Les appareils modernes sont tous dotés de systèmes de mise au point automatiques. Sans entrer dans les détails des différents systèmes de mise au point, disons simplement que tous fonctionnent en cherchant le contraste dans le sujet; c'est pour cette raison qu'il est impossible de faire la mise au point en plaçant un point de focus sur un mur de teinte uniforme ou un ciel sans nuages.
Les capacités de ces systèmes varient grandement d'un modèle à l'autre entre les « entré de gamme » et les « pros » qui se retrouvent au haut du pavé.
Tous les modèles auront des modes de bases :
- Le mode ponctuel pour les sujets statiques, comme les paysages, le portrait, la macro. Il s'agit généralement d'un mode où l'appareil refuse de déclencher à moins que la mise au point soit parfaite.
- Le mode continu pour les sujets en mouvements, utiles pour suivre un sujet qui bouge (athlètes en course, oiseau en vol etc.).
- Souvent un mode « automatique » qui permet à l'appareil de passer par lui-même du ponctuel au continu selon sa perception du mouvement.
Avec l'arrivée des écrans tactiles, on voit de plus en plus de modèles qui ont raffiné le mode continu : on pointe un sujet et l'appareil tente de le maintenir en focus du mieux qu'il peut.
Mais ces quelques modes ne sont que la pointe du proverbial iceberg. En plus des modes de focus, on doit se préoccuper des points de focus. Un appareil entré de gamme sera généralement limités à environ 9 points plus ou moins concentrés au centre de l'image. Chez un appareil Pro les points de focus se multiplient pour atteindre souvent plus d'une centaine de points répartis sur une plus grande surface du capteur.
En mode automatique, la plupart des appareils choisissent le sujet le plus près. Mais là encore de nouveaux raffinements améliorent la performance des appareils plus récents. Certains sont désormais dotés d'une forme d'intelligence artificielle qui leur permet de distinguer entre une simple branche à l'avant plan et un sujet plus probable un peu plus loin. Il y a ensuite la reconnaissance des visages, dont sont dotés même les appareils amateurs entrée de gamme. Les plus avancés iront jusqu'à offrir le choix de l'œil sur lequel on doit faire la mise au point. Ceux qui ne font pas de portraits peuvent choisir un point de focus spécifique, par exemple sur la tête d'un oiseau perché au milieu des branches d'un arbre. Pour les sujets en mouvements beaucoup d'appareils permettent de sélectionner un groupe de 5 ou 9 points contigus qui seront plus faciles à maintenir sur un oiseau en vol qu'un point unique. Certains appareils offrent également un mode 3D : on choisit le sujet et l'appareil le suit en détectant sa couleur.
Les appareils plus haut de gamme vont très loin dans leur personnalisation, atteignant parfois des niveaux de contrôle frôlant le ridicule. Ainsi Canon offre un manuel PDF de 148 pages dédié uniquement aux réglages de l'autofocus du 1Dx mark II… On y apprend comment régler la vitesse de l'autofocus, sa capacité d'ignorer un objet s'interposant devant le sujet principal, changer de point de focus si on passe de l'horizontal au vertical, etc. etc….
(https://media.canon-asia.com/local/asia/live/pdf/EOS_AFguidefor1DXII_E_ver1.pdf)
Lequel des modes doit-on choisir? Tout dépend du sujet, immobile ou en mouvement, et jusqu'à un certain point, du niveau de compétence du photographe…
Un autre aspect de l'autofocus souvent négligé ou mal compris concerne le micro-ajustement. Il arrive parfois que la combinaison boitier-objectif soit mal ajustée; la mise au point risque alors de se faire devant le point de focus choisi (front-focus), ou derrière celui-ci (back-focus). Avec les appareils plus récents il est possible de faire soi-même l'ajustement. Il faut alors procéder avec un simple test : on photographie une page de journal posée au sol et que l'on vise à un angle d'environ 45°, l'appareil sur trépied, son objectif réglé à sa plus grande ouverture. On pointe alors sur une ligne spécifique avec un seul point de focus au centre. L'examen de la photo permet alors de juger si un ajustement est nécessaire. On procède ensuite par étape, en changeant le micro-ajustement pour faire une autre photo jusqu'à ce que la mise au point soit satisfaisante.
Comme avec Canon, on pourrait continuer longtemps sur le sujet. Terminons en disant simplement que comme toujours, il est important de bien lire son manuel d'instruction… et de le comprendre!
Les photos :