L'avion décolle et vous êtes en route vers votre destination de rêve. Que l'avion soit un avion de ligne en direction du sud ou un petit hydravion pour vous déposer sur un lac du nord, vous aurez l'opportunité de réaliser des photos hors du commun. Regardez par la fenêtre : quand aurez-vous l'occasion de voir les nuages sous cet angle ?
La photographie aérienne est toujours fascinante, comme le prouve la popularité grandissante des drones. L'homme ayant toujours rêvé voler comme les oiseaux, on ne peut qu'être attirés par ces images qui nous donnent une autre perspective du monde. Par contre, pour produire de bonnes images aériennes il ne suffit pas de de grimper à bord de l'avion…
Choisir son siège
Une bonne planification commence avant même de monter à bord. Tout aussi évident que ça puisse paraître, pour faire des photos aérienne il faut avant tout pouvoir regarder par la fenêtre. Mais quel côté de l'avion choisir? Idéalement, demandez un siège du côté opposé au soleil. Par exemple, un vol matinal vers le sud aura le soleil du côté gauche (à l'est) de l'avion, choisissez donc un siège du côté droit, ce qui élimine le risque de voir le soleil ruiner votre images avec des reflets sur le plexiglas du hublot. Essayez également d'avoir un siège au-devant de l'aile; les turbulences provoquées par les réacteurs peuvent dégrader la qualité de l'image. Bien évidemment, être directement au-dessus de l'aile ne sera pas le meilleur emplacement pour photographier ce paysage défilant sous l'avion…
Les choix seront plus limités pour les plus petits avions. Il est parfois possible d'ouvrir une fenêtre pour éviter de photographier à travers le plexiglas du cockpit. Sinon, assurez-vous que les vitres sont le plus propre possible.
Vitesse d'exposition
Même assis confortablement à 30 000 pieds d'altitude, il ne faut pas s'imaginer que toutes les vitesses d'exposition sont utilisables. Il faut faire avec la vitesse de l'avion et les vibrations induites par les moteurs, sans compter celles provoquées par les turbulences. Ceci est particulièrement vrai pour les plus petits appareils volant à plus faible altitude. D'un autre côté, le sujet photographié est si loin que la profondeur de champ n'est plus un problème, pratiquement tout sera à la mise au point infinie. Favorisez donc la vitesse plutôt que l'ouverture. En fait, garder le diaphragme à son maximum ou un stop en dessous peut s'avérer avantageux : les saletés ou égratignures des hublots risquent moins d'être visibles sur les images. La vitesse idéale devrait se situer entre 1/1000 et 1/2000 de seconde.
Les longueurs focales
Lorsque l'on photographie à travers le hublot d'un avion de ligne les supers grands angles sont inutiles, sauf si l'on veut voir le pourtour du hublot. Les focales entre 35 et 90mm (pour un plein cadre) sont appropriées. Un court zoom est avantageux puisqu'il permet de changer la composition en un instant.
Dans un plus petit avion, les très grands angles peuvent par contre permettre de photographier l'intégralité du cockpit, non seulement ce qui se trouve à l'extérieur, mais également le pilote et les autres passagers.
Les Filtres
Évitez les polariseurs si la photo doit se faire à travers le plexiglas de la canopée ou d'un hublot; le résultat serait un jeu de couleurs moirées assez curieux et qui n'aurait rien de naturel. Les réflexions peuvent être éliminées en utilisant un pare-soleil de caoutchouc maintenu près de la vitre (mais sans y toucher pour éviter les vibrations), ou simplement en plaçant la main pour bloquer les reflets indésirables.
Le polariseur reprendra son utilité si vous pouvez photographier à travers une fenêtre ouverte ou s'il n'y a aucune canopée. Les appareils ultralégers et les gyrocoptères, de même que les montgolfières, offrent des plateformes très intéressantes pour la photo aérienne. Les polariseurs augmentent alors la saturation des couleurs en plus de couper dans le voile atmosphérique qui pourrait obscurcir les détails fins du paysage.
En vacance, les plus aventureux peuvent même se payer une excursion en parasailing (parachute ascensionnel) tiré par un bateau au-dessus de l'océan. Osez, l'expérience pourrait s'avérer le point culminant de votre voyage. Un conseil : ne vous fiez pas à vos capacités et adaptez l'équipement au mode de transport… Autrement dit, un lourd DSLR peut être approprié dans une promenade en ballon ou pour un vol en gyrocoptère, mais il pourrait s'avérer dangereux en parachute, tant pour le photographe que pour le matériel. Dans ce cas, un compact tout terrain, à l'épreuve de l'eau et des impacts, sera plus approprié.
Donc la prochaine fois que vous verrez passer un avion, petit ou gros, imaginez le genre de photos que vous pourriez faire si vous pouviez y prendre place en observant les nuages vus d'en haut…