode de mise au point « continu » ou « servo » qui suivra un sujet en mouvement.
…Et donnez-lui une chance. Le mode de mise au point en continu ne fonctionne pas instantanément. Appuyez à mi-chemin sur le déclencheur et donnez-lui le temps de trouver le sujet. Une fois le sujet « accroché » l'appareil calculera l'angle d'approche et la vitesse du sujet et le suivra dans ses déplacements. Si vous relâchez le déclencheur, tout sera à recommencer.
Faites le suivi. Photographier des oiseaux en vol s'apparente beaucoup au tir au pigeon d'argile : pour toucher la cible il faut bien faire le suivi. Pointez le sujet, suivez-le, tirez lui le portrait, et continuez votre mouvement après avoir fait vos photos. L'absence de suivi résulte souvent dans des photos où l'oiseau s'est trop déplacé, au point de sortir du cadre.
Choisissez la bonne vitesse. Les oiseaux en vol vont généralement assez vite. Privilégiez une vitesse d'exposition entre 1/1000 et 1/2000 pour bien arrêter le mouvement.
Les ISOs. L'ISO est la sensibilité de l'appareil à la lumière. Pour utiliser des vitesses élevées il sera parfois nécessaire d'augmenter les ISO au risque d'obtenir une image trop sombre. Les appareils modernes sont capables de résultats plus qu'acceptables à ISO 1600 et même 3200.
Manuel ou Automatique? Le problème avec les modes Auto c'est que l'appareil ignore la nature du sujet photographié. Plaçons-nous dans le contexte : on photographie des oies blanches. A leurs approche, elles sont sur un ciel bleu, puis elles descendent pour passer devant un boisé, pour finalement se retrouver au milieu de milliers de leurs semblables. En mode Auto, la première image sera bien exposée puisque le ciel bleu est une « moyenne » facilement lue par l'appareil. Dans la deuxième image, l'appareil jugera souvent que le boisé est « trop sombre » et expose un peu plus; l'oie devient trop blanche. Finalement, un millier d'oies blanches reflètent beaucoup de lumière; l'appareil aura tendance à sous-exposer l'image pour ramener l'image vers la « moyenne » pour laquelle il est programmé.
En mode Manuel, le photographe décide lui-même de l'exposition. Choisissez une vitesse assez rapide et faites quelques tests sur des oiseaux posés ou même sur le feuillage placé dans la même lumière. Changez l'ouverture et/ou l'ISO pour obtenir une bonne exposition. Il ne reste plus qu'à attendre les canards…
Christian Autotte