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Les polariseurs par Christian Autotte

Les amateurs de pêche le savent déjà: une paire de lunettes polarisées permet d'éliminer les reflets sur la surface de l'eau et de mieux voir les poissons. Pour le photographe, un filtre polarisé sera souvent utilisé pour obtenir le même effet. Mais son utilité va beaucoup loin.

COMMENT ÇA MARCHE?

« Le filtre fonctionne un peu comme si on tentait de passer une carte au travers d'un peigne – elle passera seulement si on la tourne dans la bonne direction. Avec un filtre polariseur, la lumière qui ne se présente pas sous le bon angle est bloquée » (adapté de Wikipédia).

Autrement dit, les polariseurs ne laissent passer que les rayons de lumière qui sont parallèles à l'angle de vue de l'objectif, toute autre onde lumineuse étant bloquée. Ces autres ondes causent les réflexions et délavent les couleurs du ciel et de la végétation.

EN PRATIQUE

Les filtres polariseurs tournent dans leur bague; non seulement est-ce normal, mais c'est également essentiel. À l'extérieur, les polariseurs ont le plus d'effet les journées ensoleillées et avec le soleil à un angle de 90°. Par exemple, avec le soleil bas sur l'horizon l'objectif devrait être pointé de sorte que le soleil soit directement à droite ou à gauche; pointez l'appareil directement vers le soleil ou avec le soleil dans le dos et l'effet du polariseur sera très limité. Une journée nuageuse limite également l'effet du polariseur : les rayons solaires sont alors trop diffusés par les nuages et ne sont pas assez « directionnels » pour que le polariseur fasse effet.

Lorsque l'on tourne le polariseur dans sa bague on voit l'effet changer dans le viseur. Une fois l'effet maximum atteint si l'on passe d'une composition horizontale à verticale il faudra tourner le polariseur de 90° pour maintenir le même effet.

Lorsque l'on comprend bien le principe de l'angle d'éclairage on est à même de mieux saisir une des limitations des polariseurs : ils ne fonctionnent pas très bien avec les super grands-angles. Pensez-y bien : le soleil est bas sur la gauche, le plan de vue du grand angle commence près du soleil (peu de polarisation) pour s'en éloigner (plus de polarisation), résultant en une saturation du ciel inégale. Par contre, si le ciel est au zénith et que l'on photographie à l'horizontale, l'angle du soleil demeure constant et la polarisation égale d'un coin à l'autre de l'image.




L'autre utilisation du polariseur est pour éliminer les réflexions sur l'eau ou les vitres. Ici aussi, les angles de prise de vue sont importants et il faudra toujours tourner le filtre dans sa bague pour obtenir l'effet désiré.

Photographiez verticalement au-dessus de l'eau et le filtre aura très peu d'effet. Faire la même photo avec un angle de 45° et la majorité des réflexions pourra être éliminée. Poissons et grenouilles deviennent visibles. Les réflexions gênantes sur la surface des nénuphars sont éliminées et la couleur des feuilles peut vraiment ressortir.





Le même phénomène se produit avec la végétation en général. Les feuilles des arbres sont couvertes d'une substance cireuse qui les rend brillantes. L'utilisation d'un polariseur pour la photographie de paysage augmente la saturation des couleurs, spécialement utile pour les photos d'automne. Les photos de fleurs peuvent également bénéficier de l'effet de polarisation.




Comme on peut le voir, les polariseurs ont leurs limites. Ils sont plus difficiles à utiliser avec les très grands angles. Ils coupent jusqu'à 1½ stop de lumière, ce qui les rends moins utiles pour les photos d'intérieurs. Et en plus, ils sont parmi les filtres les plus chers que l'on puisse trouver. Mais il ne faut surtout pas hésiter à en acheter un. Le polariseur demeure l'un des accessoires essentiels à se procurer.


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Christian Autotte

Diplômé du New-York Institute of Photography et photographe pigiste depuis plus de 30 ans, Christian Autotte est conseiller chez L.L. Lozeau depuis 2001. En plus d'être photographe, il a également œuvré dans le domaine du cinéma documentaire comme caméraman spécialisé dans la macro photographie, son domaine de prédilection. Ses photos ont été publiées dans des magazines comme Sentiers Chasse et Pêche, Nature Canada, Ontario Out Of Doors, ON Nature et Photo Life. Elles ont également été exposées au Musée Canadien de la Nature, au Cincinnati Museum of Science and Nature, et à l'Insectarium de Montréal. Il est présentement chroniqueur régulier pour le magazine Photo News.

Communicateur dans l'âme, il est devenu Formateur Agréé en photographie et donne des cours chez Lozeau ainsi que dans de nombreux clubs photos, non seulement dans la région montréalaise mais aussi loin que Thetford Mines, Trois-Rivières, et St-Donat.

Plus récemment, sa passion des sciences l'ont emmené à photographier des minéraux et fossiles au Club de minéralogie de Montréal, dont il est membre. Une chose en entrainant une autre, il a réalisé les photos pour trois livres sur les fossiles de Montréal et écrit un livre pour « Bien débuter en photographie de pierres, minéraux et fossiles », tous publiés aux Éditions du Club de minéralogie. Son talent dans ce domaine spécialisé l'a même emmené en Afrique du Sud à l'invitation d'un paléontologiste, Dr John Anderson, qui cherchait un photographe pour une série de livres sur les plantes fossiles qu'il a étudié pendant 40 ans.

Christian se joint à l'équipe de Chevreuil.net comme bloggeur spécialisé en photos de nature et plein air. Ses chroniques futures couvriront autant les techniques à utiliser pour améliorer vos photos que les choix d'équipements à utiliser. 


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