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LA TÊTE DANS LES NUAGES… de Christian Autotte

En tant qu'astronome amateur, j'ai souvent tendance à regarder vers le haut. Si les nuages peuvent déranger mes plans le soir venu, il en est tout autrement durant la journée.

D'après l'Atlas international des nuages, il existe au moins 100 types de nuages différents qui peuvent être classés en une dizaine de genres. Il y a les nuages de basse altitude, les cumulus, stratus, et stratocumulus qui croisent à moins de 6 500 pieds d'altitude. Entre 6 500 et 20 000 pieds, on retrouve les altocumulus, nimbostratus, et altostratus. Encore plus haut croissent les cirrus, cirrocumulus et cirrostratus, et finalement au-dessus, dans les plus hautes couches de l'atmosphère, on retrouve les cumulonimbus.

Connaître le nom ou le genre de nuages n'est pas vraiment important pour le photographe; il suffit que ceux-ci soient photogéniques. Le plus important pour obtenir la bonne image sera le choix de l'objectif et la composition. Lorsque le ciel n'est que partiellement nuageux, avec de beaux cumulus de beau temps, un grand angle pouvant même aller au « fisheye » est à même de capturer une plus grande part du ciel, ce qui peut donner des images spectaculaires. C'est le genre de journée ou l'utilisation d'un filtre polariseur pourra faire une grande différence dans la saturation et le contraste de l'image.

Si le paysage est en lui-même intéressant on peut alors diviser le centre d'intérêt entre ciel et terre. A l'opposé, si le paysage ne présente que peu d'intérêt on en sera quitte à pointer l'appareil vers le haut, allant même jusqu'à sortir les téléobjectifs pour isoler une partie des nuages et s'amuser avec les formes toujours changeantes.

Lorsque les nuages s'épaississent, l'intérêt de l'image peut diminuer. Tout dépend du type de nuages mais surtout de la lumière. Si on peut voir des volutes et de la texture dans les nuages, on peut en tirer quelque chose d'intéressant. En post-production il sera souvent possible d'augmenter le contraste pour donner aux nuages plus de relief. Avec mes appareils Olympus il est même possible de sélectionner un mode dit « dramatique » pour réaliser ce genre d'effet au moment de la prise de vue.

Sous certaines conditions il sera parfois difficile de maintenir du détail à la fois dans le ciel et dans le paysage. Plusieurs solutions s'offrent alors au photographe moderne travaillant en numérique. On peut d'abord utiliser un filtre dégradé qui réduira la luminosité du ciel pour mieux l'équilibrer avec celle du sol. Si l'exposition permet de conserver de l'information à la fois dans les hautes et les basses lumières, il sera possible de travailler en post-production pour atténuer la luminosité du ciel ici, faire ressortir du détail dans les ombres là… Pour améliorer ses chances, il est bon de travailler en RAW, qui donne généralement une meilleure plage dynamique, et de surveiller l'histogramme. Ce dernier ne devrait pas toucher à droite ou à gauche du cadre, ce qui indiquerait une image noire et sans détail (à gauche) ou blanche et complètement brulée (à droite). Dans les cas extrêmes, il faudra se résoudre à travailler en HDR (High Dynamic Range, ou Plage Dynamique Étendue), soit dans l'appareil ou en post-production avec les logiciels appropriés.

Les nuages les plus minces (les cirrus) font rarement de belles images par eux-mêmes mais dans les bonnes conditions ils peuvent générer un phénomène atmosphérique intéressant : les halos. Comme leur nom l'indique, ils forment des cercles, les halos, autour du soleil ou même d'une pleine lune. Si on veut obtenir une bonne photo du halo dans un paysage il faudra presque à coup sûr faire du HDR.

Finalement, comment parler de la photo de nuages sans parles de coucher de soleil? Un coucher de soleil sans nuage semble vide et sans intérêt. Les nuages récupèrent la couleur et la lumière du soleil couchant pour en faire une tapisserie lumineuse.
 
Si vous voulez en connaitre plus sur les nuages allez faire un tour sur les pages web suivantes :

https://public.wmo.int/fr/medias/communiqu%C3%A9s-de-presse/nouvelle-%C3%A9dition-de-l%E2%80%99atlas-international-des-nuages-ou-comment-allier

https://www.thoughtco.com/types-of-clouds-recognize-in-the-sky-4025569

Christian Autotte

Note de chevreuil.net : Christian Autotte est photographe professionnel et conseiller chez Lozeau, rue st-Hubert à Montréal. Si vous désirez vous faire conseiller pour l'achat d'un nouvel appareil ou objectif, n'hésitez pas à le rencontrer.

Quelques arbres morts pointent vers un ciel intéressant. La composition en diagonale à la fois des arbres et des nuages ajoute une dynamique intéressante à l'image.

Olympus OM-D E-M1, 12-40mm f/11, 1/320, ISO400.


La ligne d'horizon donne une assise à cette image, mais l'emphase est résolument sur un ciel exceptionnel.

Canon 6D, 17-40 f/16, 1/80, ISO160.


De mon balcon, en plein cœur de Montréal, le ciel est bien beau, mais le paysage laisse plutôt à désirer… La solution consiste alors à ne montrer que le ciel.

Olympus OM-D E-M1, 12-40mm f/9.0, 1/80, ISO400.


Agités et nourris par l'air ascendant une journée d'été, les nuages forment souvent des volutes qui s'agitent en remous actif qui sont fascinant à observer à travers un téléobjectif.

Canon 40D, 100mm f/18, 1/400, ISO100.


Les meilleurs ciels accompagnés d'un paysage intéressant peuvent être photographiés avec les objectifs les plus larges, comme ici, avec un « fisheye ».

Canon 7D, Tokina 10-17 f/11, 1/500, ISO 160.


Une autre image réalisée de mon balcon, à Montréal. Si vous regardez bien, au centre de l'image on peut voir un avion en route pour se poser à Dorval, et un autre beaucoup plus haut qui laisse sa trainée.

Olympus OM-D E-M1 Mark II, Laowa 7.5mm à environ f/11, 1/400, ISO200.


Une fin de journée à Percé, les nuages se sont assemblés pour un orage bref mais puissant. La lumière d'un soleil bas a donné une teinte et une définition intéressante aux nuages.

Olympus OM-D E-M1 Mark II, 12-40 f/3.5, 1/400, ISO200.


Les nuages prennent parfois des formes incongrues. Il faut alors travailler vite, en variant les expositions pour s'assurer d'avoir une bonne image.

Copie d'une vieille diapo qui date de plus de 20 ans.


Un autre exemple où les nuages occupent tout l'espace. Tout n'est que forme et lumière…

Olympus OM-D E-M1 Mark II, 40-150 f/8, 1/400, ISO320.


Un halo autour du soleil est formé par des nuages très fins, souvent constitués de cristaux de glace en haute altitude.

Canon 40D, Sigma 10-20, f/16, vitesse variable; 5 images montées en HDR, ISO100.


Quoi de plus beau qu'un coucher de soleil dans le bas du fleuve?... Soyez patient, et continuez à photographier aussi longtemps que possible. Même une heure après le coucher du soleil, une exposition assez longue vous donnera des résultats souvent spectaculaires.

Olympus OM-D E-M1 Mark II, 12-40 f/11, 1/15, ISO200.


Le mode « Dramatique » de mes Olympus donne souvent des résultats surprenants lorsque les ciels sont complètement envahis de nuages.

Olympus OM-D E-M1, 12-40 f/9.0, 1/320, ISO200.



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